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 Tomates aux œufs brouillés
        et aux crevettes grises

 

 

 

 

 

 

 

 

Spécialité de la côte belge, apparue courant XIXe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 








Ingrédients pour 4 convives

  • 4 Grosses tomates

  • 150 g de crevettes grises

  • 2 Œufs

  • 5 cl de lait

  • 35 g de beurre

  • Ciboulette - finement hachée

  • Sel & Poivre

Indications de préparation

  • Plonger les tomates 10 secondes dans l’eau bouillante avant de les peler.

  • Couper le chapeau sur 1 cm d’épaisseur.

  • Couper la queue et évider à l’aide d’une cuillère à café.
    Réserver la chair ainsi que le chapeau.

  • Fondre le beurre dans une petite poêle, sans le faire brunir.

  • Casser les 2 œufs et mélanger légèrement les blancs et les jaunes.

  • Incorporer le lait. Saler, poivrer.
    Verser ce mélange sur le beurre mousseux.

  • Mélanger régulièrement en laissant doucement les œufs s’épaissir.

 

La réussite des œufs brouillés, réside dans une montée progressive de la T°.
Une chaleur excessive au départ coagule trop vite les œufs et nuit à la texture.
Les œufs brouillés ont besoin de beaucoup de beurre et d’une cuisson alternative. Opérer directement sur le feu, en surveillant bien et en remuant sans arrêt.
En tant que débutant, il est préférable de les cuire au bain-marie 


  • Retirer du feu, incorporer les crevettes et la ciboulette. 

  • Mélanger, et garnir les tomates de cette préparation. Mettre le chapeau. Servir chaud.




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un pas en avant,
Le nom générique crevette (chevrette dans certaines régions de la francophonie) est traditionnellement donné à un ensemble de crustacés essentiellement marins mais aussi dulcicoles, jadis regroupés dans le sous-ordre Natantia.
Il s'agit généralement des espèces parmi les plus grosses de l’ordre des décapodes.
D’apparences similaires entre elles, ces crevettes se distinguent par leur structure branchiale qui les classe différemment.
Ce qui nous intéresse, est l'Infra-ordre Caridea : ce sont les "vraies crevettes" proprement dites, celles dont on parle.

On y trouve notamment :

1° - Les crevettes roses ou bouquet. Ces appellations dénomment les espèces du genre Palaemon.
Ce sont les crevettes "types", également les plus connues (La coloration rose n'étant due qu'à l'effet de la cuisson: vivantes, ces espèces sont quasiment translucides).
2° - Les crevettes grises ou communes, espèces du genre Crangon, les plus pêchées.
Le sous ordre Dendrobranchiata, lui comprend :
3° - Les crevettes pénaéïdes, qui appartiennent à la super-famille des Penaeoidea. Il en existe de nombreux types, de genres différents... On y trouve notamment le genre Penaeus, qui comprend la crevette brune (dite crevette varoise), la crevette bleue, la crevette banane...
4° - Les gambas (famille des Aristeidae) ou crevettes géantes.

Voila donc rapidement cernées, les 3 crevettes que l'on trouve le + facilement dans le commerce, au-delà des appellations régionales  différentes:  rose ou bouquet, grise et gambas.

 

Sale temps pour les crevettes ...

Une plage sous les nuages; c'est si beau aussi. Pendant que maman dort encore, les enfants en ciré jaune poussent leurs filets à marée basse sous l'œil attendri de papa. Vous imaginez l'impression que ça fait, quand on est crevette, une botte de marin qui s'approche?
Dans la poêle, tout à l'heure, le crustacé décapode n'aura pas le temps de comprendre ce qui lui arrive qu'il passera du gris au rose.

Petit rappel: la crevette grise est grise, la crevette rose aussi. Grise avant la cuisson.
Et la petite grise est une espèce commune, qui ne dépasse guère les 6 cm, alors que le bouquet rose, qui fut gris, en mesure souvent 10. Certaines espèces tropicales peuvent atteindre les 60 cm... gageons que celles-là sont moins sujettes à la peur de la botte de marin.
Résistante, la crevette tigre supporte même le passage au barbecue, alors que nos jolis bouquets, prenons-y garde, durcissent et perdent tout moelleux après 1 seconde ou 2 à la chaleur.

À l'époque de Rabelais, la crevette se nommait "chevrette" ; tout cela parce que cette drôle de bestiole se déplace à coups de petits sauts comme une mini-chèvre en liberté. Même inspiration pour le bouquet : de "bouc" à "bouquet", il suffit en effet de 3 sauts de lettres.
Sachez-le, nous avons adopté "crevette", qui est la forme picarde de "chevrette".

