L’huître,
ce “trésor des gourmands” selon le mot d’
Alexandre Dumas,
est un mets estimé depuis l’Antiquité.
Déjà fort
appréciée des Grecs, qui la faisaient venir de l’Hellespont, les Romains en raffolaient, soit frappée de glace, soit cuite
assaisonnée au garum, condiment que l’on obtenait en faisant
macérer dans de la saumure un mélange salé de maquereaux,
d’intestins de thons, et de sardines...
L’huître est un mollusque bi-valve qui possède 1 cœur, 1 estomac, un foie, 2 reins, 1 intestin et 1 circuit de circulation sanguine. Hermaphrodite, elle change de sexe à chaque saison.
Jusqu’au début du XXe siècle les huîtres étaient uniquement plates.
L’huître creuse dite japonaise fut importée en 1970, afin de remplacer l’huître creuse portugaise décimée par la maladie. La France est le premier producteur européen d’huîtres et le quatrième dans le monde après la Chine, le Japon et la Corée.
Ce coquillage toujours présent sur les tables de fête est devenu l’élément indispensable des réveillons traditionnels.
Au XXe siècle, nous avons longtemps préféré nos huîtres crues et il fallut la révolution de la “Nouvelle Cuisine”, pour nous convaincre que les huîtres cuites sont tout aussi savoureuses... Nos ancêtres le savaient bien !
Les huîtres chaudes
|
2 espèces d‘huîtres se partagent le marché français
:
L‘huître
plate
et arrondie: assez rare, elle représente à peine
± 10 %
de la production. Marennes (Oléron), Belon (Bretagne),
Bouzigues(Sète), Gravettes (Arcachon) ont des saveurs puissantes,
toutes différentes.
Nommée
le + souvent Belon en Bretagne. Le genre Ostrea vit
dans les zones toujours immergées ou découvrant occasionnellement.
La fécondation se fait à l'intérieur de la coquille, puis les larves
sont rejetées vers le monde extérieur: vivipare.
L‘huître
creuse et allongée
: elle constitue l‘essentiel de la production
± 90 %, avec
diverses variétés & plusieurs modes d‘élevages.
Dite japonaise,
la Crassostrea est une huître de l'estran - partie du
littoral souvent immergé.
La fécondation a lieu à l'extérieur de la
coquille : ovipare;
Différents types d'élevages :
Les huîtres de pleine mer, élevées dans des parcs en pleine mer au large des côtes ouest.
Les huîtres de claire, affinées pendant quelques jours dans d‘anciens marais salants de la région de Marennes-Oléron.
Les fines de claire, affinées pendant 1 ou 2 mois à raison de 40 huîtres au mètre carré. Elles bénéficient d‘un Label rouge.
Les spéciales claires, affinées pendant 4 à 5 mois à raison de 5 à 10 huîtres au mètre carré.
La dégustation...
Lors de l‘achat, veiller à ce qu'elles
Les
catégories des huîtres creuses expriment le poids d' 1 seule huître :
![]() |
|||||
Catégories d'huîtres & poids (en g) | |||||
Plates | Creuses | Spéciales | |||
N6 | 20 | - | - | - | - |
N5 | 30 | P6 | 30 | - | - |
N4 | 40 | P5 | 40 | - | - |
N3 | 50 | M4 | 50 | P5 | 50 |
N2 | 60 | M3 | 65 | M4 | 60 |
N1 | 70 | G2 | 80 | M3 | 75 |
0 | 80 | TG1 | 110 | G2 | 90 |
00 | 90 | - | - | - | - |
000 | +100 | - | - | G1 | 120 |
Si l'on désire les conserver quelques jours, les disposer dans un endroit au frais, ou dans le bac à légumes du réfrigérateur sans les ouvrir, le creux de la coquille vers le bas en les couvrant d'un poids.
Celles en “bourriche” - panier en bois - se gardent ± 8 jours voire 10, à condition que la date de conditionnement indiquée sur l'étiquette ne soit pas trop éloignée. L'idéal est de déguster les huîtres 2 jours ou plus après leur sortie de l'eau.
Mieux vaut les laisser
dans la bourriche. Une température de 5 à 10° (bac à légumes du
réfrigérateur) est recommandée.
Si on les déguste le jour même de l'achat, les ouvrir 45 min à
l'avance -
jeter la première eau afin de leur laisser le temps de “refaire leur
eau”.
La
qualité d'une huître se reconnaît après ouverture : elle doit
baigner dans son eau, être vivante et se rétracter sous la pointe du
couteau. Toute huître sèche et/ou qui ne bouge pas doit être jetée.
Servir sur un lit d‘algues ou de gros sel. Par ailleurs, elles ont plus de saveur lorsqu‘on les croque...
Depuis 1996, une nouvelle variété d'huîtres
génétiquement modifiée a fait son apparition, les huîtres dites
triploïdes.
Commercialisée depuis le début des années 2000, elle représente
déjà 15 % de la
production (2009).
Créée par l'Ifremer, elle présente la particularité de posséder
3 jeux de chromosomes, au lieu de 2 dans les formes naturelles.
On les surnomme les huîtres "de 4 saisons" car, incapables de se
reproduire, elles ne sont plus "laiteuses" en été et sont de
fait commercialisables toute l'année.
De plus, sans énergie à dépenser d'énergie pour assurer leur
cycle reproductif, elles se développent plus rapidement que leurs
congénères non modifiées.
En 2001, l’Afssa n'a émis aucune objection à leur
commercialisation semblant assurée de leur innocuité pour les
consommateurs.
Dans le commerce, aucune mention particulière ne permet de les
distinguer des variétés traditionnelles non génétiquement
modifiées - pour l'instant...