Pigeonneaux périgourdins
aux petits pois
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Un plat souvent présent dans la cuisine familiale bourgeoise des années 1960 - 70, le dimanche midi... |
Dans les verres,
un pauillac ou bergerac
Ingrédients pour 5 convives
4 Pigeonneaux
1,5 Kg de petits pois frais
1 Cœur de laitue
1 Tranche de jambon de pays
20 Petits oignons grelots
2 Échalotes
50 g de graisse d'oie
Vin blanc
Sucre
Sel & poivre
Indications de préparation
Écosser les petits pois.
Laver et éponger le
cœur de laitue.
Couper le jambon en petits dés.
Peler les petits oignons.
Peler et émincer
les échalotes.
Chauffer 2 bonnes cuillères à soupe de graisse d'oie dans une cocotte.
Les ajouter les échalotes et les faire fondre pendant 2 min en remuant.
Ajouter les pigeons et les faire colorer en les retournant plusieurs fois.
Saler et poivrer.
Ajouter 1 petit verre de
vin blanc.
Couvrir et laisser cuire pendant 20 min.
Fondre le reste de graisse d'oie dans une grande casserole.
Ajouter les dés de jambon et les faire rissoler.
Ajouter ensuite les petits pois écossés, le cour de laitue et les petits oignons. Mélanger.
Saler, ajouter 1 pincée de sucre et 1 grand
verre d'eau.
Couvrir et laisser cuire pendant ± 15 min sur feu moyen.
Égoutter les pigeonneaux et les mettre dans la casserole avec les petits pois. Les enfouir parmi les légumes et poursuivre la cuisson de 5 à 6 min.
Servir prestement dans des assiettes chaudes.
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Sans doute natif de l’ouest de l’Asie, le pois a
conquis très tôt l’Occident. Les archéologues en ont trouvé trace
dans le Paris préhistorique. Dans l’Athènes antique, des crieurs de
rue vendaient de la purée de pois, et au Moyen Âge le pois sec était
une denrée de base. Sous Louis XIV, le pois frais triomphe et Mme de
Maintenon soupire : ''L’impatience d’en manger, le plaisir d’en
avoir mangé et la joie d’en manger encore sont les 3 points que nos
princes traitent depuis 4 jours''. À Monticello, Thomas Jefferson en
cultive une cinquantaine de variétés, et le catalogue Vilmorin de
1910 en propose quelque 350... La première mention du pois gourmand
en France remonte en 1536. En Amérique, il est l’apanage des colons
allemands de Pennsylvanie avant de connaître son actuel succès dans
les sautés d’inspiration asiatique. D’ordinaire ramant ou
semi-ramant, il se récolte à l’automne ou au printemps en climat
doux.
Le jambon fut pendant longtemps un mets royal ou
réservé aux occasions spéciales. Estimé sous l'Empire romain, il
figurait sur les tables des empereurs.
Au Moyen Âge, où l'on était grand consommateur de porc, le jambon
était associé aux fêtes de la Semaine sainte, alors qu'il était
interdit de manger de la viande!
Les premières traces écrites, remontent en Auvergne au XIIIème
siècle alors qu'Alphonse de Poitiers ordonne le 16 septembre 1269
"de faire chasser dans nos forêts d'Auvergne, ... de faire saler et
préparer les sangliers et laies", afin de prévoir la nourriture des
croisés.
Quelques autres références décrivant la salaison en Auvergne, comme
nourriture seigneuriale puis paysanne ont été retrouvées au XV,
XVIIIe ...
Elles confirment le remplacement progressif du sanglier par le porc,
largement métissé, et la permanence de la salaison...
Signes tangibles d'opulence dont on suit la trace depuis les
seigneurs du Moyen Âge jusqu'aux riches éleveurs et paysans du
siècle dernier.
En 1840, Abel Hugo décrit ainsi les coutumes et pratiques populaires
en Auvergne :
"un père, avant de conclure un mariage ..., ne manquera pas d'aller
visiter la maison du futur beau-père ... afin de jeter un coup d'½il
sur le plafond aux jambes (jambons de porc). La quantité de jambes
et le nombre de bestiaux indiquent l'aisance de la famille".
La vulgarisation des techniques de la salaison sèche ne trouvera
vraiment son véritable terrain d'expression qu'après les révolutions
agricoles du siècle dernier et la fin des risques de disette
encourus par la paysannerie française. Bien que le plus souvent,
cette tradition consistait d'abord à conserver les viandes par le
salage en saumure plus que par séchage.
Au XIXème, la vulgarisation des techniques de la salaison sèche ce
diffuse largement partout où se développe la production porcine,
notamment en Auvergne et dans le Massif Central. Néanmoins, le
Massif Central restera surtout pourvoyeur d'animaux expédiés vivants
plutôt que transformés localement avant expédition vers les villes.
Pour conclure une réglementation très stricte n'encadre la
dénomination "jambon d'Auvergne" que depuis 2006!