Moules - frites
Un
archétype de la cuisine belge, mais
la moules-frites
se développe également aujourd’hui on ne peut mieux dans les guinguettes, surtout l’été !
Et que dire de la braderie de Lille...
Jadis surnommées “huîtres du pauvre”, les moules sont devenues avec la petite friture le symbole de la guinguette.
Ou
plutôt, la rivière se dépeuplant, elles ont pris la suite de la friture
de la Marne, il y a une trentaine d’années.
Les “guinguettiers”
l’ont alors mariée à la friture de pomme de terre.
C’est pourquoi
les menus de la “Belle Époque” affichent peu de moules.
Déguster avec une bière légère bien
fraîche ou encore ... un petit muscadet-sur-lie!
Ingrédients pour 6 convives
3 Kg de moules
1,5 Kg de pommes de terre : bintje ou charlotte
3 Litres d’huile de friture
30 cl de vin blanc
4 Échalotes
2 Cuillères à soupe de persil haché
40 g de beurre
Sel de Guérande & Poivre
Indications de préparation
Éplucher
les pommes de terre et les mettre au fur et à mesure dans de l’eau
très froide (Placées 2 h dans l'eau froide elles n'en seront que
plus croustillantes...)
Les
égoutter, les couper en bâtonnets et les essuyer soigneusement.
Chauffer
le bain de friture à 180°c et jeter les pommes de terre.
Faire frire
quelques minutes - 7 min - sans laisser prendre couleur. Égoutter.
Gratter les moules, éliminer les filaments et les laver à plusieurs eaux sans les laisser tremper.
Peler et hacher les échalotes.
Les
faire suer avec le beurre dans un faitout.
Ajouter
les moules, le vin blanc, le persil et du poivre. Cuire 5 min à
couvert sur feu vif en remuant de temps en temps.
Arrêter la cuisson
lorsque toutes les moules sont ouvertes.
Chauffer
à nouveau le bain de friture et plonger les frites de 2 à 3 min,
afin de les dorer !
Égoutter, saler et servir avec les moules.
Un manuscrit de 1781 - dont le titre est “Curiosités de la table
dans les Pays-Bas - Belgiques”, œuvre d’un certain Joseph Gérard, en
son temps premier secrétaire perpétuel de l'Académie fondée par
Marie-Thérèse d'Autriche stipule :
"
C’est donc aux alentours de 1680, à quelques années près, qu’on
dégustait déjà dans les plus humbles foyers des rives de la Meuse,
ce que l'on peut considérer comme une invention wallonne ! C.Q.F.D.
L
Bref, nous disposons d'une date plausible. Les paysans namurois ont
probablement taillé leurs pommes de terre en forme de bâtonnets à
partir de 1739, et non de 1680. Reste à déterminer si ces bâtonnets
sont bien des pommes de terre frites.
La pomme de terre frite, nous en conviendrons, se prépare dans un
bain de graisse bouillante. Sur ce dernier point, prudence!
Les éléments contenus dans le texte de Joseph Gérard ne laissent
planer aucun doute. Les personnages qu'il décrit proviennent d'un
milieu modeste, d'un milieu de paysans. Or, au XVIIIe siècle, la
graisse était un luxe pour les petites gens. Le beurre coûtait cher,
la graisse animale était rare et les graisses végétales meilleures
marché se consommaient avec parcimonie. C'est pourquoi les paysans
mangeaient la graisse directement, sans la gaspiller, sur du pain ou
dans un potage. C'est pourquoi la cuisson en friture était rarissime
dans la paysannerie. Il était exceptionnel de trouver une poêle dans
le matériel de cuisine d'un humble du XVIIIe siècle. Dans de telles
conditions, il est impensable qu'un paysan ait consacré de grandes
quantités de graisse pour cuire des pommes de terre. Tout au plus
les a-t-il rissolées à la poêle, comme le texte de Joseph Gérard
nous le laisse supposer. Ce dernier n'évoquerait donc plus la pomme
de terre frite, mais bien de simples pommes de terre rissolées...
Les parisiens soutiennent de leur côté que la frite est née sous les
ponts de Paris en 1789 en pleine Révolution Française sous
l'appellation "pommes Pont-Neuf" quelques années après que
Parmentier fit la promotion de la pomme de terre comme aliment en
France. Curnonsky (1872-1956), auteur, journaliste, défenseur de la
cuisine du terroir et prince des gastronomes n'a t-il pas déclaré en
1927: "Les pommes de terre frites sont une des plus spirituelles
créations du génie parisien"!