Saumon
à l'oseille
La recette des frères Troisgros a fait le tour de la planète.
Légendaire et simplissime. L'idée était de ne pas cuire les feuilles
d'oseille, qui, à l'instar des épinards, ont la fâcheuse tendance à
prendre de l'amertume et une vilaine couleur en perdant leur eau de
végétation.
On les fait juste "tomber", non dans le beurre (épinards) mais dans
une crème soigneusement aromatisée au fumet de poisson et au vin
blanc.
Autre précision, pourquoi les filets de saumon des cuisiniers
sont-ils toujours aussi jolis ?
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Parce qu'on les gratte !
Ce n'est pas une plaisanterie, il faut
gratter le centre du saumon pour retirer la partie brune qui longe
l'arête.
Lorsque le filet de poisson est cuit, juste avant de le servir, on
part du centre avec la lame du couteau positionnée à la verticale
absolue, et l'on gratte cette partie brune vers l'extérieur du filet
pour la retirer complètement.
Ensuite, avec un pinceau et un peu de beurre fondu, on lustre
légèrement le filet au moment de servir.
Cela fait du saumon un immaculé miraculeusement... brillant.
Dans les verres, un chablis à 10°c !
Une des plus belles
expressions des grands vins blancs de Bourgogne et du Chardonnay.
Ingrédients pour 4 convives
4 filets de saumon avec peau *
20 cl de crème fraîche épaisse
1 + 2 échalotes
10 cl + 25 cl de fumet de poisson: 1 cc rase de fumet déshydraté dans 25 cl d'eau bouillante
5 cl + 15 cl de vin blanc
5 cl de Noilly Prat
1 botte d'oseille fraîche
10 g de beurre
Aneth pour la déco
Sel & poivre blanc
* Il sera possible de réaliser cette recette avec du saumon sans peau: réduire alors un peu le temps de cuisson.
Indications de préparation
Faire fondre le beurre, réserver.
Laver, sécher et effeuiller l'oseille: plier les feuilles en 2, côte à l'extérieur, saisir la tige de la main droite et l'arracher en remontant sur la tige (il restera les 2 demi-feuille en main gauche).
Préchauffer le four à 180°c - Th 6.
Même acheté en filet, vérifier et retirer les quelques petites arêtes qui restent à l'aide d'une pince à épiler...
Découper le poisson en 6 portions.
Rincer et éponger les filets de saumon.
Placer les filets peau en dessous dans un plat allant au four,
entourer des échalotes restantes et de 5 cl de vin, arroser de 10
cl de fumet de poisson.
Couvrir d'un papier sulfurisé. Cuire pendant ± 20 min.
Bravo! l'on vient de "plaquer" un saumon, terme pour dire qu'il
est cuit à court-mouillement (il ne poche pas entièrement dans un
bouillon, il cuit des vapeurs d'un peu de liquide aromatique).
Préparer la
crème:
Éplucher et émincer très finement les échalotes.
Dans une petite casserole, faire réduire les 2/3 des échalotes
avec 15 cl de vin jusqu'à glace (presque plus de liquide,
l'ensemble un peu sirupeux).
Déglacer avec le Noilly et 25 cl de fumet de poisson.
Laisser cuire et réduire à moitié.
Au moment de servir, porter à ébullition la
réduction de fumet et échalotes, ajouter la crème fraîche et la
mixer.
Plonger l'oseille et la laisser "tomber" en remuant les feuilles
ramollissent.
Dès qu'elle est tombée, retirer du feu.
Sortir le poisson et l'égoutter, le retourner
dans une assiette, retirer la peau, gratter la partie brune,
lustrer au pinceau avec un peu de beurre fondu.
Entourer de crème à l'oseille.
Décorer d' 1 brin d'aneth.
Déguster de préférence dans des assiettes chaudes, avec des tagliatelle fraîches ou encore des pommes vapeur.
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De 50 cm à 1 m, pour un poids compris entre 3 et
20 kg, 5 espèces vivent dans le nord de l'océan Pacifique, 1
autre
dans le nord de l'océan Atlantique. Poisson migrateur de la famille des salmonidés,
le saumon possède un corps fusiforme et une petite tête.
Il naît en eau douce, dans les eaux fraîches et vives des torrents de
montagne. Le jeune poisson appelé ''tacon'', vit alors de 1
à 5 ans sur place avant de descendre vers l'estuaire, puis vers
la mer, à la suite d’une transformation physiologique, il acquiert
entre autres ses écailles argentées. Il reste alors de 1 à 5 ans en
pleine mer, loin de sa rivière natale.
Les saumons d’Europe occidentale vont se nourrir jusqu’à l’Ouest du
Groenland où la pêche est très active. Au moment de la reproduction,
le poisson regagne les côtes et la rivière où il est né. Dès qu’il
pénètre en eau douce, il cesse de se nourrir. Les efforts qu’il
fournit pour remonter le courant et pour la maturation des œufs
l’épuisent peu à peu. Rares sont les saumons qui auront la force
d’atteindre à nouveau la mer qui les régénèrera et leur permettra
d’effectuer un 2e cycle.
Poisson rare et recherché des gastronomes il y a encore
30 ans, il est devenu un produit de consommation courante et
étonnamment bon marché, conséquence de
l’élevage intensif dont il fait l’objet.
En revanche, le saumon sauvage,
par ailleurs en régression constante, reste hors de prix... 2008
• En filet on l’utilise dans de nombreuses recettes.
En escalope, il
est excellent poêlé ou grillé.
• En émincé, il est un délicieux
tartare ou un élément de plus pour une salade d’été.
• En dés, il
permet de réaliser de belles brochettes.
•
Mariné dans de l’huile d’olive et du citron il est parfait, surtout
si on l’accompagne d’aneth, de fenouil ou d’anis.
• En pavé, son
moelleux est séduisant.
• En darne, cuit au court bouillon, il
s’accompagne d’une sauce froide de son goût.
Native d’Iran, du nord de l’Eurasie ou plus
simplement d’Europe, l’oseille est spontanée aujourd’hui du
Groenland au Chili, en passant par le cap Horn. La variété la plus
répandue en France aujourd’hui, l’oseille ''de Belleville'' a larges
feuilles blondes, mentionnée dès 1749, était naguère cultivée d’un
bout a l’autre de l’année par les maraîchers parisiens, qui la
faisaient hiverner sous châssis. Il en existe aussi une belle
variété à feuilles rouges. En climat doux, son feuillage est
bienvenu en hiver. Le catalogue Vilmorin de 1885 affirme que
certains récoltent la touffe entière, mais les maraîchers parisiens
la cueillent plutôt feuille à feuille, de manière à toujours avoir
des pousses tendres. À peine cueillie, l’oseille flétrit.
En cuisine, on l’associe souvent à d’autres légumes à feuilles
vertes afin de réduire son acidité due a l’acide oxalique, parfois
mal toléré. Ses feuilles vertes au goût acide, qui se cuisinent
comme les épinards, accompagnent traditionnellement le veau, les
œufs et les poissons de rivière, comme l’alose, le sandre ou le
brochet, dont elle dissout les arêtes.
Son acidité fait aussi merveille avec la volaille et les farces.
L’historien Waverley Root rapporte que les Lapons la font bouillir,
puis mêlent l’eau de cuisson refroidie à du lait de renne...