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  Esprit guinguette

 

 

Origine...

Du Moyen Âge au XVe siècle, la vigne étale ses rameaux sur toute l’Île-de-France. Charonne, Montmartre -Belleville sont des vignobles réputés, où s'installent les guinguettes.

Au XVe siècle, les vignes de Suresnes ne fournissent du vin blanc. Les vignerons franciliens ne se convertiront dans le rouge qu’au XVIe siècle, époque où il apparaît comme un breuvage fortifiant, plus réparateur que le blanc!
Au XIXe siècle, ce n’est plus du guinguet, mais du vin rouge tout aussi aigrelet, le “bacco”.
On se rend dans les guinguettes de Suresnes en bateau à vapeur pour y boire de ce petit bleu.
Le développement du chemin de fer et des canaux facilitant le transport du vin, et la surproduction des vins du Midi au début du XXe siècle, entraînent la chute des vignes franciliennes, aujourd’hui grignotées par le béton.
Cependant, depuis les années 70. la vigne regagne du terrain. “Qui boit une pinte de vin de Montmartre en pisse quatre !” disait-on dans les estaminets.
C’est tout dire sur la qualité de ce guinguet pointu et acerbe...

Voici les guinguettes qui resurgissent au fil de l’eau, plus primesautières que jamais.
Au-delà du cliché en noir et blanc, on y découvre un monde bigarré, des mordus du swing, des fanas de la java, des accrocs de la pêche.

La guinguette est du dernier cri !
On y guinche furieusement. On y sirote une petite java entre 2 verres de muscadet. On y mange sur fond de lampions et de flonflons.
Lorsque l’été fleurit, lorsque l’automne s’étire paresseusement aux derniers rayons de soleil, la guinguette ouvre grand ses portes et laisse s’échapper senteurs de grillades et notes d’accordéon. L’ambiance est au pique-nique.
Sous des visages de tout âge, le même esprit bohème. 

Le rouge et le vert sont par excellence les couleurs de la guinguette.
Le rouge, c’est celui des nappes de “Chez Gégène”, des cerises que les Parisiens allaient cueillir sur le chemin des guinguettes à l’époque romantique.
Le vert, c’est celui de l’herbe, des tonnelles, de l’eau des étangs où paressent les plantes aquatiques. Des couleurs de la nature, des couleurs de fête, que l’on retrouve sur les lampions bariolés.

 

 


 

1577 : Arrêt du parlement - règle des 20 lieues - qui favorise la création de guinguettes au-delà du périmètre d’imposition parisien fixé par Louis XIII.

Au XVIe siècle, le “guinguet” désigne en Champagne et en Picardie un vin blanc aigrelet. Les Parisiens appellent aussi guinguet le vin des mauvaises années, et plus généralement le vin vert des environs de Paris.
Une piquette bon marché dont se grisent les bals populaires proches de la capitale. On apprécie d’autant plus ces vins euphorisants, que l’eau des puits de Paris est polluée...
L'histoire des guinguettes suit le cours de celle du vin. La production vinicole des bourgeois est concurrencée par celle du peuple, de piètre qualité et de moindre prix, qui approvisionne les cabaretiers de la capitale.
Tout change lorsqu’en 1577, un arrêt du parlement interdit aux cabaretiers parisiens d’acheter du vin dans les alentours de la capitale.
Plutôt que de payer les “droits d’entrée”, ceux-ci émigrent au-delà du périmètre imposable, renforcé par des barrières où est perçu l’impôt.

Tavernes, tripots et maisons de prostitution se casent dans les faubourgs, qui commencent ainsi à se développer. Les premières guinguettes, qui ne sont encore que des débits de boissons, y prospèrent.
Le dimanche, le petit peuple se presse dans les oasis hors barrières afin de s’abreuver de vin détaxé.


1675 - 1680 : Développement des guinguettes de barrière.  


