Estofiquercynol
On ne peut prétendre que le stockfisch, cabillaud décapité et séché,
ou la morue salée soient un produit du Quercy...
Mais c'est oublier à quel point, très tôt dans l'histoire, la
circulation des denrées étaient importantes.
Les mêmes voyageurs qui
“exportaient” les productions locales fromages, vins, salaisons,
poteries parfois, revenaient avec des épices, des étoffes, et ce
fameux stockfisch qui avait le rare mérite, en ces temps sans
réfrigération ni congélation, de voyager sans difficulté et de se
conserver longtemps.
La morue fumée remontait la Garonne par “gabarre” et vendue sur les
marchés, depuis bien longtemps.
Ceci explique la présence de
véritables recettes locales à base de morue, à l'intérieur des
terres, jusque dans le Quercy...
Il est donc entré très tôt dans les mœurs culinaires des
Hautes-Pyrénées, de l'Ariège, de l'Ouest de l'Aveyron, et du Quercy
en particulier, sous le nom générique d'estofinada, estoficada ou
estofinado, de l'occitan estofi, altération du mot anglais
stockfisch et du norvégien stocqvisch (poisson
bâton, poisson boucané) désignant les poissons séchés sur des
bâtons.
Estofiquercynol, veut dire : morue fumée du Quercy.
Inutile de
chercher dans le dictionnaire ce nom, créé uniquement pour ce plat.
Il n'existe ni en Provence, ni dans le Quercy, en fait nul
part..., mais il est beau !
Escorter
au choix, d’un Bandol rosé, Corbières rosé ou vin rosé de Tavel
(Gard) ou alors...
Oser un blanc sec mais fruité un Pouilly fumé !
Ingrédients pour 4 convives
1 Morue séchée de 1,2 Kg ou 700 g de filets
4 Œufs durs
1 Kg de pommes de terre
500 g d’oignons
2 Têtes d’ail
2 Bouquets de persil
50 cl d’huile d’olives noires ou de noix
200 g de chapelure
Indications de préparation
Dessalage de la morue ou “stockfisch”
La morue
ne doit jamais bouillir, cela rend le poisson élastique et
caoutchouteux.
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Éplucher les pommes de terre et les
mettre à cuire à l'eau dans une casserole.
Les réserver dans
l'eau chaude.
Éplucher et hacher les gousses d'ail.
Laver, effeuiller et hacher finement le persil en l’ayant
séché au préalable.
Éplucher et émincer les oignons.
Enlever les arêtes de la morue puis la placer dans un saladier, ajouter l'ail et le persil puis verser dessus l'huile d'olive bouillante.
Ajouter les pommes de terre, les œufs
durs coupés en quatre et les oignons éminces.
Bien mélanger
le tout.
Répartir dans 4 assiettes creuses "l'estofiquercynol" et saupoudrer de chapelure.
Colorer au four sur position gril.
Servir aussitôt.
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Une fois salé et séché, le cabillaud se nommera
"morue" et sera vendu en queue, en filet ou encore en pavé.
Plus ferme que le cabillaud, la qualité de la morue tient au dosage
du sel. Il est donc impératif de bien dessaler la morue pendant 24 h
avant de la préparer... Au niveau cuisson la morue supporte aussi
bien la braise que le four, on la retrouve également dans les
beignets (accras), la brandade...
Seuls la France fait la distinction entre cabillaud et morue, dans
le reste du monde, morue et cabillaud ne font qu'un.
Morue ou cabillaud désigne en français des poissons de plusieurs
espèces qui vivent en eaux froides.
Auparavant populaire et méprisée, la morue est
présente aujourd'hui sur la carte de bien des restaurants. La pêche
en surnombre à l'origine de sa rapide raréfaction...
Étant donné la popularité de ce poisson et le déclin de ses
populations, l'industrie de la pêche a estimé astucieux de donner ce
nom à d'autres espèces qui se trouvent dans l'hémisphère Sud et
peuvent se cuisiner de la même manière.
En matière de pêche, le nom "cabillaud" peut être réservé aux morues
d'âge mûr, alors que le terme "morue" est employé de préférence pour
les individus juvéniles.
En termes gastronomique "cabillaud" s'emploie
pour désigner le poisson frais ou surgelé par opposition à "morue"
qui s'applique au poisson séché et salé.
Enfin, le cercle est bouclé, l'on trouve dorénavant l'appellation
"morue fraiche", le terme "cabillaud" connotant un poisson trop
commun voire industriel.
Originaires d'Orient, la noix, et l'huile qu'on en extrait, étaient déjà utilisées par les Grecs au IVe siècle avant J.-C. Fin IVe siècle, les Romains vulgarisèrent la culture du noyer dans l'Empire. Sa dénomination: Jovis glans, noix de Jupiter, indique assez l'estime qu'on lui accorde. Dans le Paris des XIIe et XIIIe siècles, bon marché, l'huile de noix étaient utilisée au fond des cours, tant pour les fritures et salades que pour remplir les lampes à brûler...
La culture du noyer se développera en France au XIXe
siècle, principalement dans 2 régions : le Périgord et le Dauphiné.
Mais dans ces régions de production, c'est toujours par faute de
moyens qu'elle était encore, au début du XIXe siècle, le quotidien
des paysans. L'huile de noix, le plus souvent déconsidérée, n'est
devenue un condiment élégant que depuis ± 20 ans. 2 raisons
restreignent l'utilisation de cette huile dorée et fruitée :
- Elle ne supporte pas la chaleur
ou difficilement... - Elle vieillit mal car elle a tendance à rancir
- 3 grains de gros sel dans la bouteille permettent cependant une
meilleure conservation.
Si les fritures lui sont interdites, elle accompagne à merveille
salades & crudités, apportant richesse & caractère. L'huile de noix
est destinée à l'assaisonnement. Parfaite avec des endives, une
salade au bleu ou aux gésiers, voire un carpaccio de cèpes crus. En
mince filet, elle rehausse la délicatesse des poissons blancs et
fait merveille sur les légumes tièdes tels que les fonds
d'artichauts, brocolis ou asperges...
Elle apporte aussi une saveur inimitable dans certaines pâtisseries
tels que : cakes salés ou sucrés, gâteaux... Attention ! Son goût
prononcé réclame de la modération. Elle vole rapidement la vedette
au produit qu'elle accompagne.
Conservation : Au frais et à l'abri de la lumière au réfrigérateur
par ex.
"la perfection des brandades dépend surtout du mouvement imprimé pendant très longtemps à la casserole et qui seul opère l’extrême division de toutes les parties du poisson, naturellement coriace, et le métamorphose en une espèce de crème."
Alexandre Dumas - dictionnaire de cuisine.