Baeckehoffe des vendanges
Bäeckoffa
Cette potée boulangère relativement récente ne date que de la seconde moitié du XIXe siècle.
Ce plat était urbain, festif voire
"bourgeois" :
En milieu rural les boulangers étaient rares,
chaque paysan cuisait son pain lui-même, 1 fois tous les 15 jours à peu près,
ce qui lui donnait l’occasion de préparer également la tarte flambée...
La viande,
elle, restait inaccessible aux plus pauvres, qui mangeaient des
pommes de terre avec du fromage blanc maigre - le bibeleskaas
- en semaine, et le dimanche,
jour de fête, avec des œufs à la sauce blanche : le kachelmües.
La
spécialité se compose de 3, voire 4 sortes de viandes: bœuf, mouton,
porc, oie... marinées dans du vin blanc et disposées sur des couches
successives de pommes de terre, le tout accompagné d'oignons et de carottes.
La tradition veut qu'on "lutte" le couvercle de la terrine de farine et
d'eau, pour une cuisson hermétique.
Plat des grands jours, le baeckeofe
qu'on orthographiait aussi baeckeoffe, de l'alsacien baeken
"cuire" et ofen "four", était surtout préparé le
samedi.
On le laissait mariner puis le dimanche,
avant de partir pour l’église, on déposait la terrine chez le boulanger afin
qu’il la
place dans son four après la cuisson de ses pains alors que le four
refroidissait.
Cela pouvait durer jusqu'à 3 heures!
D'origine strasbourgeoise et essentiellement alsacien, le baeckeofe
s'est adapté à l'évolution des pratiques alimentaires.
On le propose
aujourd'hui sans viande, au munster, au poisson: avec de la perche, du
saumon, de la lotte et du haddock, et même au gibier!
dans les verres un riesling, un pinot blanc ou encore d’une bière blonde.
Ingrédients pour 6 convives
500 g d'échine ou d'épaule de porc
500 g de mouton désossé : épaule
500 g de poitrine de bœuf désossé ou de paleron
1 Pied de porc fendu en 2 et partiellement désossé
1 kg de pommes de terre
250 g d'oignons
2 gousses d'ail - épluchées et taillées
3 cuillères à soupe de saindoux ou mieux de graisse d'oie
1 bouteille de riesling ou encore de Silvaner
1 bouquet garni
Sel & Poivre
Indications de préparation
Découper les viande en morceaux égaux – exception faite du pieds de porc - et laisser mariner pendant 1 nuit ou 12 h dans le vin blanc, qui devra recouvrir les viandes, avec quelques oignons, les gousses d'ail et le bouquet garni.
Peler et émincer les oignons en rondelles.
Dans une cocotte en terre, fondre le saindoux, graisser la terrine.
Disposer 1 couche de pommes de terre crues, épluchées et coupées
en rondelles épaisses de 0,5 mm à 1 cm, puis les viandes - le
pieds de porc au centre et les oignons émincés.
Recommencer l'opération de manière à terminer par 1 couche de
pommes de terre et d'oignons.
Mouiller l'ensemble avec le vin blanc de la marinade.
Pétrir les 200 g de farine avec 15 cl d'eau.
Rouler en forme de cordon.
Fermer la terrine et "jointer" le couvercle avec le cordon de
pâte.
CUISSON à four chaud, Th 6 - 200°c, de 2 h 30 à 3 h selon le
four, la qualité des viandes...
Servir chaud dans le plat de cuisson avec une salade verte !
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En 1435 le mot
Rieslingen était documenté pour la première fois dans la
facture du haute noble Comte Jean IV. de Katzenelnbogen, qui
construisit son dernier château à Rüsselsheim, près de Frankfurt et
décida d'agrandir le vignoble existant. L'administrateur Klaus
Kleinfisch a noté avoir acheté des vignes à planter de rieslingen
pour 22 Schilling...
Le riesling,
cépage blanc, originaire de la vallée du Rhin et de la Moselle,
donne un vin gastronomique par excellence. Sec, racé, délicatement
fruité, il offre un bouquet d'une grande finesse avec des nuances
parfois minérales (célèbres arômes de pétrole) ou florales.
Le Riesling est parfait avec du poisson, des fruits de mer, de la
volaille, de la viande froide et bien sur les plats alsaciens comme
la choucroute et le jambon fumé.
L'on évitera de le confondre avec le Riesling allemand
qui est un vin doux.
Le saindoux est obtenue en faisant fondre la
graisse de porc sans viande (panne et lard gras).
Autrefois employé dans de nombreuses préparations culinaires, en
lieu et place du beurre et de l'huile - produits rares et chers - en
particulier dans les régions du Nord et de l'Est de la France. Il
était aussi utilisé pour la conservation des aliments cuits que l’on
plaçait dans des pots de grès et sur lesquels on versait du
saindoux.
Son point de fusion assez élevé (au-dessus de 30°c), sa t° critique
(200/210°c), font qu'il peut être employé en friture et qu’il est
particulièrement bien adapté aux longues cuissons. Assez pauvre en
eau on peut le conserver longtemps au sec et au frais.
Son goût assez fort et son astringence le limitent aujourd’hui aux
préparations avec lesquelles il s'accommode le mieux : le porc, l'oignon,
le chou et la choucroute ou encore dans certaines pâtisseries.
Il est régulièrement utilisé dans l'industrie pour les biscottes et
les biscuits.
Le saindoux est, de nos jours, utilisé en boulangerie, afin de
confectionner la pâte brisée, la pâte à pâtés, les pies, pour les
longues cuissons, les fritures, certaines pâtisseries voire certains
bonbons gélifiés.