Potée auvergnate
À l’origine était le pot, contenant ancestral, fondement culinaire
des civilisations humaines, dans lequel on cuit soupes, bouillies et
potages parfois enrichis d’un mélange roboratif de viandes et de
légumes.
Le pot a créé la potée, soupe commune à toutes les provinces de
l’Europe septentrionale. À sa manière elle exalte les vertus
rurales…
Leur composition dépend à la fois de la saison, du portefeuille, des
états d’âme du cuisinier ou de la cuisinière et de l’occasion.
Le caractère hivernal qu’on leur attribue généralement est dû au
long temps de préparation et de cuisson. Chose autrefois
inconcevable en été.
La potée est un plat typiquement auvergnat. Sa
recette remonte à des temps anciens, mais a été adoptée depuis par
maintes provinces françaises.
Cette potée doit mijoter doucement. L'ordre d’addition des
ingrédients doit être respecté. L'ajout de pommes de terre est
déconseillé si l’on doit conserver la potée pour le lendemain...
Avec le bouillon de la potée on pourra réaliser une excellente soupe
en le versant bouillant sur des tranches de pain de campagne et des
lamelles de fourme du Cantal...
Escorter d’un côte-roannaise rouge.
Ingrédients pour 6 convives
300 g de lard de poitrine demi-sel
1 Jarret de porc demi-sel
400 g de travers de porc frais demi-sel dit “petit salé”
1 Saucisse ou saucisson à cuire
2 Cuillères à soupe de saindoux
6 Carottes
6 Navets
250 g de haricots blancs – trempés depuis la veille
4 Blancs de poireaux - liés en botte
1 Gros oignon - épluché
1 Petit chou vert frisé - blanchi à l’eau bouillante
3 Gousses d’ail - épluchées
6 Pommes de terre – facultatif
1 Bouquet garni : 1 brin de céleri, 2 branches de thym, 4 branches de persil plat
Indications de préparation
Égoutter les haricots trempés, les mettre dans une casserole et couvrir d'eau.
Porter à ébullition, égoutter, réserver.
Laisser tremper les viandes dans une bassine d'eau froide pendant 30 min, puis les égoutter et les éponger
Chauffer 2 cuillères à soupe de saindoux dans une grande marmite
Déposer les viandes (sauf la saucisse) dans le saindoux chaud et recouvrir largement d'eau froide.
Porter à ébullition et laisser cuire 1 h à petit bouillon en écumant régulièrement.
Au bout d'1 h, ajouter la saucisse et tous les légumes, sauf le chou, les pommes de terre, et le bouquet garni.
Laisser frémir encore 45 min.
Alors ajouter les pommes de terre, les gousses d'ail et le chou fendu en croix sur le dessus.
Au bout de 30 min, vérifier la cuisson des légumes.
Couper les viandes et le saucisson en morceaux.
Servir sur un grand plat de service creux chauffé les légumes et viandes artistiquement disposés.
Massif Central, cœur de la France...
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Le haricot nous vient d’Amérique du Sud. Christophe Colomb le découvrit à Cuba, Jacques Cartier au Canada un demi-siècle plus tard. Son nom semble bien dériver de l’aztèque ''ayacotl''. Le XVIe siècle le vit conquérir l’Europe, avec tant de succès que les Toscans furent surnommés ''mangafugioli'', mangeurs de haricots. Le Soissons français apparut au XVIIIe siècle et le premier flageolet en 1878, introduit par Chevrier, près d’Arpajon. L’Anglais William Robinson, chroniqueur horticole, observe en 1869 qu’en France on sert des haricots ''tous les jours en hiver, sous une forme ou une autre, dans tous les restaurants parisiens, du plus modeste au plus réputé''.
De coloris variés par la cosse et le grain, les haricots à écosser en demi-sec peuvent se consommer frais, mi-secs ou secs. .
Une confusion s’établit parfois entre le navet et
le chou-navet ou rutabaga (Brassica napus). Tous deux
étaient connus du Grec Théophraste et du Romain Pline l’Ancien.
Bien qu’appartenant au genre Brassica, ce sont 2 espèces fort
différentes. C’est le rutabaga que les Romains coloraient afin d'en
faire de faux anchois! Le vrai navet est autrement raffiné.
D’ailleurs, dans la Delphes il était une offrande digne d’Apollon au
même titre que le radis la betterave.
Le canard aux navet figure déjà parmi les recettes du Romain Apicius. Plus tard, la Renaissance française sert le navet à la table des rois et, à l’orée du XVIe siècle, Olivier de Serres loue sans retenue les authentiques ''naveaux'' et leur ''commune bonté surpassant de beaucoup celle des raves''.
Le navet est en effet un légume a la saveur fine, surtout en variété précoce. C’est l’un des légumes que les Européens introduisirent en Amérique. Jacques Cartier le sema au Canada vers 1540 et les autochtones l’adoptèrent aussitôt.