Morue à la briviste
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Dans son Limousin gourmand, Jean-Pierre Poulain précise que cette
recette "est encore à l'honneur le vendredi saint sur toutes les
tables du pays de Brive".
C'était il y a quelques années déjà, il
est vrai.
Dans
les verres, un saint-pourçain
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Ingrédients pour 4/5 convives
1,2 Kg de morue
1,5 Kg de pommes de terre à chair ferme
5 gousses d'ail
1 bouquet de persil
1 bouquet de cerfeuil
2 feuilles de laurier
20 cl d’huile
Poivre blanc
Indications de préparation
Dessalage de la morue ou “stockfisch”
La
morue ne doit jamais bouillir, cela rend le poisson
élastique et caoutchouteux.
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Brosser les pommes de terre et les cuire
à l'eau, sans trop saler celle-ci, de 20 à 30 min selon leur
taille...
Les égoutter et les laisser juste assez tiédir
pour pouvoir les peler.
Peler les 5 gousses d'ail, retirer le germe et les hacher finement.
Laver le persil et le cerfeuil, les éponger et ciseler les feuilles finement.
Mélanger ces 3 ingrédients.
Mettre la morue dans une casserole, couvrir largement d'eau froide et ajouter les feuilles de laurier.
Porter lentement à ébullition, puis établir des "frémissements" réguliers et laisser pocher pendant 5 bonnes min.
Retirer la casserole du feu et laisser refroidir complètement.
Égoutter la morue, retirer la peau et les arêtes, effeuiller la chair.
Badigeonner le fond d'un plat en terre assez profond avec un peu d'huile. Poivrer.
Détailler les pommes de terre en
rondelles régulières et en étaler 1 couche dans le fond du
plat.
Ajouter un peu de poisson effeuillé et de la
persillade au cerfeuil.
Remplir le plat en alternant ainsi les
ingrédients.
Terminer par les pommes de terre, poivrer, puis
arroser d'huile que l’on laissera bien pénétrer entre les
couches.
Cuire dans le four pendant 30 min à 200°c, jusqu'à ce que le dessus soit joliment doré.
Servir dans le plat.
On ne peut prétendre que le stockfisch, cabillaud décapité et séché,
ou la morue salée soient un produit du terroir auvergnat.
C'est oublier à quel point, très tôt dans l'histoire, la circulation
des denrées étaient importantes.
Les mêmes voyageurs qui
“exportaient” les productions locales :
fromages, vins, salaisons, poteries parfois, revenaient avec
des épices, des étoffes, et ce fameux “stockfisch” qui avait le rare
mérite, en ces temps sans réfrigération ni congélation, de voyager
sans difficulté et de se conserver longtemps.
Il est donc entré très tôt dans les mœurs culinaires des
Hautes-Pyrénées, de l'Ariège ou de l'Ouest de l'Aveyron, du Quercy
en particulier, sous le nom générique d'estofinada, estoficada
ou estofinado, de l'occitan estofi, altération du mot
anglais stockfisch et du norvégien stocqvisch (poisson
bâton, poisson boucané désignant les poissons séchés sur des
bâtons).
Parfois, simplement plat des jours maigres, d’autres encore, servi
dans des circonstances particulières telles que les repas
d'enterrement ou, dans certains coins de l'Ariège, le soir de Noël,
au retour de la messe de minuit.
Il fait encore aujourd'hui la réputation de fines cuisinières ou de
bons restaurateurs, avec une spécificité :
Il n'est de vraie brandade midi-pyrénéenne ou auvergnate qu'à l'huile de noix...
Massif Central, cœur de la France...
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Une fois salé et séché, le cabillaud se nommera
"morue" et sera vendu en queue, en filet ou encore en pavé.
Plus ferme que le cabillaud, la qualité de la morue tient au dosage
du sel. Il est donc impératif de bien dessaler la morue pendant 24 h
avant de la préparer... Au niveau cuisson la morue supporte aussi
bien la braise que le four, on la retrouve également dans les
beignets (accras), la brandade...
Seuls la France fait la distinction entre cabillaud et morue, dans
le reste du monde, morue et cabillaud ne font qu'un.
Morue ou cabillaud désigne en français des poissons de plusieurs
espèces qui vivent en eaux froides.
Auparavant populaire et méprisée, la morue est
présente aujourd'hui sur la carte de bien des restaurants. La pêche
en surnombre à l'origine de sa rapide raréfaction...
Étant donné la popularité de ce poisson et le déclin de ses
populations, l'industrie de la pêche a estimé astucieux de donner ce
nom à d'autres espèces qui se trouvent dans l'hémisphère Sud et
peuvent se cuisiner de la même manière.
En matière de pêche, le nom "cabillaud" peut être réservé aux morues
d'âge mûr, alors que le terme "morue" est employé de préférence pour
les individus juvéniles.
En termes gastronomique "cabillaud" s'emploie
pour désigner le poisson frais ou surgelé par opposition à "morue"
qui s'applique au poisson séché et salé.
Enfin, le cercle est bouclé, l'on trouve dorénavant l'appellation
"morue fraiche", le terme "cabillaud" connotant un poisson trop
commun voire industriel.