Agneau d'Istanbul
Dans les verres,
de l'ayran
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Ingrédients pour 6 convives
1 Épaule d’agneau désossée, dégraissée - découpée en cubes
4 oignons
2 gousses d’ail
14 tomates
2 cuillères à soupe de concentré de tomate
3 cuillères à soupe d’huile d’olive
1 cuillère à café de graines de coriandre
2 clous de girofle
1 éclat de bâton de cannelle
1 Petit piment séché
Sel & Poivre
Garnitures
1 kg de pommes de terre
5 cuillères à soupe d’huile d’olive
2 Yaourts au lait entier
Menthe fraîche
Sel & Poivre
Indications de préparation
Peler et couper les oignons puis les hacher finement.
Tremper les tomates dans l’eau bouillante afin de les peler. Les épépiner et les couper en dés.
Dans le bol d’un robot, réduire les épices en poudre.
Dans une cocotte en fonte, chauffer l’huile d’olive, et colorer les cubes d’agneau, saupoudrés du mélange d’épices.
Ajouter le hachis d’oignon et d’ail et la
pulpe de tomates.
Verser le concentré de tomates dilué dans 10 cl d’eau chaude.
Saler, poivrer.
Couvrir et laisser mijoter 1 h.
Rincer les pommes de terre.
Les essuyer, ne
pas les peler.
Les couper en quartiers.
Dans une grande poêle, sauter les pommes de
terre, 15 min dans l’huile d’olive en mélangeant.
Saler et
poivrer en fin de cuisson.
Servir la viande avec les pommes de terre
chaudes.
Accompagner du yaourt froid parsemé de feuilles de menthe
ciselées.
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L'ayran est une boisson lactée très prisée en
Turquie.
On le prépare avec 1/3 de yoghourt frais de brebis ou de
chèvre, 2/3 tiers d'eau de source et 1 pincée de sel.
L’ensemble est mixé ou battu énergiquement au
fouet…
Une boisson rafraîchissante, hydratante riche en sels minéraux. Les
Kurdes l’appellent dawé.
Il existe paraît-il, au Nord de l'Inde, dans la
ville sainte de Bénarès, une caste privilégiés de laitiers, les Yadav.
Grands, forts, se nourrissant presque exclusivement des produits
qu'ils commercialisent, ces gardiens d'un savoir ancestral portent
l'un des noms du huitième avatar de Vishnu, Krishna. Dans
l'imaginaire indien, le lait et ses dérivés, le yaourt en
particulier, sont des nourritures divines et dotées d'un grand
prestige, car génératrices de santé, de force et de jouvence. De
fait, les Yadav sont des lutteurs rituels redoutables...
La croyance dans les vertus du lait fermenté est aussi partagée
depuis des temps immémoriaux par tous les peuples de l'Asie
centrale. Dieu lui-même aurait fait porter par un ange à Abraham le
secret du lait fermenté ! Selon la Genèse, c'est à ce breuvage
magique que le patriarche dut sa fécondité et sa longévité... plus
de 175 ans !
Si l'origine du mot lui-même reste mystérieuse, sa présence dans
toute l'aire turco-mongole est attestée depuis fort longtemps.
Dès
1071, le dictionnaire arabo-turc de Mahmoud al Kachgari, publié au
Sin-Kiang, en fait une mention écrite.
Le yoghourt suit la progression irrésistible des cavaliers mongols
comme des troupes turques et, présent dans tous les Balkans,
s'immobilise sous les murs de Vienne, jamais conquise. À
Constantinople, des Turcomans offrent en 1432 au voyageur français
Bertrandon de la Broquière ''un grand bol de lait caillé qu'ils
appellent yaourt''.
Le yoghourt s'est sédentarisé. Tout amateur de cuisine turque ou
visiteur de la Turquie sait la place qu'il y occupe. Le yaourt fera
même en 1542 une percée imprévue à la cour de France où le roi
François Ier, souffrant d'une maladie intestinale, éprouve langueur
et neurasthénie... François Ier fit alors mander le médecin juif qui
préparait le précieux breuvage et qui traversa l'Europe à pied,
suivi de son troupeau !
Le roi guérit au bout de quelques semaines,
ce qui provoqua un véritable engouement à la Cour. Les membres de la
Faculté de Médecine se penchèrent également sur le produit
miraculeux. Las, les brebis moururent, frappées par le froid
parisien. Le médecin repartit à Constantinople, emportant avec lui
le secret de sa fabrication...
Le yaourt tombe dans l'oubli pendant plusieurs siècles. En tant que produit laitier, il connaît le même discrédit qui frappe laits et laitages, aliments par excellence des pauvres et des paysans. Il faut attendre la révolution du goût des XVIIIe et XIXe siècles, qui touche d'abord les matières grasses du lait, crème et beurre, pour voir les produits laitiers devenir peu à peu synonymes de santé et de Bien-être.