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   Galettes et crêpes

 

 

 

 

 

 

Le sarrasin, espèce spontanée de la Mandchourie au Népal, est largement cultivée dans les régions pauvres de l'Asie orientale.

Sarrasin

Dans le passé, sa culture était étendue également en Europe. Traditionnellement cultivé au Népal, en Chine et en Sibérie.

Fleur de sarrasin

Jadis à la base de l’alimentation en Bretagne, les crêpes et les galettes étaient faites à partir de sarrasin, élégante céréale fleurie, rapportée du Moyen-Orient, au XIIe siècle, par les Croisés et cultivée avec succès dans les landes arides et acides de l’Argoat.
Popularisé, sous l'impulsion d'Anne de Bretagne dès le XVe siècle, l'usage du sarrasin s'est d'abord développé en Bretagne. 

Sa culture s'est étendue au XIXe siècle. Elle baisse ensuite pendant le XXe siècle, mais depuis quelques années,  se répand de nouveau.
Son nom, fait allusion à la couleur noire de ses grains. Au Moyen Âge, les Sarrasins étaient les seuls peuples connus de peau foncée d'Espagne, d'Afrique et d'Orient.

 Graines de sarrasin





Galettes de sarrasin

 

À l’origine, ces 2 spécialités : crêpes et galettes, étaient, non seulement de facture différente, mais encore d’origine territoriale diverse.

  • La “galette” de sarrasin, issue semble-t-il de Haute-Bretagne, se cuisait à la poêle, sur une seule face et restait souple et tendre.
    On pouvait la couper en fines lanières pour agrémenter soupes et bouillons ou la garnir, encore chaude, d’œuf, de pâté, de saucisses, de sardine et de multiples autres produits locaux.

  • La crêpe de sarrasin, beaucoup plus croustillante, était très répandue en Basse-Bretagne. Elle s’obtenait en battant longuement la pâte "au poing" et se cuisait, sur les deux faces, sur deux tuiles, pierres ou "biligs" en fonte.
    Difficile à manier, car trop friable, les crêperies ont abandonné sa fabrication pour privilégier la galette, plus facile à garnir.

Sèches ou agrémentées d’une lichette de beurre, les crêpes et les galettes étaient souvent garnies les jours de fêtes de produits du terroir.
On ajoute maintenant à la pâte, constituée à l'origine,  uniquement  de farine de sarrasin, d’eau, de sel et éventuellement de cidre, quelques œufs, du lait, du beurre fondu et un soupçon de farine de froment afin d'assouplir la texture et d'affiner la saveur.  

La popularisation d’ingrédients, autrefois rares et chers, tels que la farine de froment ou le sucre, d'une part, l’arrivée de multiples produits venant d’autres rivages, d'autre part, permirent aux crêpières de laisser libre cours à leur imagination.



Crêpes de froment

 

 

La crêpe de froment est née beaucoup plus tard. Elle est apparue au début du siècle dernier, vers 1850, avec la vulgarisation de la farine blanche de blé, autrefois hors de prix, au même titre que sucre, miel et confitures. 

 

Elles sont aussi fines que les “crêpes” de sarrasin, mais plus souples grâce aux œufs, au lait et au beurre qu’elles contiennent.
Une ou deux cuillères de farine de sarrasin sont bienvenues, dans leur préparation, afin de rehausser leur goût.
Elles peuvent être garnies de multiples façons : beurre, sucre, miel, chocolat, fruits frais et compotes, etc.











Hier, aujourd'hui, ici et là-bas...

  • Les crêpes deviennent "tantimolles" en Champagne, "vautes" en Ardennes, "chialades" en Argonne, "chache-creupé" à Metz, "sanciaux" en Limousin ou "crespets" en Béarn...

  • Tous les ans, le 2 février, vers 5 h du matin, les rues autour de l'Abbaye Saint-Victor commencent à s'animer. Les messes de la "Chandeleur" se succèderont pendant 9 jours de fêtes et de foi. Plus de 80 000 pèlerins célèbrent une tradition qui remonte à l'an mil.

  • Les confiseurs de Marseille dont la corporation se réunissait chaque année le 2 février, fêtaient non pas la fête de la "Chandeleur" mais celle de la Purification, nuance !

  • Dans le Poitou, au début du XIXe siècle, les petits bergers allaient accrocher des crêpes en haut d'un arbre élevé. Ensuite, ils dansaient autour de l'arbre.
    La pie reconnaissante viendrait, le cas échéant, les avertir lorsque le loup approcherait.

  • Les habitants d'Olney en Grand Bretagne, ont une façon bien particulière de fêter cette journée. Chaque Mardi-Gras, ce, depuis 500 ans. Ils organisent la course aux crêpes. Tout le monde cours vers l'église, en tenant une poêle dans laquelle il y a une crêpe encore chaude. Au signal du départ, ils courent vers l'église tout en faisant sauter leur crêpe dans la poêle.

