Brandade de Nîmes - 1830
Il faut remonter à la grande époque de la Route du Sel... Avant de
partir pour leur longues campagnes de pêche, les terre-neuvas de
l'ouest venaient s'approvisionner dans les salins camarguais
d'Aigues-Mortes.
À cette occasion, ils troquaient leur pêche contre
du sel de mer et toute la région Languedocienne consommait de la
morue sèche.
Dans la région, au fil du temps, l'idée de broyer la chair de morue,
de lui incorporer huile d'olive, autres aromates et épices afin d'en faire un plat, évolua...
jusqu'à se nommer
Brandade, de l’ancien provençal brandado,
"chose remuée".
Dans
tout le
Languedoc, c’est devenu un plat typique du Vendredi saint.
Concernant la présence d'ail, Alphonse Daudet préconisait d'en
frotter l'ustensile de cuisson plutôt que de l'introduire dans la
préparation. Pour mémoire, en 1894, l'écrivain inaugura le dîner
des "Amis de la brandade” à Paris au café Voltaire, c'est tout dire.
Au
siècle précédent, le cuisinier Durand, nous donne la véritable
recette de la brandade de Nîmes, (sans ail !) vendue en pots et qui
régalait le Tout-Paris au restaurant des "3 Frères provençaux", à la
veille de la Révolution.
Escorter au choix, d’un Bandol rosé, Corbières rosé ou vin
rosé de Tavel (Gard) ou alors...
Oser un blanc sec mais fruité un Pouilly fumé !
Ingrédients pour 4 convives
800 g de morue salée
30 cl d’huile d’olive
25 cl de lait ou de crème fraîche liquide
1/2 Citron
Muscade
Poivre
Indications de préparation
Dessalage de la morue ou “stockfisch”
La morue
ne doit jamais bouillir, cela rend le poisson élastique et
caoutchouteux.
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La morue froide retirer les arêtes, la peau, émietter la chair.
Réserver au chaud.
Dans 2 casseroles séparées, chauffer l’huile et le lait.
Effeuiller la morue dans le bol du mixer. Réduire en purée.
Incorporer en alternance jusqu’à épuisement, le lait et l’huile. L'incorporation progressive dure environ 15 min.
La brandade ne doit être ni trop liquide ni trop épaisse mais de consistance fine.
Servir la brandade tiède accompagnée de croûtons.
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Charles Durand né à Alès en 1766, d'un père lui-même cuisinier,
commença à 13 ans, auprès de l'Evêque d'Alès, son apprentissage en
cuisine.
Après un long parcours chez les plus grands, il retrouve
ses Cévennes natales chez M. le Marquis de Montmoirac, qui lui offre
une pension à vie afin de le conserver à son service.
Il évitera de monter à Paris et s'installera à Nîmes où il servira
quelques sommités de l'époque tels : le Comte d'Artois, futur Charles
X, leurs Majestés Siciliennes, le Maréchal Mortier ....
Les amateurs de Littérature gastronomique lui doivent l'ouvrage "Le Cuisinier Durand" édité à Nîmes en 1830 et plusieurs fois réédité.
Cet ouvrage - entres autres - donnera ses lettres de noblesse à la
brandade... de Nîmes.
Il codifia définitivement la recette de la brandade de morue en
mariant la morue salée aux ingrédients régulièrement utilisés dans
la cuisine méditerranéenne. Durant la préparation, morue et
huile d'olive doivent être émulsionnés, comme lors d'une mayonnaise, dans
un mortier avec un pilon.
Par la suite on trouva à ce plat toutes autres sortes d'assaisonnements et 1000 autres manières de l'accommoder... mais, cela n'est plus de la brandade de Nîmes.
"La perfection des brandades dépend surtout du mouvement imprimé pendant très longtemps à la casserole et qui seul opère l’extrême division de toutes les parties du poisson, naturellement coriace, et le métamorphose en une espèce de crème."
Alexandre Dumas - dictionnaire de cuisine.