Pendant que papa a complété la pêche familiale chez le poissonnier, les Italiens, eux, ont mis directement des gambettes aux gambas et les appellent "gamberetto". Mais, comme nous, ils leur font subir tous les outrages. Car la môme crevette est bonne fille; elle aime les sauces piquantes ou suaves, se prête à toutes les extravagances, les tempuras, les samoussas, les beignets délicats; et raffole de la simplicité:
un bon pain, un bon beurre. Et un bon sel… de mer, évidemment !

 

L’œuf brouillé parfait

En cuisant 1 œuf dans un four à une t° intermédiaire entre celles de coagulation du jaune et du blanc, l’on obtiendra un œuf nouveau.
Un œuf qui cuit est un de ces "miracles quotidiens" que nous ne voyons plus : la transformation d’un liquide jaunâtre et transparent en un solide blanc et opaque n’est-elle pas un phénomène remarquable ?
Cette prise est une gélification thermique : les protéines qui constituent 10% du blanc d’œuf se lient, formant un réseau continu qui piège l’eau du blanc en un "gel" chimique.
C’est ce phénomène que l’on va examiner.
La théories de la prise en gel a des pères prestigieux : ainsi, le physicien écossais Thomas Graham proposa en 1861, une classification des systèmes physiques divisés que sont les aérosols, émulsions, suspensions…
Parmi ces "colloïdes" (du grec kolla, la colle), Graham inclut les gels que forment l’acide silicique hydraté, l’alumine hydratée, l’amidon, la gélatine, le blanc d’œuf, etc. À cette époque la gélification semblait s’apparenter à la cristallisation d’un corps à partir d’une solution sursaturée, et l’on ne faisait pas de distinction entre les substances naturelles, telles la pectine ou la gélatine, et les solutions concentrées de composés inorganiques insolubles, tel le sulfate de baryum.
Progressivement, les physiciens découvrirent que l’état de gel était associé à la formation d’un réseau continu, dans le liquide.
Dans les années 1940, la théorie de la gélification progressa doublement. D’une part le physicien américain P. Hermans proposa une classification des différents type de gels (séparant les agrégats de particules sphériques, les réseaux de fibres ou de particules allongées, les gels physiques de polymères, les gels chimiques faits de fils souples liés par des liaisons covalentes) ; d’autre part, J.D. Ferry étudia la constitution des gels de protéines : autrement dit, le blanc d’œuf coagulé. Ferry supposa notamment que la coagulation résultait d’une double réaction : d’abord , les protéines, pelotes repliées sur elles-mêmes, se déroulent ("dénaturation") ; puis les protéines déroulées s’associent en réseau ("agrégation").
Les vitesses de ces 2 étapes déterminent les caractéristiques du gel : Ferry proposa que, si l’agrégation est plus lente que la dénaturation, les gels formés sont moins opaques et plus fins que les gels formés avec une grande vitesse d’agrégation.
Dans les années 1970, à Göteborg, Anne-Marie Hermansson a testé ces prévisions en explorant les conditions qui favorisent la dénaturation, telles qu’un pH élevé ou bas : les charges électriques que portent alors les protéines favorisent les interactions entre ces dernières et les molécules du solvant (c’est à dire la dénaturation), mais réduisent l’agrégation : elle confirma qu’un gel plus ordonné se forme si l’agrégation est plus lente que la dénaturation, donnant aux protéines dénaturées le temps de s’orienter avant l’agrégation ; ce gel est moins opaque et plus élastique que ceux dont l’agrégation n’est pas ralenti.
Inversement, quand l’agrégation et le dénaturation sont simultanée, un gel opaque et moins élastique se forme.

En cuisine, faire simple !
Comment utiliser ces théories en cuisine ?

