Couscous t'faya au poulet
Aucune famille marocaine ne saurait se passer d’un couscoussier dans sa batterie de cuisine. Ainsi, chacun peut se livrer à la confection du plat national : le couscous.
Ici, l’on propose du poulet cuit dans une sauce aux oignons, herbes et safran, servi sur la semoule en compagnie d’une t’faya, fondante compote d’oignons aux raisins et à la cannelle.
Ce plat citadin est préparé à l’occasion des fêtes et des mariages.
كوسكوس - L’expansion du couscous s'effectua à partir du XIe grâce au développement commercial de cette région, et en particulier du développement des cultures de blé, apporté par les conquêtes arabo-musulmanes.
L’origine berbère du mot couscous ne
fait aucun doute, même si sa formation exacte présente
quelques obscurités. |
Chaque coin du Maroc vous réserve “sa” recette traditionnelle de couscous : bidawi aux 7 légumes, couscous berbère belboula à l’orge et à la viande, sekkouk au petit-lait, couscous aux fèves et aux figues vertes, ou encore medfoun, dans lequel les pigeons se dissimulent sous la semoule.
On désigne la passoire qui contient la semoule sous le nom de keskes. Enfin, le tissu coincé entre les 2 parties pour en assurer l’étanchéité s’appelle le keffal.
De nos jours, la plupart des cuisiniers utilisent un couscoussier métallique.
Cependant, les habitants de la campagne sont encore attachés à leur couscoussier traditionnel en argile.
Une semoule de blé dur de calibre moyen conviendra parfaitement à ce couscous.
Dans les commerce, on a le choix entre 3 variétés: fine, moyenne et grosse. Il existe également d’autres couscous qui mettent en valeur la semoule d’orge ou de maïs.
Si la volaille sèche trop en cuisant et commence à attacher au fond, ne pas hésiter à ajouter un peu d’eau, mélanger puis
poursuivre la cuisson…
Ingrédients pour 4 convives
Couscous
350 g de graines de couscous
30 cl d’huile de table, Sel
Poulet
1 Poulet de ± 1,2 kg
300 g d’oignons
1 Pincée de gingembre en poudre
2 Pincées de safran
10 cl d’huile d’olive
20 g de persil plat
20 g de coriandre fraîche
Sel & Poivre
T’faya
200 g de raisins secs blonds
50 g de sucre semoule
5 g de cannelle en poudre
1 cl d’eau de fleur d’oranger
30 g de beurre
4 Oignons
Poivre noir
Indications de préparation
Découper le poulet en tranchant d’abord les cuisses. L’ouvrir dans la longueur de la poitrine. Trancher l’os de la colonne vertébrale. Recouper chaque morceau en 2 ou en 4. Bien les rincer à l’eau froide, les essuyer.
Préparer les ingrédients de la marinade : éplucher et hacher les oignons, persil et coriandre. Mélanger le tout dans un saladier. Saler, poivrer et parfumer avec 1 pincée de gingembre, de safran et un filet d’huile d‘olive.
Déposer les morceaux de poulet dans la marmite nappée d’huile. Les faire revenir quelques instants sur feu vif. Ajouter la marinade d’herbes sur le poulet. Mélanger.
Saupoudrer d’1 pincée de safran. Faire cuire de 20 à 25 min.
Verser la semoule dans un plat creux.
Arroser d’un filet d’huile d’olive et d’un peu d’eau, travailler
à la main. La faire cuire 3 fois 20 min à la vapeur, en la
travaillant avec du sel et de l’eau entre chaque cuisson.
Pour la t’faya, faire revenir à l’huile les oignons émincés. Ajouter les raisins secs puis la cannelle, le poivre et le beurre. Tourner un instant sur feu vif. Mouiller à hauteur.
Parfumer la t’faya à l’eau de fleur d’oranger. Mettre à cuire 15 min. À mi-cuisson, ajouter le sucre dans la préparation. Achever de cuire.