Les guinguettes sont nées derrière les barrières. Elles s’épanouiront à partir des années 1675 dans les quartiers entourant Paris : la Pologne, les Porcherons, la Nouvelle France et la Courtille.
C’est au siècle des lumières que les guinguettes allument leurs lampions. On y boit et on y danse, mais il est rare que l’on y mange, car souper hors de chez soi n’est pas encore usuel.
Au milieu du XVIIIe siècle, les guinguettes qui font parler d’elles sont celles des Porcherons, de la Courtille, Ménilmontant, Vaugirard, Montrouge, Gentilly, Charonne et Champs-Elysées.


1784 - 1790 : Construction du mur des Fermiers Généraux, qui incite les guinguettes à s’établir au-delà du nouveau périmètre d’imposition.

 

Les Porcherons sera le quartier des guinguettes jusqu’à la construction du mur des Fermiers Généraux (1784-1790). Ce mur fiscal englobe les zones qui s’urbanisent et les lieux de plaisir.
La ligne de métro Nation-Barbès-Etoile en épouse le tracé. Il est percé d'une soixantaine de portes, les “barrières”, où les employés de l'octroi percoivent les taxes des marchandises entrant dans Paris.
Guinguettes et bals champêtres se multiplient alors dans les 24 communes qui entourent la ville.

Pour approvisionner ces guinguettes hors barrières, qui attirent la population des faubourgs et de la ville, le vignoble d’Île-de-France va augmenter sa production.
L’abus du vin, considéré comme un aliment, est communément accepté par les dirigeants de l’époque. 
“Combien de pauvres familles allaient souper en hiver à la guinguette !
Ils y trouvaient un vin naturel et à bas prix, des comestibles infiniment moins chers 
que dans Paris, remarque en 1789 un vigneron député d’Argenteuil.

 

1789 : Abolition de la règle des 20 lieues.

  
1837 : Première ligne de chemin de fer : Paris-Saint-Germain-en-Laye.

 

Les femmes reviennent de la guinguette avec des brassées de fleurs ou des paniers de fruits.
Les bourgeois vont à Montmorency en voiture ou à cheval pour y faire une partie d’âne au milieu des cerisiers.

À leur suite, les citoyens plus modestes viendront en chemin de fer. Les loueurs d’ânes attendent les Parisiens dans un joyeux tohu-bohu pour les emmener se gorger de cerises, puis les entraîner dans les guinguettes manger une omelette au lard.
Celles-ci n’ouvrent qu’en fin de semaine, spécialement pour eux.
Nos citadins enfiévrés de campagne dansent sous les arbres de la châtaigneraie, animée de chevaux de bois, de balançoires, de tirs et de restaurants.

     

1830 -1860 :    Vogue des guinguettes de Belleville, Montmartre, Neuilly, Montrouge, et d’une façon générale des abords de Paris.

  

Les guinguettes vivent leur âge d’or au XIXe siècle. La banlieue s’industrialise.

 

Suivant le déplacement des industries, une partie de la population ouvrière, et donc de la clientèle de guinguette, s’éloigne dans la nouvelle banlieue.

 

1860 : Annexion des faubourgs à la capitale, qui repousse les bals en dehors de la ville.

 

L'annexion des faubourgs à la capitale en 1860 repousse les bals au-dehors des murs de la ville.

     

Les guinguettes de Belleville (barrières de la Courtille, des Trois Couronnes, de  Ménilmontant et des Amandiers), mais aussi de Montrouge (barrières d’Enfer, du Maine et du Montparnasse) et de Bercy, battent leur plein durant le XIXe siècle, et surtout sous le second Empire.

 

1840-1850 : Développement du canotage et essor des guinguettes des bords de Marne et de Seine.

 

Le canotage apparaît dès 1825 autour du Pont-Royal et dérive ensuite vers Bercy et Suresnes. Alphonse Karr et Théophile Gauthier en seront les pionniers.
Maupassant et Mallarmé prendront le relais.
Après 1835, la création des chemins de fer de l’ouest puis de l'est au départ de Saint-Lazare encourage largement la mode. Les wagons déversent un lot impressionnant de canotiers en maillots rayés.
La folie du canotage gagne toutes les couches de la population. On glisse sur l'eau à bord des barques et des yoles, c'est le petit canotage. On laisse le vent souffler dans les voiles : c'est le grand canotage.

