Soupe à la morue
Si morue et pomme de terre font souvent bon
ménage, ici dans une soupe, les parfums complémentaires sont
nombreux ail, oignon, vin blanc, tomate et aromates divers, sans
oublier le safran, fréquent dans les recettes bretonnes de poissons
mijotés.
Dans les verres,
un cidre bouché
Ingrédients pour 6 convives
Indications de préparation
Dessalage de
la morue ou “stockfisch”

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La
morue salée est délicate à préparer.
Mal dessalée ou mal cuite, elle peut avoir un goût
rance.
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La veille :
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Battre énergiquement la morue
ou stockfisch puis la laver à grande eau afin de la
débarrasser de l’excédent de gros sel.
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La couper en gros morceaux ou
tronçons selon la recette.
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La laisser tremper 30 min
dans une bassine d’eau tiède.
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Vider l’eau.
Dessalage :
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Dans un grand volume d'eau
claire et fraîche, contenue dans un saladier ou bassine,
laisser dessaler la morue pendant 1 nuit (12 à 15 h) au
frais.
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La morue doit dessaler dans
l’eau fraîche, peau en haut.
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Renouveler régulièrement
cette eau. Changer l’eau au moins 2 fois, en début et
fin de trempage.
Le
lendemain,
lorsque la morue est parfaitement réhydratée :
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La rincer abondamment à l’eau
froide.
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Placer la morue égouttée dans
une casserole avec ½ litre de lait. Compléter d’eau
froide de façon à recouvrir le poisson.
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Mettre sur feu doux à
découvert, dés les premiers frémissements, stopper la
cuisson.
La morue ne doit jamais
bouillir, cela rend le poisson élastique et caoutchouteux.
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Couvrir et laisser pocher de
10 à 30 min.
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Égoutter le poisson et
laisser refroidir.
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La morue froide, retirer les
arêtes et la peau.
Nota :
Réserver l’eau de cuisson pour l’éventuelle cuisson de
pommes de terre.
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Réserver l'eau de cuisson.
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Peler et
émincer les oignons, peler les
gousses d'ail et les hacher.
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Ébouillanter les tomates, les peler, les
couper en 2 et les épépiner.
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Faire chauffer le beurre dans une marmite.
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Ajouter les oignons et l'ail, les laisser
fondre en remuant, puis ajouter les tomates coupées en
quartiers, mélanger et faire cuire pendant 5 min.
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Ajouter l'eau de cuisson de la morue et le
vin blanc.

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Porter à ébullition.
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Ajouter 2 brins de thym et 1 feuille de
laurier ainsi qu'1 mesure de safran.
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Mélanger et laisser mijoter pendant 3 min,
puis ajouter les pommes de terre coupées en dés. Laisser cuire
sur feu doux jusqu'à ce que les pommes de terre soient cuites.
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Pendant ce temps, effeuiller la morue en
bouchées en éliminant soigneusement les arêtes.
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Lorsque la soupe est presque cuite, ajouter
la morue et mélanger délicatement.
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Goûter et rectifier l'assaisonnement.
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Servir très chaud.

