Estoficada à la niçoise
Il faut remonter à la grande époque de la Route du Sel... Avant de
partir pour leur longues campagnes de pêche, les terre-neuvas de
l'ouest venaient s'approvisionner dans les salins camarguais
d'Aigues-Mortes.
À cette occasion, ils troquaient leur pêche contre
du sel de mer et toute la région Languedocienne consommait de la
morue sèche.
Dans la région, au fil du temps, l'idée de broyer la chair de morue,
de lui incorporer huile d'olive, autres aromates et épices afin d'en faire un plat, évolua...
jusqu'à se nommer
Brandade, de l’ancien provençal brandado,
"chose remuée".
Dans
tout le
Languedoc, c’est devenu un plat typique du Vendredi saint.
On ne peut prétendre que le stockfisch, cabillaud décapité et séché, ou la
morue salée soient un produit du terroir.
C'est oublier à quel point, très tôt dans
l'histoire, la circulation des denrées étaient importantes. Les mêmes
voyageurs qui "exportaient" les productions locales :
fromages, vins, salaisons, poteries parfois, revenaient avec des épices,
des étoffes, et ce fameux “stockfisch” qui avait le rare mérite, en
ces temps sans réfrigération ni congélation, de voyager sans difficulté
et de se conserver longtemps.
Il est donc entré très tôt dans les mœurs
culinaires de Provence, des Hautes-Pyrénées, de l'Ariège ou de l'Ouest de l'Aveyron,
du Quercy en particulier, sous le nom générique d'estofinada, estoficada
ou estofinado, de l'occitan estofi, altération du mot
anglais stockfisch et du norvégien stocqvisch (poisson bâton,
poisson boucané désignant les poissons séchés sur des bâtons).
Parfois, simplement plat des jours maigres,
d’autres encore, servi dans des circonstances particulières telles que
les repas d'enterrement...
Ingrédients pour 6 convives
1 Morue séchée de 1,2 Kg ou 700 g de filets
50 cl de lait
500 g de pommes de terre
1 Kg de tomates
6 gousses d’ail
2 Branches de persil
200 g d’olives noires... de Nice
80 g de beurre
Huile d’olive
Sel & Poivre
Indications de préparation
Dessalage de la morue ou “stockfisch”
La
morue ne doit jamais bouillir, cela rend le poisson
élastique et caoutchouteux.
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Peler les
pommes de terre, puis les couper en cubes de 2 cm. Les mettre dans une casserole d’eau froide salée.
Porter à ébullition sur feu vif. Égoutter.
Chauffer une cocotte sur feu vif. Lorsqu’elle est très chaude, verser ½ verre d’huile d’arachide puis les
pommes de terre.
Mélanger, laisser rissoler 15 min. Saler.
Égoutter la morue.
Retirer la peau et les arêtes, émietter la chair, parsemer d’ail écrasé et de persil haché.
Arroser légèrement d’huile d’olive.
Ajouter la morue avec assez d’eau pour la recouvrir dans la cocotte de cuisson des pommes de terre.
Ajouter les tomates coupées en 4 et les olives noires.
Laisser cuire
sur feu moyen 20 min.
Ajouter le beurre. Mélanger, vérifier l’assaisonnement. Servir chaud.
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Une fois salé et séché, le cabillaud se nommera
"morue" et sera vendu en queue, en filet ou encore en pavé.
Plus ferme que le cabillaud, la qualité de la morue tient au dosage
du sel. Il est donc impératif de bien dessaler la morue pendant 24 h
avant de la préparer... Au niveau cuisson la morue supporte aussi
bien la braise que le four, on la retrouve également dans les
beignets (accras), la brandade...
Seuls la France fait la distinction entre cabillaud et morue, dans
le reste du monde, morue et cabillaud ne font qu'un.
Morue ou cabillaud désigne en français des poissons de plusieurs
espèces qui vivent en eaux froides.
