Potée basque
À
l’origine était le pot, contenant ancestral, fondement culinaire des
civilisations humaines, dans lequel on cuit soupes, bouillies et
potages parfois enrichis d’un mélange roboratif de viandes et de
légumes.
Le pot a fait la potée, soupe commune à toutes les provinces de l’Europe
septentrionale. À sa manière elle exalte les vertus rurales…
Les
plats en cocotte ou "potées", relèvent de la cuisine traditionnelle,
tout comme les daubes et les pot-au-feu, ils se présentent sous de
multiples formes.
Leur composition dépend à la fois de la saison, du portefeuille, des
états d’âme du cuisinier ou de la cuisinière et de l’occasion.
Le caractère hivernal qu’on leur attribue généralement est dû au
long temps de préparation et de cuisson. Chose autrefois
inconcevable en été.
Contrairement à ce que le terme
de potée désigne généralement dans les cuisines de terroir, la potée
basque se prépare avec du mouton et n’est pas sans évoquer le fameux
ragoût irlandais aux oignons et aux pommes de terre.
Déguster
avec un béarn rouge.
Ingrédients pour 6 convives
1,5 Kg de collier de mouton
Piment en poudre
800 g de pommes de terre
2 carottes
2 navets
4 oignons
2 gousses d’ail
Lard gras (poitrine fumée)
Farine
3 tomates – bien mûres
1 Bouquet garni
Sel
Indications de préparation
Couper la viande en morceaux
réguliers, pas trop petits.
Les saler et les poudrer d’un peu de piment.
Réserver.
Peler les pommes de terre et les
couper en gros dés.
Peler les carottes et les navets, les émincer.
Peler les 4 oignons et les hacher grossièrement.
Peler les 2 gousses d’ail - les laisser entières.
Hacher finement 40 g de lard et le faire fondre sur feu doux dans une cocotte à fond épais.
Poser les morceaux de viande puis
les retourner afin de les faire dorer doucement.
Poudrer légèrement de farine, puis verser 25 cl d’eau
bouillante.
Ajouter les tomates coupées en morceaux et les oignons, ainsi
que l’ail et le bouquet garni.
Couvrir et laisser “mijoter” tranquillement pendant 1 heure.
Ajouter alors les pommes de
terre, les carottes et les navets.
Si le “mouillement” ne paraît pas assez abondant, ajouter un peu
d’eau.
Saler et ajouter 1 pincée de piment.
Couvrir à nouveau et continuer la cuisson pendant 30 bonnes min.
Servir bien chaud après avoir
éventuellement dégraissé la cuisson…
L’on pourra présenter en même temps des cornichons et des petits
oignons au vinaigre ou encore de petits piments en conserve.
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Le piment d'Espelette ou Ezpeletako biperra
en basque, est un piment cultivé au Pays basque dans le département
des Pyrénées-Atlantiques. Il tire son nom de la commune d'Espelette.
Introduit au Pays basque au XVIe ou au XVIIe
siècle. La plante est d'abord utilisée en médecine puis très vite
comme condiment et conservateur des viandes et du jambon.
En 1650, on commence à planter des piments à Espelette. Des graines
sont sélectionnées donnant naissance à la variété Gorria,
connue aujourd'hui sous l'appellation "piment d'Espelette".
À l'échelle de
Scoville, le piment d'Espelette a une valeur de 4, il
n'est donc pas plus fort que le poivre. En revanche, il est beaucoup
plus parfumé car il est resté longtemps à sécher au soleil.
Il est utilisé depuis 5 siècles à la place du poivre dans toute la
cuisine basque.
Avec son arôme fruité, tomate, poivron et foin sec, sa belle couleur
rouge brique, le piment tient la vedette, le dernier week-end
d’octobre à Espelette, et ce depuis 1965.
L'on retrouvera ainsi la variété Gorria en corde fraîche ou
corde sèche, en poudre ou en purée, en gelée ou dans des
chocolats...
Il est dommage que son prix ne soit plus populaire.
Une confusion s’établit parfois entre le navet et
le chou-navet ou rutabaga (Brassica napus). Tous deux
étaient connus du Grec Théophraste et du Romain Pline l’Ancien.
Bien qu’appartenant au genre Brassica, ce sont 2 espèces fort
différentes. C’est le rutabaga que les Romains coloraient afin d'en
faire de faux anchois! Le vrai navet est autrement raffiné.
D’ailleurs, dans la Delphes il était une offrande digne d’Apollon au
même titre que le radis la betterave.
Le canard aux navet figure déjà parmi les recettes du Romain Apicius. Plus tard, la Renaissance française sert le navet à la table des rois et, à l’orée du XVIe siècle, Olivier de Serres loue sans retenue les authentiques ''naveaux'' et leur ''commune bonté surpassant de beaucoup celle des raves''.
Le navet est en effet un légume a la saveur fine, surtout en variété précoce. C’est l’un des légumes que les Européens introduisirent en Amérique. Jacques Cartier le sema au Canada vers 1540 et les autochtones l’adoptèrent aussitôt.