Truite à l'agliofu
Cette recette, sorte de préparation en
scabecafiju
- terme dans lequel on retrouve "escabèche", était une façon
courante, au XIXe siècle en Corse, de préparer le poisson de la pêche,
qui permettait de le conserver plusieurs jours, avec sa marinade, dans de
grandes jarres en grès.
De nos jours, la formule n'est pas oubliée, mais elle n'est plus un procédé
de conservation, on consomme le poisson ainsi préparé dans les jours qui
suivent.
On pourra accommoder ainsi, au choix : daurades, dentices,
muges (mulets), pageots, voire truites, ainsi que des petits spécimens
comme la sardine…
Dans
les verres, pour rester thématique, un calvi blanc à 10°c -
15/20 € - 2013
Ingrédients pour 4 convives
4 Truites
2 cuillères à soupe de farine
10 cl d’huile d’olive
Sel & poivre
1 Petite tête d’ail entièrement pelée
10 cl d’huile d’olive
25 cl de vinaigre de vin
1 Petit piment
2 clous de girofle
Quelques grains de poivre
10 cl de vin blanc moelleux
Indications de préparation
Vider
et sécher soigneusement les truites.
Les fariner légèrement.
Préparation
des poissons: Chauffer l’huile d’olive dans une sauteuse de
taille appropriée pour cuire les 4 truites.
Faire
dorer les poissons au préalable, salés et poivrés, de 5 à 6 min
de chaque côté selon grosseur.
Les
sortir, en fin de cuisson, de la sauteuse et les disposer tête bêche
sur un plat de service.
Jeter l’huile de friture.
Préparation
de la sauce : Verser 10 cl d’huile d’olive au fond de la sauteuse
dans laquelle vous l’on a fait cuire les poissons et faire
dorer très légèrement l’ail émincé, puis mouiller avec le verre
de vin blanc et le vinaigre.
Incorporer le bouquet garni, les clous de
girofle, le poivre en grains, le petit piment.
Porter
à ébullition et laisser réduire la sauce de moitié à petits
bouillons.
Rectifier l’assaisonnement et verser cette sauce
bouillante sur les truites.
Recouvrir
le plat d’un torchon et le disposer 24 h au frais avant se servir.
Ce
plat se mange le plus souvent froid, mais pourra aussi être servi chaud
avec des pommes de terre cuites à l’eau.
La préparation froide
se conservera de 4 à 5 jours.
La Corse
est une région de France, mais c'est d'abord une île qui de
tous temps attira les convoitises.
Après une longue période romaine, la
Corse passera de main en main, jusqu'à devenir Génoise
jusqu'au XVIIIe s. Brièvement indépendante, elle
sera rattachée à la France à la Révolution.
Que dire de l'inimitable bouillabaisse l'Aziminu... Oursins et huitres des étangs de Diana
ou d'Urbino peuvent se déguster nature au soleil des doux
hivers insulaires. Héritage sans doute d'un passé italien,
avec la sauce tomate cuisinée à l'huile d'olive du pays, les
pates souvent farcies au brocciu (ravioli ou cannelloni), au
sanglier (lasagne) ou mariées à la langouste sont souvent à
l'honneur dans la cuisine traditionnelle. Au printemps le parfum de la sève et des
fleurs de maquis attirent les abeilles qui offriront cet
ambre tout de douceur, le miel, qui à l'instar de la gelée
d'Arbouses sauvages "fraises de l'hiver", viendra
accompagner sur la table familiale le brocciu.
Les premières traces d'occupation humaine date de 10 000 ans
avant JC. Les invasions se succèderont à travers les
siècles: Ibères, Ligures, Phéniciens...
Mais peut-on parler de la Corse sans évoquer Napoléon
Bonaparte, empereur des français mais corse avant tout...
La Corse, c'est aussi une île somptueuse où les montagnes
côtoient les côtes parmi les plus belles et les plus
préservées de France.
La cuisine Corse, respectueuse des traditions, est le reflet
de cette nature si difficile à cultiver mais dont les
richesses, exploitées avec sagesse, savent apporter à
l'homme, humble berger ou simple paysan le matin, chasseur
le soir, le réconfort d'un repas préparé avec sagesse et
partagé avec bonheur.
C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si
les produits de la pêche sont devenus plus importants,
essentiellement grâce à la disparition du paludisme des
côtes et à la tradition corse d'ostréiculture et de
mytiliculture héritée des romains.
L'implantation du châtaigner en Corse au XVIe
siècle sous le joug des Génois maitres de l'ile fut
décisive. La châtaigne permet l'élaboration de la "Pulenta"
et nourrira le Sanglier ou le cochon de lait du repas de
fêtes. Dernière des 5 espèces végétales: vigne, figuier,
murier à soie, olivier, que les Corses ont obligation de
planter afin éviter la disette, le châtaignier se révèlera
vite être non seulement l' "arbre à pain" de l'île mais
aussi une source de richesse et de célébrité de la région
montagneuse qui en tira son nom: la Castagniccia,
et bientôt "arbre de vie" de la Corse.