  • Les acadiens au Canada courent la "Chandeleur", c'est-à-dire, qu'ils vont de maison en maison en dansant, afin de collecter les ingrédients nécessaires à la confection de crêpes qu'ils mangeront en commun à l'occasion de cette fête catholique.

  • Et, pendant que nous mangeons des crêpes le 2 février, aux USA, les américains réveillent une marmotte. Pourquoi ?
    Si la marmotte voit son ombre, il y aura 6 semaines d'hiver en plus...!


















 

Galettes de sarrasin

GALETTES  AU  "BLÉ  NOIR",  SARRASIN - Recette de base

PANNEQUETS  AU  LARD  FUMÉ

PANNEQUETS  “COMPLETS”

PANNEQUETS  AUX  OIGNONS

RECETTE  DE  LA  GALETTE  LOCTUDY - “KRAMPOUEZ  KRASS”

ROULEAUX  DE  SARRASIN  AUX  CRUSTACÉS

GALETTES  AUX  PALOURDES,  ALGUES  ET  TOMATES

TOUR  DE  SAUMON  FUMÉ  AU COMTÉ 

* * *

Crêpes de froment salées

PÂTES  À  CRÊPES  AU  FROMENT  Recette de base   

FICELLES  PICARDES          

GRATIN  DE  CRÊPES  CHARCUTIÈRE

GRATIN  FRANC-COMTOIS 

GÂTEAU  DE  CRÊPES “FLAMAND”  

CHAUSSONS  DE  CRÊPES  PAYSANS
 
GALETTE  PRUNEAUX-LARD FUMÉ

CRÊPES SOUFFLÉES AU JAMBON  POUR LES “PETITS”

CRÊPES  AU  FROMAGE  BLANC  POUR  BRUNCH  GOURMAND

GALETTES  PÉKINOISES  AUX  OIGNONS

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Crêpes de froment sucrées

CRÊPES  “SUZETTE”, 1896           

CRÊPES  DOUBLES  AU  BEURRE  BRETON  ET  SUCRE

CRÊPES  D'ARMORIQUE  AUX  POMMES  

CRÊPES  AUX  MÛRES

CRÊPES  ROULÉES  AU  FROMAGE  BLANC

CAPRINETTES  DE  TOURAINE

 

 

         OUBLYES  FARCEES

Pour faire oublyes farcees vous prendrez du cerfeuil et le pourbouillez et le hachez bien deslye. Et quant est bien hache vous le broyiez avec du sucre puis le frisez en beurre ou en sain de porc. Et y metez ung peu de sel. Et puis vous prendrez vos oublyes quand il5 seront frictes. Et mettez dessus beurre dune part et daultre succre. Et moulez ung peu le bort affin de les attachez lung contre l’autre puis frises en beurre ou sain de porc a servir succrez les bien. Et pareillement vous pourrez faire tartelettes faictes de paste bien succrees au servir.

Livre fort excellent de cuisine - 1390

 

 

 

Accès au site Original - ex - cuisine-collection.com , devenu :  ja6.free.fr

 



 

 

Roue solaire,

Chandeleur et

crêpes...

 

 

Les galettes, simple mélange de farine et d'eau, ont dû apparaître vers 700 avant JC, en même temps que les premières formes de pain sans levain dans toutes les civilisations de l'Ancien ou du Nouveau Monde, qu'elles soient faites à partir de farine de blé, de riz, de maïs ou d'autres céréales.

La chandeleur, survivance d'un mythe ancien, semble liée à la roue solaire. On trouve un rite lié à la purification chez les Celtes - qui craignaient tant le noir et le froid au soir de la grande nuit "d'Halloween".
À l'inverse, l'hiver tire à sa fin en février. La fête d'Imbolc, le 1er février, était donc celle de la purification de l'eau, destinée à assurer fertilité et fécondité avec le retour de la vie en cette proche fin d'hiver.
À l'instar des Celtes, les romains fêtaient, vers le 15 février, le dieu de la fécondité Lupercus, au cours des "Lupercales". Lupercalia, jours de la fertilité. C'était le début de la saison des amours chez les oiseaux.
Par ailleurs, un certain Valentin (Saint Valentin, prêtre italien, martyrisé à Rome vers 270), a également son mot à dire le 14 février...
Mais, l'origine païenne de la "Chandeleur" remonte aussi aux "Parentaliaé" romaines, fête annuelle en l'honneur des morts, au cours de laquelle, ils veillaient à l'aide de cierges et de torches, honorant Pluton et les dieux infernaux !

Suivant Innocent III :
La christianisation de la "Chandeleur" s'est faite en 472. Le Pape Gélase 1er, décide de christianiser une fête en l'honneur du dieu Pan, durant laquelle certains débauchés parcouraient la nuit les rues de Rome en agitant des flambeaux.