 

1870 : Siège de Paris et déclin des guinguettes.

 

Années 1880 : Disparition de plusieurs guinguettes des bords de Seine.

 

Années 1900 : Succès des guinguettes des bords de Marne et de Seine, favorisées par la bicyclette et la ligne Bastille-La Varenne.

  

 

1906 : Le congé dominical, favorise l’essor des guinguettes.

  

À la Belle Époque, les guinguettes se multiplient. Les plus huppées aménagent une piste de danse et recrutent tout un orchestre.
Les plus ouvrières se contentent du sol nu et d’un simple accordéon.
En 1906, elles voient arriver un flot d’employés et d’ouvriers, tout éberlués de leurs congés dominicaux tout neufs. Premières bicyclettes, premières automobiles... les Parisiens partent au vert le jour du Seigneur.

Quand on ne pique-nique pas au bois de Chaville ou de Meudon, on guinche dans les guinguettes au bord de l’eau, à Saint-Cloud, à Chatou, sur l’île de la Jatte, à Joinville ou à Nogent. Celles des bords de Marne et de Seine sont les plus en vue.
Chez Gégène, on peut venir avec ses provisions. Couvert, verrerie et attractions sont fournis pour le prix de la boisson.

 

1908-1910 : Succès des guinguettes de Montparnasse.

 

Dans les années 1908-1910, les peintres désertent Montmartre pour Montparnasse, quartier jusque-là peu recherché et bien achalandé en guinguettes, qui sera en vogue jusqu’à la Seconde Guerre.

 

Années 1920 : Essor des studios de cinéma à Joinville-le-Pont, qui contribueront à la notoriété des guinguettes de la Marne aux dépens de celles de l’ouest parisien et des bords de Seine. Arrivée de l’automobile.  

 

Les années frou-frou... Les années 20...
En 1918, le préfet de police autorise la réouverture des bals, interdits pendant la guerre.
On danse à nouveau dans les bals musette de Charonne et de la Montagne, dans les guinguettes de barrière et les bosquets de banlieue. Depuis l’arrivée des Américains en 1917, le jazz commence à se faire entendre, au désespoir des Auvergnats, fidèles au musette. Émile Vacher, créateur du genre musette, flirte aussi avec le fox-trot.
La ligne Bastille-La Varenne, “le train du plaisir”, met les guinguettes de la Marne sur les rails du succès, alors que celles de la Seine, plus isolées, sombrent dans l’oubli.
Entre les 2 guerres, les guinguettes de l’ouest parisien qui s’industrialise sont délaissées au profit de celles des bords de Marne, stimulées par le cinéma des studios de Joinville, qui les rendront immortelles. 

Les cinéastes comprennent la beauté faubourienne des pavés et des terrains vagues de banlieue, et installent leurs studios à la périphérie de Paris : Joinville, mais aussi Epinay, Saint-Maurice, Boulogne.
On chuchote que les cinéastes de La Belle Equipe et de Casque d’Or posèrent leurs caméras au Petit Robinson. Les studios étant à 2 pas, au bout de la rue de Joinville, il est probable que les acteurs se restaurèrent, voire tournèrent, dans toutes les guinguettes du coin...

  

1936 : Victoire électorale du Front populaire et congés payés.

  

Les vacances se démocratisent après la Première Guerre. Le chemin de fer baisse ses prix et le peuple déserte à son tour la capitale pendant l’été. 1936 : les bals musette connaissent leur apogée avec la semaine de 40 h et les premiers congés payés. Monsieur Hulot va pouvoir partir en vacances...

Brochure du Front populaire de 1936.

C’est la victoire du monde ouvrier, le Front populaire. Les lois se succèdent : conventions collectives, congés payés de 2 semaines, semaine de 40 h.
Léon Blum dira alors : “Il est revenu un espoir, un goût du travail, un goût de la vie.” Un espoir incarné par le cinéma de Renoir ou de Duvivier, où l’on voit petits bourgeois et ouvriers courir les bals champêtres.

 

Seconde Guerre mondiale : Fermeture des guinguettes et bals (loi de 1943).