Dresser le couscous sur un plat, et disposer
par-dessus les morceaux de poulet et la t’faya.
1 pistil = 3 stigmates ou
filaments
Dosage : |
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La cuisine marocaine est souvent
méconnue, voire sous-estimée. Elle se distingue pourtant par
une grande diversité de plats tels que : couscous, tajines,
pastilla , méchoui, pour les plus connus, mais aussi
d'autres plats souvent connus des seuls Marocains, mais tout
aussi succulents : le tajine mrouzia, la tangia merrakchie,
la harira (soupe de rupture du jeûne du ramadan), le baddaz,
la seffa... |
Le crocus qui produit le safran, est originaire d’Asie Mineure. Il fut introduit en Europe par les Phocéens, puis à nouveau par les Arabes comme l’atteste son nom ''d’assfar'', devenu ''sahafaran'' puis safran.
Il s’implanta en Espagne et en Avignon, pour gagner le Quercy, le Vaucluse, l’Angoumois, l’Albigeois, le Gâtinais et même les Pays-Bas. Aujourd’hui, en France, les safranières ont pratiquement disparu, alors qu’elles s’étendaient autrefois sur 12 000 ha. Le safran est désormais importé du bassin méditerranéen (celui de la Mancha, en Espagne, est le plus prisé), et d’Amérique du Sud.
“
La finesse de son arôme et le piquant de son goût rehaussent aussi
bien la cuisine salée que la pâtisserie. Il parfume vin, bière, thé
et ginger ale.
Mouliné, il est indispensable au “4 épices” et remplace avec bonheur
le sel pour assaisonner grillades, poissons et salades vertes...
La fleur d'oranger (ou d'oranger amer) pousse sur
le bigaradier (Citrus aurantium L.) un arbuste aux feuilles ovales
et luisantes. Le bigaradier, épineux, à fleurs blanches, à l’odeur
agréable, plus grandes que celle de l’oranger doux (Citrus sinensis).
À l'époque de la floraison, le faîte des rameaux d'oranger se couvre
de fleurs blanches disposées en bouquets.
Dès qu'apparaissent les petits fruits, les pétales tombent au sol et
sont ramassées le plus rapidement possible afin qu'ils ne perdent
pas de leur blancheur.
Ils sont immédiatement distillées pour obtenir cette merveilleuse
eau de fleur d'oranger qui parfume les desserts méditerranéens et la
confiserie moyen-orientale.
Dans l'Antiquité, la fleur d'oranger, très parfumée, symbolisait la
pureté et servait à la fabrication des couronnes pour les jeunes
mariées.
Depuis toujours, la fleur d'oranger est utilisée pour favoriser la
détente et soulager la fatigue.
Les Arabes ont été les premiers à découvrir ses qualités car elle
pousse sur le bigaradier, très répandu en Afrique du Nord, un
arbuste épineux dont les fleurs blanches ont un parfum très doux et
agréable.
Lors du fameux banquet du faisan donné à Lille en 1454 par le duc de
Bourgogne Philippe le Bon, "l'eau d'orange", comme on l'appelait
alors, a jailli, non pas d'une fontaine, mais d'une réplique géante
du Château de mélusine...
On dit qu'en Provence, l'eau de fleur d'oranger est aussi
indispensable que "la salière dans les ménages. Elle parfume les
navettes de Saint-Victor, les oreillettes, etc. À Noël, il est
coutume de distribuer, au sortir de la Messe de Minuit, des "fougassettes"
niçoises (éviter de confondre avec la fougasse) - un pain brioché
tressé, parfumé à la fleur d'oranger et au safran, parfois farci de
cédrat confit.
Diluée dans de l'eau chaude, elle apaise, délasse et favorise le
sommeil. Grâce à ses vertus sédatives.
En cuisine ou en pâtisserie, elle parfume délicatement certains mets
tels que poulet, poissons... Elle relève également le goût et
l'arôme de nombreuses pâtisseries.