Le châtaigner permet aussi la construction de ces foudres où
doucement le vin vieillit... Appréciés dès la plus haute
antiquité, les vins de Corse sont aujourd'hui plus de 100 à
avoir mérité le classement A.O.C. La Corse compte à elle
seule 8 appellations d'origine, différentes, situées tout
autour de l'Île.
C'est à partir de la viande de "porcs coureurs" élevés le
plus souvent en liberté, qu'est fabriquée, selon des rites
ancestraux, la charcuterie corse dont la renommée a depuis
longtemps franchi les rives de l'île de beauté: Coppa
(longe de porc séchée), lonzu (filet salé et
poivré), figatellu (saucisse au foie, viande et
herbes) et aussi prisuttu (jambon entier salé et
poivré puis séché à l’os).
Pour être honnête, quelques tonnes
de porcs sont importés du continent (± 90%)...
Les
Bergers et leurs Troupeaux permettent la production laitière
corse qui est généralement associée la commercialisation de
viandes et le gigot de cabri Caprettu rôti à la
braise piqué d'ail, légèrement arrosé de jus de lard grillé
Panzetta ou cuisiné en sauce et accompagné de
ravioli au brocciu fait traditionnellement partie du repas
qui marquent les fêtes religieuses notamment la veillée de
Noel, tandis que la préférence ira au gigot d'agneau
Agnellu pour la fête de Pâques.
Le sanglier, prince du maquis nourri de baies sauvages et de
châtaignes donne l'occasion aux chasseurs infatigables de
pratiquer leur sport favori sous forme de "battues" pouvant
couvrir plusieurs hectares de maquis et sous-bois. La viande
de cet animal est très répandu dans l'ile qu'il soit servi
rôti ou soigneusement mijoté en ragout Tianu. Les
Pigeons et perdrix aux choux agrémentés d'une sauce tomate
parfumée à la Nepita (plante sauvage) feront
délicieusement oublier les merles rôtis dont la chasse
autrefois abusive est aujourd'hui interdite.
Les torrents de montagne procurent anguilles et truites,
autrefois cuites à même les galets chauffés à la braise, qui
rivalisent de saveur avec les poissons venus de la mer,
tels: daurades, rougets , bianchetti, rascasses, loups,
langoustes, calmars.
Servies aujourd'hui en entrée, aux légumes et aux herbes
sauvages, aux haricots et aux pissenlits, aux oignons, à
l'ail et au lard, les soupes ont longtemps constitué le plat
principal des diners paysans.
Mais si l'île est naturellement la plus verte de la
Méditerranée, elle est aussi grâce à ses hommes, le 4ème
verger du monde avec une récolte annuelle d'environ 35 000 t
de clémentines désormais connues et appréciées au delà de
ses rives. - 2010
Au nom des produits typiques et ... typés de la Corse,
peuvent être également cités: la confiture, la liqueur ou le
vin de mandarine, le vin d'orange et la liqueur d'arbouses,
le cédrat confit, la liqueur de myrte ou de châtaigne sans
oublier l'apéritif "Cap Corse" qui a depuis fort longtemps
franchi les limites de la Méditerranée et que certains
aiment à boire en croquant un morceau de Finuchiettu
- sorte de gâteau sec non sucré en forme de chiffre 8 piqué
de grains d'anis. - 2010
&
L'Escabèche, nom donné à la méthode,
typiquement méditerranéenne, de préparation de certains poissons.
Cette méthode consiste à retirer la tête (origine: "es ....
cabèche", afin de masquer l'état de fraîcheur des poissons),
les arêtes et les viscères, puis à les faire griller pour enfin les
laisser mariner dans une sauce vinaigrée souvent aillée aux
aromates. Les poissons se dégustent ensuite froids.
Cette méthode donne souvent son nom à la marinade transformée en
sauce.
La truite appartient à la famille des salmonidés.
Carnivore, rusée, elle vit en eaux vives et fraîches < 18°, riches
en oxygène, et fuit la pollution.
L’unique espèce qui peuple nos rivières est la truite fario
salmo trutta fario.
Près des estuaires, la truite migre parfois en mer, mais revient
toujours se reproduire en eau douce dans sa rivière d’origine.
La truite arc-en-ciel, originaire d’Amérique de l’Ouest, fut
introduite en Europe à la fin du XIXe. C’est aujourd’hui
la plus répandue en France: 95% de la production.
C’est au Moyen Âge que la technique de l’élevage des poissons d’eau douce s’est développée en France à l'instigation des moines. Un savoir-faire pourtant bien connu des chinois, égyptiens et romains. La salmoniculture pris son essor, fin XIXe, en 1866, grâce à 2 pêcheurs vosgiens: Remy et Gehin, qui mirent au point la reproduction artificielle des truites.
La truite se place au 4e rang des
poissons achetés par les ménages, avec une part de marché de 7,5 %.
1 foyer achète en moyenne 1,5 kg/an de truite fraîche (de + en + de
filets) - 2011.
Nota : Vider les truites par les ouïes et non en fendant la peau du
ventre, elles se déformeront moins à la cuisson...