Pounti d'Aurillac
Cette spécialité auvergnate est l'exemple même du plat unique complet qui
contient viande, légumes et fruits et mélange discrètement sel et sucre.
Plat économique aussi, qui permet d'utiliser des restes et, comme tel, se
servait plus volontiers au repas du soir.
La ville d'Aurillac, - en occitan Orlhac, en occitan
médiéval Aorlhac - est une commune de la région d'Auvergne.
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Une variante du chou farci, un plat typique : “Pounti“ ou “Pountari”, aussi délicieux chaud que froid !
L’on peu cuire le “Pounti” au bain-marie, à four modéré, pendant 1
h, il sera plus moelleux.
Déguster
avec un vif Saint-Pourçain rouge !
Ingrédients pour 6 convives
3 Cuillères à soupe de vin rouge
1 Cuillère à soupe de sucre en poudre
200 g de viande de porc ou jambon cuit
200 g de
lard de poitrine de porc découenné
demi-sel
ou fraîs : Lard maigre
100 g de feuilles de blettes ou d’épinard
100 g d’oseille
50 g d’oignons
2 Cuillères à soupe de persil haché ou fines herbes
20 g de beurre ou saindoux
Sel & poivre
Pour le flan
25 Cl de lait entier
2 Œufs entiers + 2 Jaunes
75 g de farine
100 g de pruneaux - dénoyautés
20 g de beurre
Sel & Poivre
Muscade
Indications de préparation
Faire chauffer le vin rouge avec 1 cuillère à soupe de sucre, le verser sur les pruneaux dans un saladier. Les laisser tremper pendant le reste de la préparation.
Hacher grossièrement les 2 viandes, les blettes et l’oseille au couteau. Mélanger dans un saladier.
Peler les oignons et les émincer finement.
Faire suer les oignons dans le beurre à couvert pendant 5 min, sans laisser prendre de coloration.
Ajouter les oignons à la farce du saladier. Saler, poivrer, mélanger.
Préparer le flan : Dans un saladier, battre les 2 œufs et les 2 jaunes d’œufs. Incorporer la farine tamisée et le lait.
Ajouter un peu de muscade, saler, poivrer.
Verser le flan sur le hachis, mélanger.
Beurrer un plat à gratin. Verser le “Pounti”
dedans.
Enfoncer les pruneaux ça et là.
CUISSON à four chaud, Th 7/8, 220°c, pendant 10 min, puis ± 1 h à four modéré : 180°c.
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La betterave, ''Beta vulgaris'', a donné
plusieurs légumes en évoluant dans le sol et hors sol: légume-racine
et légume-feuille. La feuille elle-même est cultivée tantôt pour son
limbe (épinard perpétuel), tantôt pour son pétiole ou carde (bette
verte ou poirée).
Commune au Moyen Âge et citée par Taillevent, la ''bette'' figure
souvent dans la cuisine provençale en compagnie de pignons et de
raisins secs. La variété à carde rouge à fait un récent retour en
force au potager d’ornement, a commencer par Villandry, mais elle
était déjà connue d’Aristote. Au XIXe siècle, on ne sait pourquoi,
elle était nommée ''carde du Chili''.
Dès 1600, Olivier de Serres décrit ce légume :
''Il y a 3 couleurs de bettes, de blanche, de verte et de rouge;
non pour cela sont-elles de beaucoup différentes en nature, dont la
plus désirable sorte est la blanche. Pour l’usage, l’on cueille les
blettes en les tondant, non en les arrachant, afin de leur faire
rejetter nouvelle viande. Ceste potagerie tient rang entre les
nécessaires et notables du jardin, pour son utilité, pour son facile
accroissement, pour sa longue durée''.
La tradition marie feuilles et cardes en gratin,
mais les sépare dans la plupart des
autres recettes.
Native d’Iran, du nord de l’Eurasie ou plus
simplement d’Europe, l’oseille est spontanée aujourd’hui du
Groenland au Chili, en passant par le cap Horn. La variété la plus
répandue en France aujourd’hui, l’oseille ''de Belleville'' a larges
feuilles blondes, mentionnée dès 1749, était naguère cultivée d’un
bout a l’autre de l’année par les maraîchers parisiens, qui la
faisaient hiverner sous châssis. Il en existe aussi une belle
variété à feuilles rouges. En climat doux, son feuillage est
bienvenu en hiver. Le catalogue Vilmorin de 1885 affirme que
certains récoltent la touffe entière, mais les maraîchers parisiens
la cueillent plutôt feuille à feuille, de manière à toujours avoir
des pousses tendres. À peine cueillie, l’oseille flétrit.
En cuisine, on l’associe souvent à d’autres légumes à feuilles
vertes afin de réduire son acidité due a l’acide oxalique, parfois
mal toléré. Ses feuilles vertes au goût acide, qui se cuisinent
comme les épinards, accompagnent traditionnellement le veau, les
œufs et les poissons de rivière, comme l’alose, le sandre ou le
brochet, dont elle dissout les arêtes.
Son acidité fait aussi merveille avec la volaille et les farces.
L’historien Waverley Root rapporte que les Lapons la font bouillir,
puis mêlent l’eau de cuisson refroidie à du lait de renne...
Il
y a 2000 ans ou presque, Virgile célébrait déjà le pruneau et ses
vertus. Il ne s'agis pas encore, pourtant, de notre pruneau
"national".
Celui-ci attendit, pour apparaître, le Moyen Âge. Ce sont les moines
de l'abbaye de Clairac, près d'Agen, qui, au cours d'une année de
surproduction, auraient constaté que le séchage au soleil des prunes
permettait de les conserver toute l'année...
Tunnels d’air chaud ou étuves ont désormais
remplacé la traditionnelle méthode de dessiccation. Au cours de
cette opération, le fruit perd une grande partie de sa teneur en
eau, plus de 3 kilos de prunes sont nécessaires pour l'obtention d'1
kg de pruneaux...
Une fois séchée, la prune conserve toute sa richesse.
Rouges ou violacées, les prunes d’Ente, variété du ''prunus
domestica'', dites aussi “prunes-dattes” ou “robe de sergent”,
seuls les pruneaux issus de la prune d'Ente à droit à l'appellation
"pruneau d'Agen".
L'Agenais ne détient pas le monopole du pruneau célèbre. Il y eut
jadis, à Tours, la prune sainte-Catherine, avec laquelle on
confectionnait de fameux pruneaux fourrés. Il y eut les prunes de
Brignole, qui jouèrent un petit rôle dans l'Histoire et furent
surnommées'' prunes de Monsieur'', par allusion à un de leurs grands
amateurs, Gaston, frère de Louis XIII. Et il y a encore, à Vitteaux,
en pays Auxois, des pruneaux blonds...