Artichauts poêlés aux œufs
Ce plat requiert de petits artichauts nouveaux bien tendres, dont le foin n'est pas encore formé.
Si œufs & artichauts font bon ménage lorsqu’ils sont cuits, éviter de les stocker à proximité les uns des autres, les œufs deviendraient vite inconsommables !
Ingrédients pour 4 convives
6 petits artichauts violets
Huile de noix
Farine
Graisse d'oie ou par défaut saindoux
7 œufs
Sel & poivre
Indications de préparation
Parer les artichauts en coupant les queues et
l'extrémité des feuilles pointues.
Les couper en 2 dans le sens de la hauteur.
Les recouper ensuite en quartiers.
Les badigeonner d'huile de noix puis les fariner
rapidement.
Saler et poivrer.
Chauffer 2 cuillères à soupe de graisse d'oie dans une
grande poêle.
Mettre les quartiers d'artichaut et les faire dorer en
les retournant sans cesse de 5 à 6 min.
Les égoutter puis les placer dans un plat creux allant
au four.
Dans un saladier, casser les 6 œufs et les battre en
omelette.
Saler et poivrer.
Verser les œufs battus sur les artichauts dans le plat
et placer celui-ci dans le four à chaleur moyenne.
Laisser cuire pendant 8 à 10 min.
Lorsque la préparation est gonflée et dorée, encore moelleuse à l'intérieur, servir aussitôt.
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L'artichaut violet de Provence est aussi appelé
poivrade, lorsqu'il est plus petit.
C'est un méridional qu'on
retrouve dans le sud de la France, l'Espagne et l'Italie.
Dernièrement, il réussit son implantation en Bretagne pour ne pas
laisser au Camus son privilège sur les marchés du Nord.
Variété précoce, de petite taille, il se reconnaît à sa forme
conique, son capitule plus refermé. Les feuilles sont d'une belle
couleur violacée.
Récolté légèrement immature, alors que son foin n'est pas encore
formé, très tendre, il se déguste cru, avec une vinaigrette ou à la
“barigoule”, comme on le sert en Provence, avec du thym et des
champignons.
Entier, à la croque au sel, on peut aussi réduire le
cœur en purée, en velouté, ou simplement frit en beignet.
Originaires d'Orient, la noix, et l'huile qu'on en extrait, étaient déjà utilisées par les Grecs au IVe siècle avant J.-C. Fin IVe siècle, les Romains vulgarisèrent la culture du noyer dans l'Empire. Sa dénomination: Jovis glans, noix de Jupiter, indique assez l'estime qu'on lui accorde. Dans le Paris des XIIe et XIIIe siècles, bon marché, l'huile de noix étaient utilisée au fond des cours, tant pour les fritures et salades que pour remplir les lampes à brûler...
La culture du noyer se développera en France au XIXe
siècle, principalement dans 2 régions : le Périgord et le Dauphiné.
Mais dans ces régions de production, c'est toujours par faute de
moyens qu'elle était encore, au début du XIXe siècle, le quotidien
des paysans. L'huile de noix, le plus souvent déconsidérée, n'est
devenue un condiment élégant que depuis ± 20 ans. 2 raisons
restreignent l'utilisation de cette huile dorée et fruitée :
- Elle ne supporte pas la chaleur
ou difficilement... - Elle vieillit mal car elle a tendance à rancir
- 3 grains de gros sel dans la bouteille permettent cependant une
meilleure conservation.
Si les fritures lui sont interdites, elle accompagne à merveille
salades & crudités, apportant richesse & caractère. L'huile de noix
est destinée à l'assaisonnement. Parfaite avec des endives, une
salade au bleu ou aux gésiers, voire un carpaccio de cèpes crus. En
mince filet, elle rehausse la délicatesse des poissons blancs et
fait merveille sur les légumes tièdes tels que les fonds
d'artichauts, brocolis ou asperges...
Elle apporte aussi une saveur inimitable dans certaines pâtisseries
tels que : cakes salés ou sucrés, gâteaux... Attention ! Son goût
prononcé réclame de la modération. Elle vole rapidement la vedette
au produit qu'elle accompagne.
Conservation : Au frais et à l'abri de la lumière au réfrigérateur par ex.