La galette des rois, une tradition européenne...
Autrefois la galette n'était consommée que le jour de l'Épiphanie.
Ce jour là, dans toute l'Europe, la coutume voulait que chaque
famille confectionne une galette dans laquelle on glissait une fève
ou une figurine.
Celui qui la trouvait était couronné roi et avait
le droit de commander jusqu'au soir...
Aujourd'hui, la galette s'est enrichie, en région parisienne
surtout, d'une crème d'amande qui la rend si irrésistible que les
années passant, la période de cet éphémère gâteau n'a cessé de
s'allonger...
D'un jour, cette période est passée a 1 semaine, puis d'une
semaine à 1 mois, pour atteindre voire dépasser les 2 mois. Mais qui s'en plaindrait ?
Certainement pas les
pâtissiers !
Pourquoi tirer les Rois ?
Sans attendre, les galettes, succèdent donc
aux bûches.
La fève enfouie dans la frangipane ou autre gourmandise
sucrée, sert de prétexte à la nomination d'un roi, qui pourrait
rappelé la venue des Rois-Mages.
En réalité, il n'y a pas de lien très manifeste entre cette coutume sympathique, et la fête de l'Adoration du Christ par 3 Mages.
L'Épiphanie, l'origine...
L'Épiphanie, issue du grec, signifie “Manifestation, apparition...”.
Ce mot a une origine très ancienne.
En Égypte et en Arabie avait déjà lieu une fête consacrée à la
divinité solaire...
Plus tard, les grecs ont fêté ce même jour avec Dionysos, en
bénissant les cours d'eau. Ces fêtes païennes furent christianisées
rapidement...
L'habitude est restée chez les Grecs, puis chez les
Romains d'élire un Roi du banquet.
Lors
de la commémoration des Saturnales - l'Épiphanie était une fête
dédiée au Dieu Saturne - ils partageaient un gros gâteau rond, doré
comme le soleil.
Les Saturnales sont une fête typique du "Crépuscule
de l'année" - Saturne est essentiellement le dieu de la période qui
précède le solstice d'hiver
L'introduction
de la fève, symbole de fécondité, dans la galette des rois remonte à
cette époque romaine.
À la fin du XIXe siècle, la fève sera en
porcelaine!
3 Rois-Mages !
Fin du IVe siècle, l'Église interdit ces fêtes
païennes, mais les remplace par une célébration religieuse.
Dès le Ve siècle, l'Église accorda une importance considérable à cet
évènement.
À l'épisode des Mages et de leurs présents en visite à la Crèche se sont
plaquées des fictions poétiques...
Elles proviennent d'un texte
apocryphe connu sous le nom de "protévangile de Jacques".
Du VIe au VIIIe siècle, le folklore s'empare de ces récits : les
Mages, présentés plus comme astrologues que comme astronomes...
deviennent des Rois.
Par la suite, on leur attribuera des couleurs
différentes et des noms divers : Melchior, Gaspar et Balthazar !
En fait, les "3 rois mages", synonyme de "3 rois sages",
symbolisent les 3 âges de l'homme, ainsi que les 3 races connues de
l'époque : noire, arabe et blanche.
Melchior, venait de Nubie, le plus âgé des 3, avait apporté de l'or.
Balthazar, est connu pour avoir apporté de la myrrhe, sorte de gomme produit d'un arbre en Arabie utilisée dans la préparation cosmétique et en pharmacie.
Gaspar, le plus jeune avait apporté de l'encens, résine dégageant un parfum lorsqu'on la fait brûler.
Les Mages, à cette époque, étaient prêtres du culte de
Zoroastre chez les Perses et les Mèdes.
L'Évangile de Mathieu 2:1-12, ne mentionne pas leurs noms, ils
sont présentés comme de “riches personnages” ayant visité l'enfant
Jésus à Bethléem en Judée au temps du roi Hérode.
L'Évangile
de Luc 2:15-21 ne parle pas des Mages, par contre il mentionne la
visite de bergers...!
Mage, vient du mot grec magos signifiant à la fois prêtre perse,
magicien, propagandiste, religieux... On trouve ce mot dans l'Ancien
Testament, en Daniel 2.2, 10 où il désigne des astrologues en
Mésopotamie, rien n'indique que ce soient des Rois.
Au final les 3 Mages Balthazar, Melchior, et Gaspard, qui
apportèrent à l'enfant Jésus , l'or, l'encens et la myrrhe, furent
élevés au rang de Rois.
Ainsi "la fête des Rois" fut instaurée et
sera dès lors célébrée chaque année le 6 janvier.
Le pain, la brioche et la galette
Ce sont les moines en effet, qui au XIVe siècle, afin de choisir le Maître de chapitre, prirent l'habitude, à chaque Épiphanie (6
janvier), de le tirer au sort en mettant une pièce dans un pain. Une
pièce enfouie dans un morceau de pain permettant au clergé de tirer
le “Roi des rois”. Le "Saint Pêché" de la gourmandise aidant, les
chanoines successifs, ne tardèrent pas à remplacer le pain par une
brioche...
Ces jeux liturgiques ou “Mystères” du Moyen Âge, ont donc également
influé sur l'usage de tirer les rois.
Dès le XIVe siècle, le peuple s'est mis a imiter les clercs en
utilisant gâteaux et fèves. La galette des Rois, servie à cette
occasion, est une tradition typiquement française.
La galette était
partagée en autant de portions que de convives, plus une.
Cette
portion supplémentaire, appelée "part du Bon Dieu" ou "part de la
Vierge", était destinée au premier “pauvre” qui se présenterait...
Au XVe siècle, la coutume du "gâteau des Rois" se popularise.
Au XVIe siècle, un différend oppose les corporations de boulangers
et pâtissiers qui voulaient obtenir le monopole de la fabrication du
gâteau symbolique.
C'est ainsi que les boulangers inventent la fameuse galette qu'ils
offraient gracieusement le jour de l'Épiphanie.
Chaque galette
cachait 1 fève.
Il fut admis que celui qui la découvrait devait
régaler les autres à son tour...
Au XXIe siècle, la tradition de la “galette”, achetée au supermarché, permet autour d'un “brunch” de reprendre contact, après la, parfois longue, séparation des vacances de Noël et autres “R.T.T”, prisent à l'occasion du Nouvel An...