Ventrèche de thon
à la basquaise
La complémentarité de goût, du thon et du jambon de Bayonne, est aussi originale que gourmande.
Ingrédients pour 5 convives
1 Kg de filet de thon
6 petits piments verts
3 gros oignons
2 tomates
2 gousses d’ail
Huile d’olive
1 Bouquet garni
4 tranches de jambon de Bayonne
Indications de préparation
Demander au poissonnier de retirer la peau du filet de thon prélevé sur le “ventre” du poisson.
Couper les piments en 2 et retirer les graines, les tailler en petits morceaux.
Peler et couper les oignons puis les émincer.
Ébouillanter les tomates, les peler et les couper en dés après avoir éliminé les graines. Peler les gousses d’ail et les hacher.
Chauffer 2 cuillères à soupe d’huile d’olive dans une sauteuse, ajouter les oignons et les piments, mélanger, faire revenir ce mélange pendant 3 min, puis ajouter les tomates et l’ail haché, mélanger à nouveau et laisser mijoter 10 min après avoir ajouté le bouquet garni.
Badigeonner le filet de thon sur les 2 faces avec un peu d’huile d’olive. Le poser dans un plat long allant au four
Poêler les tranches de jambon à sec en les retournant. Égoutter les légumes et retirer le bouquet garni.
Mélanger le jus de cuisson des légumes et celui du thon dans une casserole et laisser réduire sur feu vif.
Ajouter 2 cuillères à soupe d’huile en fouettant.
Verser les légumes dans un plat long.
Poser le filet de thon dessus, le napper de sauce, garnir de tranches de jambon et servir chaud aussitôt.
|
|
Une querelle oppose les producteurs du justement
fameux jambon de Bayonne. Cette ville en produit peu. Quelques uns
même disent qu’elle n’en produit plus, et estiment qu’il serait plus
juste de l’appeler d’Orthez, de Peyrehorade ou de Sault-de-Navailles,
centres principaux de salaisons basques.
Le jambon, ainsi
officiellement désigné, est simplement salé et non pas frotté de
salpêtre ou encore fumé, tel que le présentent, le plus souvent hors
de France, certains restaurateurs distraits... voire mal informés.
On le prépare ainsi depuis le haut Moyen Âge. On ne consomme pas le
jambon basque seulement cru, on le cuit afin d’en garnir des œufs
préparés de toutes sortes de façons, on le coupe en lamelles pour
donner de la saveur à divers ragoûts et autant de sauces. Il se
mange aussi, plus simplement en tranches poêlées de l’épaisseur d’un
gros beefsteak.
Une confrérie veille jalousement au maintien de la haute qualité de
ce jambon universellement réputé...
Au XIVe siècle, Gaston Phœbus, Comte de Foix, lors d'une rude
journée d'hiver partit chasser le sanglier sur ses terres
béarnaises. Il réussit à blesser la bête mais perdit sa trace.
Quelques mois plus tard, l'été revenu, il retrouva l'animal mort,
parfaitement conservé. Le corps du sanglier, tombé dans le lit
desséché d'une rivière, était recouvert de sel, naturellement
présent dans les cours d'eau de la région.
La viande fut goûtée et appréciée de tous, plus particulièrement la
cuisse!
Cette péripétie, vraie ou fausse, permit aux habitants de conserver
la viande de porc et de sanglier dans le sel, qui par ailleurs, ne
manquait pas dans la région de Salies. On peut apercevoir sur le
portail de la Cathédrale de Ste-Marie d'Oloron quelques sculptures
du XIIe siècle représentant sacrifices de porc et gros jambons.
Ce n'est
donc pas précisément à Bayonne qu'apparurent les premiers jambons,
mais la cité basque, forte d'une intense activité portuaire, permit
d'exporter le jambon, d'en assurer la promotion et enfin de lui
donner son nom.
Le jambon de Bayonne devient une référence
gastronomique. Rabelais lui ouvre les portes de la littérature, les
rois de France, d'Henri IV à Louis XIV, s'en délectent, et puis la
Révolution détrôna le Roi mais pas le jambon !