Petits pois à la bourgeoise
Légume
à la mode au XVIIe siècle, les petits pois sont une des richesses des
jardins d’Île-de-France.
Ceux de Saint-Germain étaient même si réputés qu'ils donnèrent leur nom à diverses préparations.
La recette qui suit est un mélange savoureux de 2 façons de faire. Petits pois à la bonne femme (avec lardons) d’un côté, et à la française (avec cœurs de laitue) de l’autre.
Ingrédients pour 6 convives
1,5 kg de petits pois frais
1 botte de petits oignons nouveaux
4 cœurs de laitue
1 carotte
1 brin de thym
150 g de lard fumé
100 g de beurre
1 cuillère à soupe de sucre
Sel & Poivre
Indications de préparation
Sortir le beurre à l’avance du réfrigérateur afin de le ramollir.
Écosser les petits pois.
Couper les tiges des petits oignons à 2 cm.
Les éplucher.
Éplucher la carotte, la couper en petits dés.
Laver, essorer et couper les cœurs de laitue en grosses lanières.
Mettre les petits pois dans une cocotte avec les petits oignons, les
dés de carotte et les lanières de laitue.
Ajouter le sucre, sel et poivre.
Mélanger soigneusement.
Répartir le beurre mou en morceaux sur les petits pois.
Mélanger avec les mains afin que petits pois et feuilles de laitue
soient bien enrobés de beurre.
Ajouter le brin de thym.
Couvrir, poser la cocotte sur feu moyen et laisser cuire ± 20 min.
Retirer la couenne du lard, le détailler en petits lardons.
Les faire blanchir 1 min à l’eau bouillante, les égoutter et les
ajouter aux petits pois en fin de cuisson.
Les feuilles de laitue ayant totalement fondu apportent leur moelleux
aux petits pois.
Cretonnée
de pois noviaux. Cuisés les jusques au purer, et frisiés en sain de
lart; puis prennés lait de vache ou d’almendes, et le bouillés une
onde et metés vostre pain dedans vostre lait; prennés gingembre et saffren
broié, et deffaites de vostre bouillon, et faites boulir; prenés
poulles cuites en eaue, et les metez dedans par quartiers, et frisiés;
puis metés boullir avecques; puis traiés arriére du feu, et fillés
moieux d'œufs grant foison.
Viandier
de Taillevent- 1350 * * * Cretonnée de pois nouveaulx ou feves nouvelles. Cuisiez-les jusques au
purer, et les purez, puis prenez lait de vache bien frais, et dictes à
celle qui vous le vendra qu’elle ne vous le baille point s’elle y a
mis eaue, car moult souvent elles agrandissent leur lait, et s’il
n’est bien frais ou qu’il y ait eaue, il tournera. Et icelluy lait
boulez premiérement et avant que vous y mettez riens, car encores
tourneroit-il puis broiez premiérement gingembre pour donner appétit et
saffran pour jaunir : jasoit-ce que qui le veult faire lyant de moieulx
d’œufs filés dedans, iceulx moieulx d’œufs jaunissent assez et si
font lioison, mais le lait se tourne plus tost de moyeubc d’oeufs que de
lioison de pain et du saffran pour coulourer. Et pour ce, qui veult lier
de pain, il convient que ce soit pain non levé et blanc, et sera mis
trempé en une escuelle avec du lait ou avec du boullon de la char, puis
broyé et coulé par l’estamine; et quant vostre pain est coulé et vos
espices non coulées, mettez tout boulir avec vos pois; et quant tout sera
cuit, mettez adonc vostre lait et du saffran. Encores povez-vous faire
autre lioison, c’estassavoir des pois mesmes ou des féves broyées,
puis coulées; si prenez laquelle lioison que mieulx vous plaira.
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Sans doute natif de l’ouest de l’Asie, le pois a
conquis très tôt l’Occident. Les archéologues en ont trouvé trace
dans le Paris préhistorique.
Dans l’Athènes antique, des crieurs de
rue vendaient de la purée de pois, et au Moyen Âge le pois sec était
une denrée de base.
Sous Louis XIV, le pois frais triomphe et Mme de
Maintenon soupire : ''L’impatience d’en manger, le plaisir d’en
avoir mangé et la joie d’en manger encore sont les 3 points que nos
princes traitent depuis 4 jours''.
À Monticello, Thomas Jefferson en
cultive une cinquantaine de variétés, et le catalogue Vilmorin de
1910 en propose quelque 350...
La première mention du pois gourmand
en France remonte en 1536.
En Amérique, il est l’apanage des colons
allemands de Pennsylvanie avant de connaître son actuel succès dans
les sautés d’inspiration asiatique.
D’ordinaire ramant ou
semi-ramant, il se récolte à l’automne ou au printemps en climat
doux.