Crépeaux de morue
Grande ressource des cuisinières lorsque la tradition imposait le respect des jours maigres, la morue connaît des recettes nombreuses et variées dont les crépeaux : nom donné en Périgord à certains beignets appelés aussi pâtissous.
On ne peut prétendre que le stockfisch, cabillaud décapité et séché,
ou la morue salée soient un produit du terroir périgourdin.
C'est oublier à quel point, très tôt dans l'histoire, la circulation
des denrées étaient importantes.
Les mêmes voyageurs qui
"xportaient" les productions locales: fromages, vins, salaisons,
poteries parfois, revenaient avec des épices, des étoffes, et ce
fameux "stockfisch" qui avait le rare mérite, en ces temps sans
réfrigération ni congélation, de voyager sans difficulté et de se
conserver longtemps.
Il est donc entré très tôt dans les mœurs
culinaires des Hautes-Pyrénées, de l'Ariège ou de l'ouest de l'Aveyron,
du Quercy en particulier, sous le nom générique d'estofinada, estoficada
ou estofinado, de l'occitan estofi, altération du mot
anglais stockfisch et du norvégien stocqvisch (poisson bâton,
poisson boucané désignant les poissons séchés sur des bâtons).
Ingrédients pour 4 convives
800 g de filets de morue dessalés
125 g de farine
1 Cuillère à soupe d'eau-de-vie ou de cognac
2 Œufs
Huile de friture
2 Bouquets de persil
Sel & poivre
Indications de préparation
Préparer une pâte à frire en mélangeant la
farine, quelques cuillères d'eau, l'alcool et 1 jaune d'œuf.
Saler et mélanger intimement jusqu'à consistance de crème.
Laisser reposer 1 heure.
Dessalage de la morue ou “stockfisch”
La morue
ne doit jamais bouillir, cela rend le poisson élastique et
caoutchouteux.
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Enlever la peau de la morue,
les arêtes, puis l’émietter.
Pocher les filets de morue à l'eau, puis les égoutter et les effeuiller en retirant toutes les arêtes qui pourraient rester.
Incorporer 1 œuf entier battu à la chair de la morue et poivrer.
Façonner cette préparation en grosses boulettes.
Chauffer un bain de friture dans une grande bassine.
Battre en neige ferme le blanc d'œuf restant et l’incorporer à la pâte qui doit devenir bien mousseuse.
Tremper les boulettes de morue dans la pâte, puis les plonger aussitôt dans la friture bouillante, 4 ou 5 à la fois, afin qu'elles aient le temps de bien gonfler.
Les retourner dans la friture puis les égoutter.
Faire cuire toutes les boulettes de morue et les servir très chaudes avec des bouquets de persil.
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L'eau-de-vie de vin, une boisson spiritueuse
obtenue exclusivement par distillation de 86% volume du vin ou
encore, par redistillation à moins de 86% volume de distillat de
vin...
Ex : Armagnac, Cognac
La coutume des beignets trouve son origine
dans les fêtes romaines des calendes de mars. Celles-ci célébraient
le réveil de la nature par des rites agraires. À cette occasion, les
interdits étaient transgressés et les déguisements autorisés.
La première recette d'une pâte à beignet, "l'aliter dulcia",
est donnée par Apicius dans son ouvrage De re coquinaria.
Le terme "beignet" est un mot obscur attesté au
début du XIVème siècle.
Il semble dérivé de "bignet", pâte frite enveloppant quelques
substance alimentaire. Le terme de bugne constitue la forme
provençale du beignet, lequel est enregistré sous sa graphie
actuelle par le dictionnaire de l’académie en 1798. Les mots bugne
et beignet sont contemporains, puisque bugne, au sens de beignet,
est attesté à Lyon au début du XIXe siècle ou bien...
les noms de beigne et beignet désigneraient pour le premier une
bosse suite à un coup (buyne d'origine vraisemblablement préromane),
c'est encore un terme employé de nos jours - on dit aussi une
"bigne" -. Son dérivé, le beignet, serait ainsi dénommé parce qu'il
est enflé, bosselé...
Quoiqu'il en soit, les formes étranges,
grotesques des beignets rappellent le carnaval, la fête après le
jeûne...
À l'origine, ce n'étaient que des morceaux de pâte qu'on faisait
tomber dans le bac à friture.
Il revint en force au moment des croisades
grâce aux Sarrasins.
L'histoire nous rappelle que les Croisades furent + qu'une guerre
chrétienne mais une imprégnation culturelle. C'est ainsi que les
Croisés rapportèrent en France cette gourmandise au XIIIe
s. On les déguste les jours de fête, dans un cornet de papier qu'on
achète aux frituriers ambulants. Mais il faudra attendre le XVIIIe
siècle. pour retrouver le goût du beignet tel qu'on le connaît
aujourd'hui avec l'importation du sucre.
Dans la tradition culinaire, on retrouve de nombreuses recettes de
beignets salés. On préconisait à une certaine époque les abats en
beignet pour accompagner les viandes blanches rôties. Puis vinrent
les fleurs, grappes d'acacia, fleurons de courgette (tradition qui
se perpétue encore en Italie), cymes de sureau dans leur cocon
croustillant.
Sucré, le beignet porte des noms savoureux avec sa personnalité, sa
distinction régionale:
bugnes de Lyon, roussette de Strasbourg, merveille de Gascogne,
bottereau de Charente, oreillette de Provence, etc...