Porc yiaourtlou
Magnifiant des saveurs orientales, ce
plat est un pur enchantement pour les papilles.
Jean Moshos, moine voyageur qui parcourut le monde au VIe siècle de
l'ère chrétienne, parti du mont Athos pour rejoindre le Soudan.
L’homme d'église traversa le Liban, la Syrie et l'Égypte. Au cours
de son odyssée, il découvrit l'utilisation des épices, si précieuses
dans la gastronomie des classes aisées.
En parfait érudit, il
consigna ses notes dans un recueil intitulé "Les vallées
spirituelles".
Peuplé d'anecdotes, ce livre de cuisine offre un bel éclairage sur
les goûts des hommes de cette époque.
Parmi les recettes
retranscrites figure un pilaf, encore très apprécié à Constantinople
et adapté ici.
Savamment
orchestré, le porc yiaourtlou se distingue donc par la présence des
épices et aromates. Dans le pilaf - préparation à base de riz -
l'aneth dévoile sa saveur douce et anisée. Originaire du bassin
méditerranéen, cette plante était déjà utilisée dans l'Antiquité
pour ses vertus digestives et stimulantes.
En Grèce comme en
Turquie, elle rehausse les apprêts de poissons et les laitages.
La sauce yiaourtlou, c'est-à-dire au yaourt, qui agrémente les
filets de porc, se pare elle aussi des parfums d'Orient offrant
ainsi à la coriandre et au cumin la possibilité de s'exprimer
pleinement.
Originaire du Turkestan, ce dernier est une épice très recherchée,
en particulier dans le Maghreb.
Il se répandit en Europe du Sud
durant le Moyen Âge. Sa saveur chaude et puissante forme dans cette
recette une très belle union avec le goût légèrement acidulé du
yaourt…
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Ingrédients pour 4 convives
600 g de filet de porc (filet mignon)
Sel & poivre
Yiaourtlou
150 g de yaourt
300 g de tomates pelées
3 cuillères à café de coriandre séchée
7 cuillères à café de cumin
1 oignon
3 gousses d'ail
1 cuillère à café de boukovo - piment rouge pilé
5 cl d'huile d'olive
Sel & poivre
Pilaf
100 g de riz arborio
20 g de raisins noirs séchés
3 cl de brandy - Cognac
3 petits oignons frais
1 Poireau
1 citron
3 cl de vin blanc
20 g de pignons de pin
4 branches d'aneth
3 cl d'huile d'olive
Sel & poivre
Décoration
Aneth
Indications de préparation
À l'aide d'un couteau, débiter le filet de porc en 8 médaillons réguliers de ± 75 g (600g/8).
Pour le pilaf, réhydrater pendant 10 min, les raisins Noirs dans le brandy.
Nettoyer les petits oignons et
le poireau.
Les couper finement.
Les faire revenir dans l’huile
d’olive.
Saler, poivrer.
Verser le riz. Mélanger.
Ajouter le vin
blanc.
Faire cuire jusqu’à évaporation.
Ajouter les zestes de citron, les raisins et
le Brandy.
Laisser cuire 5 min.
Disposer les pignons torréfiés et l’aneth ciselé.
Verser le jus de ciron. Recouvrir d’eau.
Faire cuire ± 10 min. Saler, poivrer.
Pour le yiaourtlou, faire revenir dans huile
d'olive, l'ail et l'oignon hachés.
Ajouter les tomates pelées.
Faire cuire,
± 10 min. Saler, poivrer.
Saupoudre de cumin, coriandre et boukovo.
Hors du feu, verser le yaourt dans la préparation des tomates.
Mélanger délicatement.
Réserver.
Saler et poivrer les médaillons de porc.
Les
faire cuire à sec dans la poêle.
Les dresser dans l'assiette avec le riz pilaf
et le yiaourtlou.
Décorer avec l'aneth.
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Il existe paraît-il, au Nord de l'Inde, dans la
ville sainte de Bénarès, une caste privilégiés de laitiers, les Yadav.
Grands, forts, se nourrissant presque exclusivement des produits
qu'ils commercialisent, ces gardiens d'un savoir ancestral portent
l'un des noms du huitième avatar de Vishnu, Krishna. Dans
l'imaginaire indien, le lait et ses dérivés, le yaourt en
particulier, sont des nourritures divines et dotées d'un grand
prestige, car génératrices de santé, de force et de jouvence. De
fait, les Yadav sont des lutteurs rituels redoutables...
La croyance dans les vertus du lait fermenté est aussi partagée
depuis des temps immémoriaux par tous les peuples de l'Asie
centrale. Dieu lui-même aurait fait porter par un ange à Abraham le
secret du lait fermenté ! Selon la Genèse, c'est à ce breuvage
magique que le patriarche dut sa fécondité et sa longévité... plus
de 175 ans !
Si l'origine du mot lui-même reste mystérieuse, sa présence dans
toute l'aire turco-mongole est attestée depuis fort longtemps.
Dès
1071, le dictionnaire arabo-turc de Mahmoud al Kachgari, publié au
Sin-Kiang, en fait une mention écrite.
Le yoghourt suit la progression irrésistible des cavaliers mongols
comme des troupes turques et, présent dans tous les Balkans,
s'immobilise sous les murs de Vienne, jamais conquise. À
Constantinople, des Turcomans offrent en 1432 au voyageur français
Bertrandon de la Broquière ''un grand bol de lait caillé qu'ils
appellent yaourt''.
Le yoghourt s'est sédentarisé. Tout amateur de cuisine turque ou
visiteur de la Turquie sait la place qu'il y occupe. Le yaourt fera
même en 1542 une percée imprévue à la cour de France où le roi
François Ier, souffrant d'une maladie intestinale, éprouve langueur
et neurasthénie... François Ier fit alors mander le médecin juif qui
préparait le précieux breuvage et qui traversa l'Europe à pied,
suivi de son troupeau !
Le roi guérit au bout de quelques semaines,
ce qui provoqua un véritable engouement à la Cour. Les membres de la
Faculté de Médecine se penchèrent également sur le produit
miraculeux. Las, les brebis moururent, frappées par le froid
parisien. Le médecin repartit à Constantinople, emportant avec lui
le secret de sa fabrication...
Le yaourt tombe dans l'oubli pendant plusieurs siècles. En tant que produit laitier, il connaît le même discrédit qui frappe laits et laitages, aliments par excellence des pauvres et des paysans. Il faut attendre la révolution du goût des XVIIIe et XIXe siècles, qui touche d'abord les matières grasses du lait, crème et beurre, pour voir les produits laitiers devenir peu à peu synonymes de santé et de Bien-être.
Considéré comme le Roi des riz pour Risotto. Son grain
particulièrement gros lui donne des qualités de cuisson
incomparables, permettant de réaliser de grands Risotti à la fois
al dente et crémeux. Le Carnaroli permet également de
réussir tous les autres plats méditerranéens.
Le cumin compte parmi les plus anciennes épices
connues. Le papyrus Elbers (1200 av. J-C.)mentionne très souvent la
présence de cumin comme remède universel, la panacée à l'époque des
Pharaons Une herbacée de 10 à 50 cm de hauteur. Entière ou en
poudre, la graine de cumin originaire de Haute Égypte, d'Iran et de
Turquie, est l'une des épices les plus utilisées.
Elle facilite la digestion. Il existe aussi une épice moins
répandue, appelée cumin noir (kala jeera), qui n'a, en fait, aucun
rapport avec le cumin...
Une flaveur spécifique, âcre, piquante, chaude et légèrement amère.