Kig ha farz gwiniz du
Le kig ha farz est une variété de Farz, c'est-à-dire
de farci, mis dans un sac de toile suspendu à l’intérieur du pot
bouillant sur le feu avec des légumes, de la viande ou même des
abats, le Kig ha farz, longtemps dit “plat du pauvre”, n’en
constitue pas moins un fond culinaire des familles du Finistère.
À la découverte d’une tradition alimentaire méconnue…
Appelé également kig ha far
ou kig ha fars, ce robuste plat d’hiver réunit a la fois
bœuf, cochon, légumes pour le bouillon et surtout…
le farz, à base de farine de sarrasin et de fruits secs !
Le kig ha farz est une
spécialité régionale originaire de Basse-Bretagne et plus
précisément de Saint Pol de Léon.
Cette recette typique fut longtemps
considérée comme étant réservée aux déshérités.
|
Ingrédients pour 5 convives
250 g de farine de sarrasin - blé noir
80 g de beurre
50 g de crème fraîche épaisse
2 Œufs
1 Cuillère à soupe de sel
500 g de macreuse ou paleron de bœuf
500 g de jarret de bœuf
400 g de poitrine demi-sel
3 Carottes moyennes
2 Poireaux
1 Navet
1 Branche de céleri
Indications de préparation
Dessaler
la poitrine demi-sel dans l’eau bouillante pendant 10 min ou à
l'eau froide 3 h !
Égoutter
et réserver.
Mettre à cuire la macreuse et le jarret de bœuf dans l’eau dans une grande marmite de 4 litres d'eau froide, et porter à ébullition sur feu vif.
Écumer puis réduire le feu. Le temps de cuisson total sera de ± 2 h 30.
Préparer
dans une terrine la pâte du “farz”.
Mettre la farine de sarrasin,
faire un puits et ajouter les 2 œufs, le beurre préalablement fondu,
le sel et la crème fraîche.
Ajouter du bouillon de viande afin de rendre la pâte assez fluide, environ 2 louches.
Placer la pâte dans un torchon très propre. Le fermer avec de la ficelle de cuisine. Le sac ne doit pas être plein car la pâte va gonfler...
Ajouter ce sac dans le pot-au-feu. Laisser cuire ainsi pendant
± 1
h / 1 h 30.
Puis mettre dans le pot-au-feu la poitrine demi-sel et les légumes lavés et coupés en morceaux assez gros.
Poursuivre la cuisson pendant
encore 2 h à petits frémissements.
Au
moment de servir, retirer le sac du bouillon.
Retirer la ficelle et
maintenir le sac fermé d’une main.
Pendant ce temps, de l’autre
main, écraser la pâte en malaxant le sac pour éliminer toute
l’eau.
Étaler cette pâte dans le fond d’un plat de service creux. Couper le “farz” en grosses tranches.
Déposer dessus
la poitrine découpée en tranches, la macreuse et le jarret de bœuf.
Disposer les légumes autour des viandes.
Verser du bouillon dans une petite
soupière.
Servir chaud !
|
Une confusion s’établit parfois entre le navet et
le chou-navet ou rutabaga (Brassica napus). Tous deux étaient connus
du Grec Théophraste et du Romain Pline l’Ancien.
Bien qu’appartenant
au genre Brassica, ce sont 2 espèces fort différentes. C’est le
rutabaga que les Romains coloraient afin d'en faire de faux anchois!
Le vrai navet est autrement raffiné. D’ailleurs, dans la Delphes il
était une offrande digne d’Apollon au même titre que le radis la
betterave.
Le canard aux navet figure déjà parmi les recettes du Romain Apicius. Plus tard, la Renaissance française sert le navet à la table des rois et, à l’orée du XVIe siècle, Olivier de Serres loue sans retenue les authentiques ''naveaux'' et leur ''commune bonté surpassant de beaucoup celle des raves''.
Le navet est en effet un légume a la saveur fine, surtout en variété précoce. C’est l’un des légumes que les Européens introduisirent en Amérique. Jacques Cartier le sema au Canada vers 1540 et les autochtones l’adoptèrent aussitôt.