Tajine aux dattes et aux noix
Habituellement, les tajines sucrés, figurant au patrimoine populaire du Maroc, se composent de figues ou d’abricots.
Lorsque les dattes viennent à remplacer ces fruits secs, il s’agit alors d’un mets luxueux et d’exception.
Ce tajine est généralement proposé lors des cérémonies de mariage.
Il arrive parfois que ce plat, relativement coûteux, soit aussi réalisé
pour un hôte particulièrement apprécié.
طاجين
- Polysémique, le mot
tajine ou tagine, désigne :
La cuisson se fait
traditionnellement sur un réchaud ou un braséro "kanoune",
en terre cuite également, composé d'une coupe percée
d'évents sur le pourtour, destinée à recevoir le bois pour
les braises. La cuisson se fait également, et ce très
couramment, sur le gaz voire sur une plaque électrique,
parfois en utilisant un diffuseur.
• D'autre part, une
préparation culinaire cuite dans cet ustensile, sorte de
ragoût cuit à l'étouffée, qui peut être composé de viande,
de volaille ou de poisson, de légumes, voire de fruits...
Conseils :
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Pour les Marocains, les dattes sont chargées de symboles. Elles personnifient l’hospitalité et le respect de l’invité.
Si l’on a le bonheur d’être convié dans une famille, l’on se verra offrir, en signe de bienvenue, l’offrande du lait et des dattes. C’est dire l’importance accordée à ces fruits providentiels.
Ce tajine est avant tout une spécialité des villes impériales. Très raffiné, ce plat de fête regorge de convivialité, si précieuse aux cœurs des Marocains !
Ingrédients pour 4 convives
500 g d’épaule d’agneau
400 g de dattes mahjoul
400 g de noix - décortiquées
2 cl d’eau de fleur d’oranger
10 cl d’huile olive
Marinade
1 cuillère à café de gingembre en poudre
1 cuillère à café de pistils de safran
3 gousses d'ail
2 Oignons
1 bâtonnet de cannelle
Sel, Poivre du moulin
Sirop
2 cl d’eau de fleur d’oranger
1/2 cuillère a café de cannelle en poudre
300 g de sucre semoule
Décoration
50 g de cerneaux de noix
Indications de préparation
Dénoyauter les dattes.
Les farcir avec les noix.
Les laisser macérer 5 min dans 2 cl d’eau de fleur d’oranger.
Préparer la marinade en mettant dans un saladier les gousses d’ail écrasées et les oignons ciselés.
Ajouter les pistils de safran, le gingembre en poudre, le bâtonnet de cannelle, le et le poivre.
Verser un verre d’eau et mélanger.
Découper l’épaule d’agneau en morceaux.
Les incorporer dans la marinade.
Mélanger avec une spatule en bois.
Mettre en cuisson les morceaux d’agneau et la marinade. Mouiller d’eau à hauteur.
À ébullition, ajouter 10 cl d’huile d’olive.
Laisser cuire ± 1 h.
Préparer le sirop en faisant chauffer 75 cl d’eau, le sucre et la fleur d ‘oranger.
À ébullition, ajouter la poudre de cannelle.
Incorporer dans le sirop chaud, les dattes farcies.
Les retirer et les réserver.
Dans le sirop, laisser tremper les cerneaux de noix.
Les sécher au four, à 150°c, entre 3 et 4 min.
Dresser le tajine dans le plat.
Poser sur chaque datte farcie
1 cerneau de noix.
Tajine creative à l'infini selon, l'inspiration, la saison, l'occasion, le budget ...
Épices:
gingembre, curry, piment, cannelle, muscade... |
La cuisine marocaine est souvent
méconnue, voire sous-estimée. Elle se distingue pourtant par
une grande diversité de plats tels que : couscous, tajines,
pastilla , méchoui, pour les plus connus, mais aussi
d'autres plats souvent connus des seuls Marocains, mais tout
aussi succulents : le tajine mrouzia, la tangia merrakchie,
la harira (soupe de rupture du jeûne du ramadan), le baddaz,
la seffa...
L'originalité et la richesse de la cuisine marocaine
tiennent à la multitude d'influences qu'elle a assimilée :
la cuisine arabe, berbère pour le couscous notamment, la
cuisine mauresque pour les ragouts et autres tajines.
On note également une influence des cuisines d'Afrique
subsaharienne, juive et de quelques autres...
Toutes ces influences en ont fait une cuisine riche et
variée, aux gouts très divers.
1 pistil = 3 stigmates ou
filaments
Dosage : |
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Cultivées au Moyen-Orient depuis près de 7000
ans, les dattes ont toujours été un aliment de première nécessité
pour les peuples arabes. Aujourd'hui la souche sauvage du dattier a
disparu...