Une appellation à conseiller à ceux qui aiment
conjuguer fraîcheur et vivacité du sauvignon.
Le pouilly-fumé est plus sec et pierre-à-fusil que son voisin de
Sancerre qui lui fait face sur la rive gauche de la Loire.
Une appellation à conseiller à ceux qui aiment conjuguer fraîcheur
et vivacité du sauvignon.
En fait de Pouilly, il y a 2 appellations. Le
pouilly-sur-loire presque symbolique avec une trentaine d'hectares
qui recourt au chasselas. Ce raisin de table était celui que l’on
expédiait vers les halles de Paris à la fin du XIXe siècle.
Aujourd’hui, la culture du chasselas sur place et donc du
pouilly-sur-loire est en quasi disparition. De cet âge d'or du
chasselas, il demeure encore ces maisons de vignerons au milieu des
vignes, témoignage de cette époque où l'on préparaient les cageots
de belles grappes pour les "Parigots".
Il n’en va pas de même du sauvignon destiné au pouilly-fumé. Même si
les trente glorieuses n'ont pas porté chance à ce dernier... À
partir des années soixante, ont succédé des annus horribilis
alternant gel ou grêles. Du coup, peu à peu le vignoble s’est
retrouvé délaissé par des jeunes qui trouvaient facilement du
travail dans les usines alentours. La réputation du vin en a
souffert. Il devint à l'époque plus difficile à vendre. Heureusement
des vignerons tenaces ont tenu bon. Et depuis une quinzaine
d’années, le pouilly-fumé est reparti en flèche avec de très bon
résultat à l’export. Ce qui explique qu’on ne le trouve pas
forcément dans tous les bistrots.
On notera enfin sur le plan historique que le pouilly fumé est une
parfaite illustration du vignoble monastique type. Né à l’origine
d’un domaine gallo-romain, il a connu un formidable essor grâce au
travail des bénédictins qui l’ont repris plus tard.
À siroter pour lui-même, surtout par un bel
après-midi de fin d'été, voire de l'été indien. Il s'accordera aussi
avec un poisson d'eau douce grillé ou un plat de poulet.
Cépage : 100% Sauvignon, ce vin doit être servi frais, entre 10 et
12°c.
Il s'harmonise à merveille avec les préparations culinaires les plus
raffinées de poissons ou de viandes blanches.
Une fois salé et séché, le cabillaud se nommera
"morue" et sera vendu en queue, en filet ou encore en pavé.
Plus ferme que le cabillaud, la qualité de la morue tient au dosage
du sel. Il est donc impératif de bien dessaler la morue pendant 24 h
avant de la préparer... Au niveau cuisson la morue supporte aussi
bien la braise que le four, on la retrouve également dans les
beignets (accras), la brandade...
Seuls la France fait la distinction entre cabillaud et morue, dans
le reste du monde, morue et cabillaud ne font qu'un.
Morue ou cabillaud désigne en français des poissons de plusieurs
espèces qui vivent en eaux froides.
Auparavant populaire et méprisée, la morue est
présente aujourd'hui sur la carte de bien des restaurants. La pêche
en surnombre à l'origine de sa rapide raréfaction...
Étant donné la popularité de ce poisson et le déclin de ses
populations, l'industrie de la pêche a estimé astucieux de donner ce
nom à d'autres espèces qui se trouvent dans l'hémisphère Sud et
peuvent se cuisiner de la même manière.
En matière de pêche, le nom "cabillaud" peut être réservé aux morues
d'âge mûr, alors que le terme "morue" est employé de préférence pour
les individus juvéniles.
En termes gastronomique "cabillaud" s'emploie
pour désigner le poisson frais ou surgelé par opposition à "morue"
qui s'applique au poisson séché et salé.
Enfin, le cercle est bouclé, l'on trouve dorénavant l'appellation
"morue fraiche", le terme "cabillaud" connotant un poisson trop
commun voire industriel.