Auparavant populaire et méprisée, la morue est
présente aujourd'hui sur la carte de bien des restaurants. La pêche
en surnombre à l'origine de sa rapide raréfaction...
Étant donné la popularité de ce poisson et le déclin de ses
populations, l'industrie de la pêche a estimé astucieux de donner ce
nom à d'autres espèces qui se trouvent dans l'hémisphère Sud et
peuvent se cuisiner de la même manière.
En matière de pêche, le nom "cabillaud" peut être réservé aux morues
d'âge mûr, alors que le terme "morue" est employé de préférence pour
les individus juvéniles.
En termes gastronomique "cabillaud" s'emploie
pour désigner le poisson frais ou surgelé par opposition à "morue"
qui s'applique au poisson séché et salé.
Enfin, le cercle est bouclé, l'on trouve dorénavant l'appellation
"morue fraiche", le terme "cabillaud" connotant un poisson trop
commun voire industriel.
Située dans le département du Cher et la région
Centre, Sancerre est juchée à 310 m d'altitude, sur une montagne
isolée, se rattachant aux collines du Sancerrois et dont le sommet
domine le niveau de la Loire, de plusieurs centaines de mètres.
Localisée dans la partie de la Gaule, coincée entre la puissante
tribu celtique des Bituriges et celle des Éduens, la colline de
Sancerre surplombant l'un des rares endroits guéables de la Loire
aurait intéressé César qui y sédentarisa un peuple originaire de
Bohème, les Boïens. La ville de Gordona, "cité capitale" de ce
peuple occupe aujourd'hui ce qui est devenu le quartier hors les
murs de Saint-Romble de Sancerre et Saint-Thibault, village
portuaire sur la Loire (commune de Saint-Satur). En 582, dans ses
écrits, Grégoire de Tours mentionne l’existence du vignoble de
Sancerre et sa production est répertoriée dans les actes féodaux et
les chartes royales qui font état des crus du Berry en 820.
C’est au XIIe siècle que le vignoble connut un véritable
essor principalement grâce aux efforts des moines Augustins de
l’abbaye de Saint-Satur, des comtes de Sancerre et des moines
Bénédictins pour le vin de Menetou-Salon. Sancerre produisait alors
un vin rouge réputé issu principalement du pinot noir, exporté par
la Loire. Pour cette raison, il sera souvent mentionné dans les
écrits royaux. Du XIIe siècle au XVe siècle,
les vins du Cher se retrouvent sur les tables de nombreuses cours
royales. Guillaume le Breton, poète du Roi et le poète lyric normand
Henry d'Andely, tous deux contemporains de Philippe Auguste
(1180-1223) classent le vignoble de Sancerre parmi les plus célèbres
du Royaume. Jean de France, Duc de Berry (1340-1416) estimait comme
étant "le meilleur du Royaume, le vin de Sancerre" et fait éditer
une chartre relative à la vente des vins de Reuilly.
Aujourd'hui, le vignoble est un vignoble du
Val-de-Loire situé dans les environs de Sancerre dans le département
du Cher et la région Centre. Il produit principalement des vins
blanc, classés AOC par le décret du 10 novembre 1936. Les vins
blancs sont issus du seul cépage Sauvignon blanc. Leur couleur est
vert-or pâle. Les arômes développés classiquement dans les vins
blancs de Sancerre vont des notes florales aux notes fruités tels
que les agrumes: pamplemousse, pomélos... jusqu'aux notes de pierre
à fusil. Ces arômes sont déterminés par les sols sur lesquels la
vigne pousse. Calcaires (ou caillottes), argilo-calcaires (ou Terres
Blanches) et argiles à silex sont les 3 principaux types de terroirs
rencontrés sur l'appellation.
Bref, les vins blancs sont secs mais ont généralement des bouches
assez rondes et un équilibre sur la fraîcheur. Ils peuvent se boire
jeunes (1 à 3 ans) mais certains millésimes ont des potentiels de
garde étonnants.