Il désire en faire la fête de la "présentation de Jésus au Temple". Le nom oriental de cette fête, prend alors le sens de "rencontre", celle qui eut lieu entre Jésus - lumière qui éclairera les nations - et le vieillard Syméon, et devient "Hypapante".
Par ailleurs, elle garde le sens de "lumière", Jésus étant la lumière d'Israël, lumière des Hommes.
En France, les crêpes de la “Chandeleur” sont, théoriquement, les descendantes des "oublies", galettes offerte par Gélase 1er aux pèlerins venus à Rome au Ve siècle.
Cette fête, fut instituée par le Pape Vigile au VIe siècle, afin de remplacer définitivement la fête de "Proserpine", (déesse de l’Agriculture, reine des Enfers, fille de Cérès et de Jupiter, épouse de Pluton) que l'on célébrait encore par des courses aux flambeaux !

Le mot "Chandeleur" vient précisément de candela - chandelle, cierge - reprise dans l'expression Festa candelarum, la fête des chandelles.
Cette fête devînt en 1372, en Avignon, fête de la Purification de la Vierge !
Le 2 février est officiellement, aujourd'hui encore, la "Purification de la Vierge". Mais si Dieu a préservé Marie du péché originel, alors pourquoi cette purification ?
En fait Marie se sait simple mère, et elle est juive. Elle se conforme donc simplement à la loi de Moïse. Selon les rites hébraïques, la mère doit se présenter au temple avec son enfant nouveau-né. Jésus, enfant juif, est présenté au Seigneur, par ses parents, au temple 40 jours après sa naissance. On fait le sacrifice de tourterelles ou de petits pigeons... Marie rencontre Saint Syméon qui prophétise devant elle le destin tragique de son fils. Lui, qui jusque là, n'était que la lumière du monde, le Messie tant attendu.

 

La fête de la "Chandeleur", autrefois "Chandeleuse", où l'on commémorait 40 jours après Noël, un rite hébraïque... était en Orient un jour chômé, alors qu'en Occident, l'on portait des torches en procession - signe de "lumière".
Puis, dans les églises, les torches sont remplacées par des "chandelles bénies" que l'on conserve allumées, tant pour signifier la "lumière", que pour éloigner le "malin", les orages, la mort... et invoquer les bons "augures", à veiller sur les semailles d'hiver qui produiront les bonnes moissons de l'été prochain.
Le cercle, semble s'être discrètement bouclé, avec le rite initial, lié à la fertilité et la fécondité, des Celtes : la fête d'Imbolc, d'une part, celle de la déesse romaine de l'Agriculture: Proserpine, que la Chandeleur remplaça, d'autre part.
Commencé dès la fin de l'empire romain, le remplacement de rites païens par des fêtes religieuses, fut souvent assimilé approximativement par le peuple des campagnes.
Ainsi, au fil de siècles d'obscurantisme, de nombreux dictons et coutumes sont nés, de ce jour de février, la "Chandeleuse", abordant différents thèmes plus prosaïques que religieux :
"Rosée à la Chandeleur, Hiver à sa dernière heure." 
"À la Chandeleur le jour croît de deux heures".
Les jours s'allongent sérieusement, la végétation du blé en herbe prend de l'importance, une offensive de l'hiver serait alors particulièrement cruelle :
"À la Chandeleur l'hiver passe ou prend vigueur".
L'on organise alors des processions aux chandelles, le jour de la "Chandeleur".
Le cierge de la "Chandeleur" devait être rapporté de l'église, chez soi, en restant allumé. On lui prête certains pouvoirs, si l'on en croit le dicton Franc-comtois :
"Celui qui la rapporte chez lui allumée, pour sûr ne mourra pas dans l'année".
C'est ce "cierge béni", qui est aussi censé protéger de la foudre, si on l'allume durant l'orage. Sans oublier, que quelques gouttes de cire posées sur les œufs mis à couver, en assureraient la bonne éclosion...

 

Roue solaire,

crêpes et pièce d'or !

 

 

 La survivance du mythe lointain se rapportant à la roue solaire, explique la coutume des crêpes ou de beignets de forme ronde, dans le sud de la France, que l'on se doit de faire, à cette période.
Des siècles durant, les paysans ont pensé, que ne faisant pas de crêpes le jour de la "Chandeleur", leur blé risquait d'être carié :
"Si point ne veut de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur".

 

Une autre coutume consistait à tenir une pièce d'or dans la main gauche, tandis que de la droite on faisait sauter la première crêpe. Cette crêpe était ensuite enroulée autour de la pièce d'or et portée en procession par toute la famille jusqu'à la chambre où on la déposait jusqu'à l'année suivante sur le haut de l'armoire. Les débris de la crêpe de l'an passé étaient alors récupérés et la pièce qu'elle contenait donnée au premier pauvre qui passait. Parfois, dans certaines régions, l'on faisait une quête, ce jour là, afin de venir en aide aux pauvres de la paroisse.
Si l'on respectait tous ces rites, l'on était assuré disait-on, d'avoir de l'argent toute l'année:
"Celui qui retourne sa crêpe avec adresse, ne la laisse pas tomber à terre ou ne la rattrape sous la forme navrante de quelque linge fripé, celui-là aura du bonheur jusqu'à la Chandeleur prochaine".