Tarte chaude aux poireaux
Prasopita kosanis
Originaire du département de Kozani - Macédoine occidentale, il s’agit d’une sorte de tarte chaude aux poireaux... Le poireau étant un légume d'hiver, la Prasopita est donc particulièrement réalisée en cette saison. En Grèce, à l'intérieur des terres, subsistent de nombreux petits villages, où chacun cultive son potager et cuisine ainsi au fil des saisons.
Récolté depuis des millénaires, le poireau était déjà apprécié par les Assyriens, les Égyptiens et les Hébreux. Enrichis d'herbes aromatiques et d'œufs, les poireaux de la Prasopita peuvent aussi être agrémentés de fines rondelles de carottes et d'ail.
Le fromage râpé, constitué de gruyère ou mieux, de kasseri apportera saveur, liaison et fondant. Pour plus d'authenticité, privilégier le kasseri : fromage au lait de brebis ou de vache produit en Thessalie, Grèce centrale et Égée du Nord. De couleur jaune pâle, une consistance molle, dépourvu de croûte - sa saveur douce et salée évoque le Cantal ou le cheddar en plus crémeux.
Le plus souvent réalisée dans un grand moule rectangulaire, recouvert de chapelure afin d’éviter que la Prasopita ne colle au fond, l’on peut bien sûr la cuire dans le moule de son choix.
Ingrédients pour 6 convives
6 Poireaux
200 G de féta
50 G de grosse semoule
2 Feuilles de laurier
100 G de gruyère ou de kasseri râpé
3 Œufs
1 Bouquet d'aneth
3 Cuillères à soupe de chapelure
10 Cl d'huile d'olive
Sel & Poivre
Indications de préparation
Fendre et rincer les 6 poireaux. Éliminer l'extrémité des feuilles.
Détailler le blanc et le vert en rondelles. Rincer de nouveau, afin d'enlever toute trace de terre.
Dans une casserole, rissoler les poireaux 5 min à l'huile chaude. Saler et poivrer. Ajouter l'aneth haché, le laurier et mélanger ± 10 min sur le feu.
Éliminer le laurier, ajouter la semoule et mélanger de nouveau.
Fouetter les 3 œufs à part dans un saladier. Les ajouter dans la préparation aux poireaux. Mélanger bien l'ensemble.
Toujours sur feu doux, incorporer le fromage râpé dans la préparation.
Parsemer le fond d’un plat à four avec de la
chapelure.
À l’aide d’une spatule, le remplir de la préparation au poireau.
Disposer régulièrement de petits cubes de feta sur la surface du plat.
Passer au four 30 min – Th 220°c et déguster chaud.
La feta est probablement l’un des plus anciens
fromages d’Europe. Un fromage dont la fabrication était connue des
Cyclopes eux-mêmes, selon Homère, 850 av J.C, dans "L’Odyssée".
Hippocrate en 460 av J.C, vantait ses vertus nutritionnelles...
Comme la plupart des fromages anciens, la feta est née d’un souci de
conservation du lait. En Grèce, la chaleur en pénalisait la durée de
conservation. Les Grecs anciens désirant dégustés leur fromage blanc
et frais, ce fut la saumure qui contenta bergers, puis autochtones.
Cette technique, très ancienne, permet de conserver le fromage de
longs mois avant sa consommation, et lui donne un goût salé typique
et son aspect humide. En grec, "feta" signifie “tranche”, puisque
son format, fait que l’on ne l’utilise jamais en entier. Sans
croûte, friable, granuleuse et trouée de façon irrégulière, la feta
est légèrement aigre, souvent amère, avec un arôme bien particulier.
La feta traditionnelle est fabriquée avec du lait de brebis, mais on
peut en trouver à base de lait de chèvre ou un mélange des deux.
Elle était affinée moins de 2 mois, en saumure dans un baril de bois
spécifiquement destiné à l'affinage, contenant jusqu'à 50 kg de
fromage.
Elle enthousiasme encore la population grecque, puisque
plus 97% de la production approvisionne le marché intérieur. Celles
fabriquées en dehors de certaines régions de Grèce ou à base de lait
de vache ne peuvent plus, depuis 2007, porter le nom mythique de
feta, dont l’appellation d’origine est désormais protégée depuis le
14 octobre 2002.
Légume accommodant, le poireau tolère toutes
sortes de climats, se prête à quantité d’usages en cuisine, mais
possède une saveur bien a lui. Très apprécié en France, il n’a pas
encore vraiment conquis l’Amérique. Il n’en mérite pas moins le nom
de ''Conqueror'', car il a toujours su s’allier aux puissants de ce
monde, ce qui lui vaut de sérieuses références historiques — telles
ces 100 bottes de poireaux attribués par le pharaon Chéops à son
magicien de cour en sus de 1000 poires, 100 pichets de bière et 1 bœuf.
Mais le poireau était aussi un aliment pour ouvriers - à commencer
par ceux qui bâtirent les pyramides d'Égypte. Juvénal voyait en lui
''l’asperge du savetier''. Vers 640, les guerriers gallois en
ornèrent leur casque pour combattre les Saxons et firent de lui un
emblème national... Chez les mineurs du Northumberland, c’est à qui
cultivera le plus gros, nourri de vin ou de sucre brun. Pour
Rabelais comme
pour Ronsard, sa tête blanche et sa tige verte symbolisaient la
virilité de l’homme mûr...
Aliment de santé, le poireau partage les vertus de ses cousins, l’ail et l’oignon. Un traité d’herboristerie assyrien le recommande contre le grisonnement des cheveux, Démocrite contre les saignements de nez, et le médecin de François I : ''aux mugueteurs de dames pour leur donner plaisante haleine''.
Différents
petits poireaux verts croissent à l’état sauvage sous
divers climats. La variété à bulbilles, légume ancien tombé dans
l’oubli, connaît un regain de faveur Mais le poireau commun cultivé
en annuel est apprécié pour son long pied blanc.