Délices du sultan
Hünkar begendi
L'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, ayant goûté et adoré
ce plat lors de sa visite au sultan Abdülaziz en 1869, émit alors le désir
qu'on en communiquât la recette à son propre cuisinier...
"Un cuisinier
impérial n'a besoin que de ses yeux et de son nez", lui répondit-on
froidement !
Ingrédients pour 4 convives
700 g de gigot d’agneau
2 oignons
8 Petites tomates mûres
1 botte de persil plat
30 g de beurre
1 Kg d’aubergines
Sel & poivre
Béchamel
40 g de beurre
90 g de farine
20 cl de lait
75 g de gruyère râpé ou mieux : kasar peyniri
Quelques tiges de persil
Indications de préparation
Demander au boucher de dégraisser la viande et de la couper en petits morceaux de la taille d'une “tête d'oiseau”.
Éplucher et hacher les oignons.
Laver et équeuter les tomates.
Laver, équeuter et hacher le persil.
Dans une cocotte, faire revenir les oignons avec le beurre, sur feu doux, jusqu'à ce qu'ils deviennent transparents.
Ajouter les morceaux de viande.
Les faire saisir en mélangeant de temps en
temps.
Lorsqu’ils sont bien dorés, incorporer les
tomates entières et 1 verre d'eau.
Saler, poivrer et couvrir à
moitié.
Laisser mijoter pendant 45 min, sur feu doux.
Pendant ce temps, faire griller les
aubergines entières après les avoir piquées avec une pointe de
couteau, sur la grille du four, en les retournant de temps en
temps.
Lorsque la peau est fripée et la chair souple, les
retirer.
Fendre la peau, prélever la chair à l'aide d'une petite cuillère puis la passer au mixeur.
Préparer la
béchamel : dans une casserole,
faire fondre le beurre, ajouter la farine et mélanger rapidement
au fouet ou à la cuillère en bois.
Ajouter le lait, petit à petit, sans cesser
de mélanger.
Laisser épaissir sur feu moyen.
Incorporer la chair d'aubergine
mixée et le
fromage râpé. Mélanger bien.
Couvrir et retirer du feu.
Dresser la viande dans un joli plat de service et la parsemer de persil haché.
Entourer avec la purée d'aubergines et servir aussitôt.
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Ce gros fruit violet, lustré, à la peau lisse,
pousse sur de hautes plantes rigides, ramifiées, aux branches
souvent épineuses, et aux grandes feuilles légèrement duveteuses.
Ses fleurs, violettes, ressemblent à celles de la pomme de terre et
naissent à l’aisselle des feuilles.
L’aubergine, parfois appelée mélongène, est
blanche ou ivoire dans sa forme immature et ressemble à des œufs.
Native d’Inde, la belle aubergine ''Solanum melongana'', inconnue
des Grecs et des Romains, elle n’est mentionnée pour la première
fois qu’au Ve siècle, dans les anciens écrits chinois.
Importée par les Arabes en Espagne, elle commença à être connue près
de la Méditerranée au XIIe siècle. Elle fut cultivée en Italie, dès
le XVe siècle. et n’atteignit la France qu’au XVe siècle. Elle resta
peu appréciée en dehors du Midi, jusque bien avant dans le XVIIIe
siècle.
Elle ne fut largement cultivée qu’à partir du XIXe siècle et ne fit
son apparition sur nos tables qu’à la fin du XXe siècle.
En dehors
des spécialités régionales, elle fut plutôt traitée comme une
curiosité, et les recettes sont peu nombreuses.
Sa carrière récente connaît aujourd'hui le même succès que le
poivron.
Découverte au Mexique, poussant dans le maïs, de
la même famille que la mandragore, la tomate provient des montagnes
péruviennes où elle a longtemps été cultivée. Elle fut importée en
Occident par les Espagnols il y a 500 ans.
Autrefois la tomate était dorée, rarement rouge. Les premiers fruits
étaient profondément ridés et aplatis. La variété de ''Marmande''
est encore assez plate. La tomate était considérée comme vénéneuse
et fut longtemps cultivée comme une simple fleur pour la beauté de
ses fruits rouges. On l’appelait aussi, pomme du Pérou et pomme
d’acacia. Son nom vient de l’aztèque tomati. Baptisée pomme
d’amour dans le Midi, et pomodoro : ''pomme d’or'' en
Italie.
Les premières tomates furent observées dans le Nord en Italie en
1554 puis se développa ensuite dans le reste de l’Italie... Gêne,
Nice, puis le Sud de la France et la Corse.
Elle apparut dans le Nord de la France et à Paris après 1790. Elle
ne se répandit réellement au nord de la Loire qu’à la faveur de la
Révolution française.