Potée des vendangeurs
dite aussi "Joute" ou Potée champenoise
Avant de devenir l’emblème d’une cuisine populaire, le pot-au-feu a
connu une longue maturation historique.
À
l’origine était le pot, contenant ancestral, fondement culinaire des
civilisations humaines, dans lequel on cuit soupes, bouillies et
potages parfois enrichis d’un mélange roboratif de viandes et de
légumes.
Le pot-au-feu ravit ainsi son nom au récipient qui l’accueille.
Plat unique aux vertus réputées magiques, produit d’une élaboration
culinaire liée à la tradition rurale, presque immémoriale, il accède
au statut de mythe, alimentant la sagesse proverbiale, la littérature,
les débats savants tout comme le discours politique.
Les
plats en cocotte ou “potées”, relèvent de la cuisine traditionnelle,
tout comme les daubes et les pot-au-feu, ils se présentent sous de
multiples formes.
Leur composition dépend à la fois de la saison, du portefeuille, des
états d’âme du cuisinier ou de la cuisinière et de l’occasion.
Le caractère hivernal qu’on leur attribue généralement est dû au
long temps de préparation et de cuisson. Chose autrefois
inconcevable en été.
Dans
les verres,Dans
les verres, un pinot N de Lorraine, un côtes-de-toul rouge sec
Ingrédients pour 9 convives
250 g de haricots blancs secs
500 g de jambon salé
1 oignon piqué d'un clou de girofle
1 bouquet garni
5 grains de poivre noir
3 carottes : 250 g
2 navets : 100 g
1 rave : 100 g
1 chou vert
1 poule de 1,8 à 2 kg
10 pommes de terre
1 saucisson à cuire de 400 g
5 tranches de pain de campagne rassis
Indications de préparation
Mettre 3 litres d'eau froide dans un grand
faitout avec les haricots, le jambon salé, l'oignon coupé en 4,
le bouquet garni.
Porter à ébullition, et laisser cuire doucement pendant une
heure.
Ajouter les légumes suivants entiers :
carottes, navets, rave.
Laisser cuire 30 min.
Faites blanchir le chou 5 min à l'eau bouillante salée.
L'ajouter à la potée ainsi que la poule parée et bridée.
Laisser cuire 1 h 30, toujours sur feu doux.
Ajouter alors les pommes de terre (entières) et le saucisson.
Laisser cuire encore 30 min.
Rectifier l'assaisonnement si besoin.
Couper le pain rassis en morceaux et le
mettre dans le fond de la soupière.
Verser le bouillon dessus.
Servir les légumes égouttés sur un plat et les viandes découpées sur un autre.
Le haricot nous vient d’Amérique du Sud. Christophe Colomb le découvrit à Cuba, Jacques Cartier au Canada un demi-siècle plus tard.
Son nom semble bien dériver de l’aztèque ''ayacotl''. Le XVIe siècle le vit conquérir l’Europe, avec tant de succès que les Toscans furent surnommés ''mangafugioli'', mangeurs de haricots. Le Soissons français apparut au XVIIIe siècle et le premier flageolet en 1878, introduit par Chevrier, près d’Arpajon. L’Anglais William Robinson, chroniqueur horticole, observe en 1869 qu’en France on sert des haricots ''tous les jours en hiver, sous une forme ou une autre, dans tous les restaurants parisiens, du plus modeste au plus réputé''.
De coloris variés par la cosse et le grain, les haricots à écosser en demi sec peuvent se consommer frais, mi-secs ou secs.
Le chou, est un légume primitif dont les ancêtres croissent toujours à l’état sauvage sur les côtes de l’Europe occidentale et méridionale.
Une légende grecque assure que le chou jaillit
des larmes d’un prince de Thrace châtié par Bacchus pour avoir
détruit des vignes. L’auteur latin Caton affirme de son côté que
consommer du chou macéré dans le vinaigre, peu avant ou après des
agapes, permet d’échapper à la ''gueule de bois''...
C’est en vivant de chou et d’eau claire, dit-on, que Diogène
atteignit les 90 ans. Il aurait déclaré un jour à un jeune
courtisan:
''Si tu vivais de chou, tu n’aurais pas à
flatter les puissants''. À quoi l’insolent répondit : ''Si
tu flattais les puissants, tu n’aurais pas à vivre de chou''.