Sur
cette péninsule d'Armorique, la mer et la terre, qui se
combattent dans un corps à corps qui les fait s'épouser
intimement, ont formé 2 types d'hommes qui cousinent dans la
méfiance et s'épient dans l'amour, le paysan et le marin",
écrit jean Ferniot.
La cuisine bretonne ressemble en fait à
la Bretagne elle-même, sans manières, sans
sophistication et avec franchise.
Poissons, coquillages et crustacés se suffisent le plus
souvent à eux-mêmes, sans apprêt compliqué.
Quant aux fars, crêpes et légumes, ils étaient, peu de temps
encore, nourritures de pure frugalité.
On aurait tort cependant de croire qu'il n'existe pas de
gastronomie bretonne. Le célèbre Curnonsky (1876-1956),
s'exclamait: "Voilà 50 ans que je crie sur tous les toits
que la Bretagne est une admirable région gastronomique
méconnue!". Par ailleurs, le recueil de recettes de Simone
Morand, publié en 1965 sous le titre de Gastronomie
bretonne, référence absolue en la matière, reste la preuve
incontestable que la Bretagne possède une forte personnalité
en la matière.
Poulet de Janzé et andouille de Guéméné, huîtres de Belon ou
de Cancale, sardines à l'huile et beurre salé, cidre de
Fouesnant et fraises de Plougastel, sel de Guérande et
canard de Challans, crêpes dentelle et galettes sablées...
On pourrait croire que la Bretagne se résume facilement à
quelques appâts gourmands.
En fait, les vraies recettes du terroir prouvent que ce pays
d'iode et de landes recèle bien des surprises...
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1 pistil = 3 stigmates ou
filaments
1 gramme = ± 525 stigmates ou filaments
Dosage :
Plat sucré : 1 pistil par personne soit 3 stigmates.
Plat salé : 2 pistils par personne.
Pour les paella et autres coquillages 3 pistils par
personne.
Pour les sauces : de 1 à 2 pistils par personne.
Desserts : de 3 à 5 pistils par litre de lait.
Riz et pâtes : prévoir 5 pistils pour 250 g.
Le safran ne révèle pas ses
saveurs instantanément.
Le safran ne supporte ni friture, ni ébullition prolongée
Pour cela il reste 2 techniques : L’infuser ou le
torréfier...
Infusion :
Placer le safran dans un liquide acide tel que vin blanc ou
citron, ou bien dans du lait, de la crème fraîche tiède, ou
encore une sauce chaude.
Il aura besoin d’infuser, à minima, 30 min, afin de
développer ses subtils arômes.
Ceci permet d’introduire l’épice dans un plat en fin de
cuisson et de lui éviter ainsi la dégradation due à un trop
long "mijotage"...
Torréfaction :
Chauffer une poêle - à fond épais si possible - très
chaude, sans matière grasse, ajouter le safran.
Laisser 5 min hors du feu. Le réduire en poudre avec le dos
d’une cuillère ou mieux, d'un mortier.
Le safran pourra sans crainte, être mélangé avec d’autres
aromates ou épices tels que :
thym, ail, anis, cannelle, poivre, gingembre...
Il agira dès lors comme un efficace exhausteur de goût.
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Jolie
clochette mauve, le crocus est une petite fleur courante
au printemps sous nos latitudes.
Mais attention, c'est sa version d'automne, le
Crocus sativus, copie conforme, qui renferme le
fameux "or végétal":
le safran.
Ce ne sont pas moins de 150 000 fleurs qu'il faudra
récolter, pour prélever à la main, sur chacune d'elles,
les 3 stigmates - filaments jaune orangé au cœur de la
fleur -, qui, une fois séchés, constitueront 1 kg de
cette épice à la flaveur exceptionnelle. L'énorme
travail artisanal justifie le prix très élevé : de 12 €
le g, jusqu'à 32 € pour le safran français.
(2008)
Connu depuis des millénaires en Inde, en Iran, et au
Maroc, le safran était autant apprécié pour ses vertus
médicinales que pour son pouvoir de teinture et son
parfum inoubliable en cuisine.
Gare aux contrefaçons...
Vendu à peine moins cher que le safran, le curcuma, issu
d'une racine, a la même belle couleur, mais aucun
parfum.
La Barbe de maïs habilement coupée, teinte puis mélangée
à quelques vrais filaments de safran pour l’odeur, fait
aussi illusion…
Il n'y a pas de miracle, le safran est cher mais
irremplaçable, donc vigilance !
Préférer les filaments pour le parfum, utiliser la
poudre - moins riche en saveur - pour colorer.
Le safran d’Andalousie se situe parmi les meilleurs, et
un coup de chapeau pour le français du Gâtinais !
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La morue
Une fois salé et séché, le cabillaud se nommera
"morue" et sera vendu en queue, en filet ou encore en pavé.
Plus ferme que le cabillaud, la qualité de la morue tient au dosage
du sel. Il est donc impératif de bien dessaler la morue pendant 24 h
avant de la préparer... Au niveau cuisson la morue supporte aussi
bien la braise que le four, on la retrouve également dans les
beignets (accras), la brandade...
Seuls la France fait la distinction entre cabillaud et morue, dans
le reste du monde, morue et cabillaud ne font qu'un.
Morue ou cabillaud désigne en français des poissons de plusieurs
espèces qui vivent en eaux froides.
Auparavant populaire et méprisée, la morue est
présente aujourd'hui sur la carte de bien des restaurants. La pêche
en surnombre à l'origine de sa rapide raréfaction...
Étant donné la popularité de ce poisson et le déclin de ses
populations, l'industrie de la pêche a estimé astucieux de donner ce
nom à d'autres espèces qui se trouvent dans l'hémisphère Sud et
peuvent se cuisiner de la même manière.
En matière de pêche, le nom "cabillaud" peut être réservé aux morues
d'âge mûr, alors que le terme "morue" est employé de préférence pour
les individus juvéniles.
En termes gastronomique "cabillaud" s'emploie
pour désigner le poisson frais ou surgelé par opposition à "morue"
qui s'applique au poisson séché et salé.
Enfin, le cercle est bouclé, l'on trouve dorénavant l'appellation
"morue fraiche", le terme "cabillaud" connotant un poisson trop
commun voire industriel.
Le Safran
Le crocus qui produit le safran, est originaire
d’Asie Mineure. Il fut introduit en Europe par les Phocéens, puis à
nouveau par les Arabes comme l’atteste son nom ''d’assfar'', devenu
''sahafaran'' puis safran.
Il s’implanta en Espagne et en Avignon,
pour gagner le Quercy, le Vaucluse, l’Angoumois, l’Albigeois, le
Gâtinais et même les Pays-Bas. Aujourd’hui, en France, les
safranières ont pratiquement disparu, alors qu’elles s’étendaient
autrefois sur 12 000 ha. Le safran est désormais importé du bassin
méditerranéen (celui de la Mancha, en Espagne, est le plus prisé),
et d’Amérique du Sud.
L'ail
Depuis l’Égypte antique, l’ail est apprécié pour
ses vertus médicinales : il entrait déjà dans la composition de 22
des 800 potions décrites dans le ''Codex Ebers'', un papyrus rédigé
1550 ans avant notre ère.
Remède universel à l'époque de Ramses II. Les bâtisseurs de
pyramides recevaient 1 gousse d'ail par jour pour ses propriétés
toniques...
Autrefois, à Draguignan, ses gousses étaient rôties sur les feux de
la Saint-Jean allumés dans toute la ville, avant d’être ensuite
partagées entre tous les habitants.