Le cuisinier qui a maîtrisé les points précédents risque d’être désemparé par la complexité du blanc d’œuf qui contient 10% de protéines que sont l’ovotransferrine, l’ovomucoïde, le lysosyme, l’ovalbumine, les globulines ; le jaune d’œuf, lui, contient des protéines liées à du cholestérol (LDL et HDL), des livertines, de la phosvitine…
Quelles sont les températures de dénaturation de toutes ces protéines ?
Là encore, la réponse est embarrassante : ces protéines se dénaturent respectivement à 61, 70, 75, 84,5, 92,5, 70, 72, 70, 80, 62 et + de 140°C.
Comment se tirer d’embarras ?
Par l’expérience.
Mettons du blanc d’œuf dans un récipient en verre que l’on chauffe par le fond : à l’aide d’une sonde, on mesure alors la t° à laquelle le blanc, liquide jaunâtre et transparent, s’opacifie et durcit : ± 62°C.
Les données précédentes montrent que c’est vraisemblablement l’ovotransferrine qui assure cette coagulation initiale.
Pour le jaune, on obtient de la même façon une t° de 68°C.
Aux t° supérieures, lorsque plusieurs protéines ont coagulé, la consistance durcit, parce que les réseaux associés à chaque protéine coagulée tiennent mieux la phase liquide.
Dans un four préchauffé à 65°C, plaçons 1 verre avec un blanc d’œuf, 1 verre avec un jaune d’œuf, 1 verre avec le blanc et le jaune mélangés, et 1 œuf entier dans sa coquille. Attendons quelques heures (1 ou 2 de + ne changeront rien au résultat, pour peu que les verres aient été recouverts d’un film plastique, qui évitera l’évaporation de l’eau et le croûtage des préparations), puis sortons les échantillons et observons.
Le blanc est pris (puisque la t° de 65°C est supérieure à la t° de 62°C préalablement mesurée), mais il est encore laiteux, très délicat et pas caoutchouteux comme dans les œufs durs trop cuits.
Le jaune lui est liquide : si la livetine gamma a une t° de coagulation de 61°C, sa concentration n’est pas suffisante pour faire prendre le liquide. Et l’œuf entier, dans sa coquille, se laisse écaler, puis verser dans un bol : superbe masse laiteuse, coagulée mais tendre, de forme parfaitement régulière, dont le jaune a conservé un goût puissant de jaune frais et non un goût d’omelette ou d’œuf dur.
Enfin le verre qui contient le mélange de jaune et de blanc est pris, et nous obtenons des œufs brouillés parfaits, sans grumeaux.

Le cuisinier parisien Pierre Gagnaire en a fait un plat, qu’il a nommé "Œufs brouillés de la Cité" :
- Dans une tasse, mettre jaune et blanc avec un peu de sucre et un peu de vanille ; enfourner à 65°C et, lorsque la masse est prise, sortir et servir avec un coulis d’abricots un peu acide.
Bon appétit.

 

 

 

 

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La crevette

 

En Charente, les ports de la Cotinière sur l'île d'Oléron et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie sont des lieux privilégiés pour la qualité de leurs bouquets, ou de crevettes roses.
Contenant du phosphore et des glycérophosphates le bouquet est réputé aphrodisiaque...
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Appelée “bouc” en Charente, “boucaud” sur les rivages de la mer du Nord et de la Manche, et “sauterelle” en Bretagne.
La crevette grise a un corps riche en protéines, une tête riche en cholestérol...

• La crevette rose "bouquet", longue de 7 à 12 cm, et la chevrette, plus petite, sont pêchées sur les côtes rocheuses de l'Europe et du Maghreb.
• La crevette rouge de 6 à 7 cm est pêchée dans l'Atlantique nord.
• La crevette grise ou "boucaud" de 3 à 6 cm, translucide crue et brunâtre une fois cuite, est pêchée intensivement en France sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord.
• La crevette nordique de 7 à 10 cm est pêchée dans le golfe du Saint-Laurent, au Canada.



La tomate

 


 

Découverte au Mexique, poussant dans le maïs, de la même famille que la mandragore, la tomate provient des montagnes péruviennes où elle a longtemps été cultivée. Elle fut importée en Occident par les Espagnols il y a 500 ans.
Autrefois la tomate était dorée, rarement rouge. Les premiers fruits étaient profondément ridés et aplatis. La variété de ''Marmande'' est encore assez plate. La tomate était considérée comme vénéneuse et fut longtemps cultivée comme une simple fleur pour la beauté de ses fruits rouges. On l’appelait aussi, pomme du Pérou et pomme d’acacia. Son nom vient de l’aztèque ''tomati''. Baptisée pomme d’amour dans le Midi, et pomodoro : ''pomme d’or'' en Italie.
Les premières tomates furent observées dans le Nord en Italie en 1554 puis se développa ensuite dans le reste de l’Italie... Gêne, Nice, puis le Sud de la France et la Corse.
Elle apparut dans le Nord de la France et à Paris après 1790. Elle ne se répandit réellement au nord de la Loire qu’à la faveur de la Révolution française.