Le rôle du palmier est d'être comme un phare sur l'océan
minéral des sables du désert. C'est le signal de l'oasis tant
espérée, salvatrice des Bédouins!
Les Sumériens et les
Assyro-Babyloniens, par reconnaissance, firent du palmier-dattier
leur arbre sacré.
Car cet arbre, pour produire, a besoin de l'homme,
qu'il nourrit en retour ainsi que son bétail. Les Hébreux en firent
le symbole du Juste : "Que le juste, ainsi qu'un palmier, soit
florissant".
Les Égyptiens le prirent comme modèle de leurs
colonnes.
Ces 2 usage sont, au fond, peu éloignés.
Pour les Grec, palmier était symbole de droiture, car on n’en vit
jamais un tordu. Aristote nomma ce fruit "dactylos" (doigt). Il
pensait bien sur aux doigts des oiseaux, le nom usuel de la datte en
grec, était "phoinix", allusion à la Phénicie d'où elle provenait en
général.
Rome accepta cette savante dénomination. Vers 230, Gargile,
agronome et historien, parlait de la "dactyla poma".
À la fin du IVe
siècle, Palladius indiquait le "dactylus". L'évolution en fera
"datte"...
Le palmier dattier est un grand arbre qui croit par son
bourgeon terminal unique. Les longues palmes se dessèchent en
vieillissant. La fructification, abondante, exige la proximité
d'arbres mâles et d'arbres femelles. Les dattiers produisent
plusieurs régimes par an, constitués de douzaines de tiges portant
les dattes.
Le poids d'un régime peut atteindre 68 kg.
La fleur d'oranger (ou d'oranger amer) pousse
sur le bigaradier (Citrus aurantium L.) un arbuste aux feuilles
ovales et luisantes. Le bigaradier, épineux, à fleurs blanches,
à l’odeur agréable, plus grandes que celle de l’oranger doux
(Citrus sinensis).
À l'époque de la floraison, le faîte des rameaux d'oranger se
couvre de fleurs blanches disposées en bouquets.
Dès qu'apparaissent les petits fruits, les pétales tombent au
sol et sont ramassées le plus rapidement possible afin qu'ils ne
perdent pas de leur blancheur.
Ils sont immédiatement distillées pour obtenir cette
merveilleuse eau de fleur d'oranger qui parfume les desserts
méditerranéens et la confiserie moyen-orientale.
Dans l'Antiquité, la fleur d'oranger, très parfumée, symbolisait
la pureté et servait à la fabrication des couronnes pour les
jeunes mariées.
Depuis toujours, la fleur d'oranger est utilisée pour favoriser
la détente et soulager la fatigue.
Les Arabes ont été les premiers à découvrir ses qualités car
elle pousse sur le bigaradier, très répandu en Afrique du Nord,
un arbuste épineux dont les fleurs blanches ont un parfum très
doux et agréable.
Lors du fameux banquet du faisan donné à Lille en 1454 par le
duc de Bourgogne Philippe le Bon, "l'eau d'orange", comme on
l'appelait alors, a jailli, non pas d'une fontaine, mais d'une
réplique géante du Château de mélusine...
On dit qu'en Provence, l'eau de fleur d'oranger est aussi
indispensable que "la salière dans les ménages. Elle parfume les
navettes de Saint-Victor, les oreillettes, etc. À Noël, il est
coutume de distribuer, au sortir de la Messe de Minuit, des "fougassettes"
niçoises (éviter de confondre avec la fougasse) - un pain
brioché tressé, parfumé à la fleur d'oranger et au safran,
parfois farci de cédrat confit.
Diluée dans de l'eau chaude, elle apaise, délasse et favorise le
sommeil. Grâce à ses vertus sédatives.
En cuisine ou en pâtisserie, elle parfume délicatement certains
mets tels que poulet, poissons... Elle relève également le goût
et l'arôme de nombreuses pâtisseries.
Jugians regia, le noyer commun, est
originaire de Perse et fut introduit en Europe par les Romains vers
le IVe siècle av. J.-C. Il devint alors une ressource importante de
nourriture et de bois dans bien des régions. Le noyer est un grand
arbre à croissance lente, qui peut atteindre 45 m de haut. Ses
feuilles sont pennée et son écorce est grise. Chaque noyer porte des
fleurs femelles discrètes et des chatons mâles. Les coques ligneuses
des fruits sont entourées d’un péricarpe
charnu vert, appelé brou, et contiennent 2 cerneaux qui ont l’aspect
d’hémisphères cérébraux...
Le noyer noir, ''Jugians nigra'',
originaire du nord-est de l’Amérique fut introduit en Europe avant
1656. Surtout cultivé pour son bois et ses qualités ornementales, il
est plus grand que notre noyer commun. Ses grosses noix, dures à
casser, sont riches en phosphore.