 

Quel naufrage a fait couler les guinguettes d’antan ? À la Belle Époque, 400 guinguettes s’échelonnaient le long de la Marne, de Lagny à Charenton. En 1939, le musette atteint son apogée.
Mais nous sommes à la veille de jours sombres et d’une drôle de guerre... À la mobilisation, les guinguettes posent encore une fois leurs violons et leurs accordéons.
L’occupant fait fermer les établissements dansants, sonnant ainsi le glas des guinguettes.
La fête est finie ! 

 

Années 50 : Renouveau des guinguettes, vogue du swing.

  

Le Paris de l’après-guerre se place au carrefour de 2 époques le XIXe siècle des petits métiers, des voitures hippomobiles, et le début de l’ère moderne, celle du jazz et des pantalons corsaires.

Dans les années 50, l’euphorie de la danse reprend. Succès des guinguettes, avec leur simplicité bon enfant.
Mais l’accordéon reste dans son étui, car la musique à la mode: c’est le swing !  

 

Années 70 : Désaffection des guinguettes par le public.

 

Après la pluie, le beau temps. On reprend d’anciens établissements. C’est le cas du Petit Robinson à Joinville ou de la maison Fournaise, à l’abandon près de 40 ans et rouverte par la mairie de Chatou en 1990.
On en crée de nouveaux. Comme le Martin Pêcheur à Champigny-sur-Marne. Les patrons de restaurant les plus prévoyants, sentant le souffle de la crise, ont lancé leur formule guinguette vers 1993. Ils savent qu’aujourd’hui, il faut offrir un “plus”...

Les guinguettes revivent !  Surtout depuis 1992, lorsque l’association Culture Guinguette se met en tête d’orchestrer leur regain. Et en fanfare puisque toute la presse, nationale et régionale, la suit.
À l’origine de cette initiative, un programme visant le réaménagement des bords de Marne et de Seine. 

Mais l’association voit loin, jusqu’aux bords de Loire ou de Saône. Concerts, charte de qualité, appel aux pouvoirs publics, “Culture Guinguette” réinsuffle la vie dans les guinguettes de France.

 

De nouveau les guinguettes chantent à tue-tête !

 

 







FRANÇAIS,  16°

SALADE  “CANAILLE”

ŒUFS  DURS  FARCIS  AUX  SARDINES

SALADE  DE  CONFIT  DE  CANARD  AUX  FRAMBOISES

TERRINE  DE  FOIES  DE  VOLAILLES AU PORTO

FROMAGE  DE  HURE

TERRINE  DE  BŒUF  GROS  SEL

RILLETTES  DE  MAQUEREAU  FUMÉ

* * * * *

CROÛTE  NORMANDE  AUX  OIGNONS  ROUGES  ET  LARD  DE  PAYS

PIEDS  DE  PORC  ET  ŒUFS  POCHÉS  AU  VINAIGRE  BALSAMIQUE

LANGUES  DE  COCHON  EN  VINAIGRETTE

SARDINES  À  L'ESCABÈCHE

HARENGS  POMMES  À  L'HUILE  - “BISTROT”

CUISSES  DE  GRENOUILLES,  CIDRE  ET  ÉCHALOTES

FRITURE  D'ÉPERLANS  SAUCE  GRIBICHE

MOULES - FRITES

ÉCREVISSES  À  LA  BERGERACOISE

MORUE  EN  COCOTTE  AU  MUSCADET

MATELOTE  D'ANGUILLE  AU  VIN  BLANC

ANDOUILLETTES  À  LA  LYONNAISE

COQ  AU  VIN  BOURGUIGNON

ENTRECÔTES  MARINÉES-GRILLÉES

FAUX-FILET  POÊLÉ  –  SAUCE  CAMEMBERT

SCHIPS  FRAÎCHES

POTÉE  DE  MOGETTES  VENDÉENNES  AU  BEURRE  NOIR  ET  VINAIGRE

* * * * *

CLAFOUTIS AUX  CERISES NOIRES  OU  POMMES,  PRUNES,  ANANAS...

TARTE  DES VIGNES AUX  2  RAISINS

MOUSSE  AU CHOCOLAT

 

 

 

 

 

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