Tajine de cailles de l'Atlas
Les
tajines de cailles
figurent parmi les délices les plus raffinés de ta gastronomie
marocaine. Ici, une création mijoté dans une sauce aux oignons et au
safran.
Les petits morceaux de caille alternent avec de délicates
boulettes d’épinards et des œufs de cailles nappés de beurre safrané.
Le tajine, qui désigne toujours
un ragoût de viande ou de poisson, prend le nom du plat en terre vernissée
coiffé d’un chapeau conique dans lequel on le fait cuire.
Les Marocains
ont gardé l’habitude de le mitonner au-dessus du majmar, récipient
en terre cuite rempli de braises chaudes. Cependant, les jolis plats à
tajine sont difficiles à trouver en dehors du Maroc. À défaut, employer
pour la cuisson et le service des cailles tout autre plat en terre creux
orné de bordures de couleur.
Polysémique, le mot tajine
ou tagine, désigne :
La cuisson se fait
traditionnellement sur un réchaud ou un braséro "kanoune",
en terre cuite également, composé d'une coupe percée
d'évents sur le pourtour, destinée à recevoir le bois pour
les braises. La cuisson se fait également, et ce très
couramment, sur le gaz voire sur une plaque électrique,
parfois en utilisant un diffuseur.
• D'autre part, une préparation
culinaire cuite dans cet ustensile, sorte de ragoût cuit à
l'étouffée, qui peut être composé de viande, de volaille ou
de poisson, de légumes, voire de fruits...
Conseils :
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Les cailles cuisinées,
proviennent des montagnes de l’Atlas, où se trouvent quelques élevages.
En effet, les restaurants marocains ne servent pas de cailles issues de
chasse, de provenance incertaine et souvent mal plombées. Ces dernières
sont réservées pour la consommation familiale du chasseur.
L’élevage
permet de disposer de ces oiseaux à longueur d’année. L’on peut
cependant réaliser la même recette avec de la dinde, du poulet, du lapin
ou du canard.
Assez coûteux, leurs petits œufs ponctués de taches brunes
servent surtout à orner les plats de réception les plus raffinés. Dans
les campagnes marocaines, les anciens racontent encore que quelques œufs
de caille cuits “al dente” et avalés chaque matin aideraient à
soigner l’asthme…
Ingrédients pour 4 convives
8 Cailles
2 Oignons
2 Gousses d’ail
5 cl d’huile d’olive
5 cl d’huile d’arachide
1 Botte de persil
1 Botte de coriandre
1 Pincée de gingembre
2 Pincées de pistils de safran
2 Pincées de safran colorant
12 Œufs de cailles
50 g de beurre frais
600 g d’épinards frais
15 cl de fond de volaille
Sel & Poivre noir
Indications de préparation
Nettoyer
les cailles et les rincer sous l’eau courante.
Couper le bout des
ailes, le cou, et les trancher dans la longueur, par le ventre.
Recouper chaque morceau en 2, de manière à obtenir environ 6 morceaux
par caille !
Éplucher
ail et oignons, les ciseler ainsi que le persil et la coriandre.
Saisir
les cailles en casserole, dans le mélange des 2 huiles. Saler et
poivrer.
Ajouter
ail, oignons, gingembre, 1 pincée de safran en pistils et colorant.
Remuer sur feu vif pour colorer les cailles.
Lorsque les cailles ont
mijoté environ 10 min à feu moyen, ajouter le fond de volaille. Mélanger.
Parsemer immédiatement de coriandre et persil hachés. Couvrir. Remettre à cuire pendant 25 à 30 min.
Pocher
les épinards à l’eau salée. Les rafraîchir pour qu’ils restent
bien verts.
Les presser, puis les hacher finement.
Dans la paume de la
main, les rouler pour former de petites boulettes, ± 16.
Pocher
les œufs de cailles 5 min. Les éplucher.
Faire fondre le beurre dans
une petite casserole.
Ajouter 1 pincée de safran et colorant, mélanger
sur le feu.
Ajouter les 12 œufs de cailles et les remuer dans la sauce
afin de les colorer en jaune.
Répartir dans chacune des 4 assiettes,
chaudes de préférences : 1/4 des fragments de caille, 4
boulettes d'épinards et 3 œufs de caille.
Déguster sans
tarder.
Tajine creative à l'infini selon, l'inspiration, la saison, l'occasion, le budget ...
Épices:
gingembre, curry, piment, cannelle, muscade... |
La cuisine marocaine est souvent
méconnue, voire sous-estimée. Elle se distingue pourtant par
une grande diversité de plats tels que : couscous, tajines,
pastilla , méchoui, pour les plus connus, mais aussi
d'autres plats souvent connus des seuls Marocains, mais tout
aussi succulents : le tajine mrouzia, la tangia merrakchie,
la harira (soupe de rupture du jeûne du ramadan), le baddaz,
la seffa...
L'originalité et la richesse de la cuisine marocaine
tiennent à la multitude d'influences qu'elle a assimilée :
la cuisine arabe, berbère pour le couscous notamment, la
cuisine mauresque pour les ragouts et autres tajines.
On note également une influence des cuisines d'Afrique
subsaharienne, juive et de quelques autres...
Toutes ces influences en ont fait une cuisine riche et
variée, aux gouts très divers.
1 pistil = 3 stigmates ou
filaments
Dosage : |
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Elle est de nos jours le plus souvent élevée comme une volaille,
tant
L’épinard était cultivé en Chine et dans la Perse
antique.
Il gagna l’Europe au Moyen Âge, soit dans les bagages des croisés de
retour de Terre sainte, soit introduit par les Maures via l’Espagne
- ou des 2 façons à la fois.
Au XIIIe siècle, l’on disait ''espinarde'', d’après ''espina'' issu
de l’arabe d’Espagne : ''isbnâkh'', ''épine''.
Au Moyen Age on le consommait avec du sucre. On disposait d’une
dizaine de variétés dont les fameux ''monstrueux de Viroflay'' et
''merveille de Versailles''.
Catherine de Médicis était si friande de ce légume que, depuis la
Renaissance, l’expression ''À la florentine'' signifie ''avec
garniture d’épinards''. À en croire un proverbe du temps,'' par
l’épinard et le poireau,
on obtient le lis de la peau''. À la même époque, des jeunes filles
allaient à dos d’âne vendre aux étudiants de Paris et d Orléans des
boules d’épinards pressés.
Le grand mythe ''popeyesque'' des épinards regorgeant de fer ne
tenait, qu'à une erreur de virgule mais l'épinard est bel et bien
riche en vitamine C et provitamine A ainsi qu'en calcium et acide
oxalique.
Le crocus qui produit le safran, est originaire d’Asie Mineure. Il fut introduit en Europe par les Phocéens, puis à nouveau par les Arabes comme l’atteste son nom ''d’assfar'', devenu ''sahafaran'' puis safran.
Il s’implanta en Espagne et en Avignon, pour gagner le Quercy, le Vaucluse, l’Angoumois, l’Albigeois, le Gâtinais et même les Pays-Bas. Aujourd’hui, en France, les safranières ont pratiquement disparu, alors qu’elles s’étendaient autrefois sur 12 000 ha. Le safran est désormais importé du bassin méditerranéen (celui de la Mancha, en Espagne, est le plus prisé), et d’Amérique du Sud.