Le vin de Champagne est connu depuis l'ère romaine. 50
à 80 ans av. J.C, le raisin était déjà cultivé dans cette
région du nord-est de la Gaule romaine.
C’est à cette époque
que Domitien, empereur romain (81-96 ap. J.C), dans un but
manifestement protectionniste, en
interdit la culture et fit arracher les ceps.
Il
fallut attendre 282 après J.C pour que
l’empereur Probus (276-282), abolisse cette mesure et que les
Romains, amateurs de bonnes choses, puissent à nouveau apprécier le
vin de champagne à sa juste valeur.
Il semble que cette boisson gauloise ait
rapidement acquis la réputation de “nectar des dieux”. La
comparaison avec la piquette romaine, aromatisée d’ingrédients
divers tels que : Eau de mer, graine de pavot ou
myrte, était plutôt en sa faveur...
En
496, St Rémy offrit à Clovis (466-511) un fût de vin de champagne, qui devait le rendre
vainqueur !
Il fut baptisé à Reims...
Jusqu'au
XVIIe
siècle, le Champagne était un vin
“tranquille”, blanc gris ou rouge.
En particulier, les
crus de Verzenay, sur la montagne et d'Aÿ, sur
les bords de Marne, qui avaient grande réputation dès la Renaissance.
Jusqu'au début du XVIIe siècle, le Champagne était livré en tonneaux. L'on avait remarqué qu'au printemps suivant les vendanges, le vin avait une fâcheuse tendance à “bouillonner”. Ceci était très gênant, tant pour pour la conservation, que pour le transport.
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L'invention par des verriers anglais de la bouteille épaisse, début du XVIIe, permit de remplacer la vente en tonneaux par la vente en bouteilles. Cependant que la mauvaise qualité des bouchons ainsi que l'irrégularité de la fermentation faisaient éclater nombre de ces bouteilles.
Londres
En effet, on importait vers 1665 à Londres des vins de Champagne. Ils arrivaient en fûts et on les mettait en bouteille après avoir ajouté divers ingrédients et épices, sucre et mélasses. Ainsi le vin de Sillery ou d'Ay fermentait à nouveau et devenait pétillant.
L'engouement suscité par les “Sparkling wines” fut tel, que l'on songera à en fabriquer en France. Encore fallait-il avoir les bonnes bouteilles de verre du modèle anglais patenté en 1662 et des bouchons de liège tels qu'on les employaient alors à Londres.
Cela fut réalisé entre 1695 et 1700, de quoi fêter la fin du siècle !
Dom Pérignon 1638 -1715
Moine bénédictin, il devient à l'âge de 30 ans cellérier et procureur de l'abbaye d'Hautvillers près d'Épernay.
Il eut le mérite de comprendre le phénomène de fermentation secondaire et d'utiliser le procédé dont on se servait déjà à Gaillac et en Normandie pour rendre le cidre mousseux...
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Vers
1688 - sans être vraiment “l'inventeur” du champagne - il réussit
à le maîtriser, par l'assemblage préalable de raisins, puis à le
réguler par l'adjonction de sucre.
Il perfectionna le bouchage des
bouteilles. Le bouchon de liège remplaçant l'étoupe huilé, ce qui
permettait au gaz carbonique de se dissoudre dans le vin au lieu de
mousser...
Enfin, l'industrie du verre, en progrès, put fournir des
bouteilles résistant à 5 atmosphères...
Le secret de Dom Pérignon,
confié au chanoine Jean Godinot et divulgué, plus tard au XVIII siècle :
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Le Champagne était né !
Accepter d'abord froidement, ce “saute-bouchon”, fut surnommé aussi “vin du diable”, ce qui lui ouvrit tout grand les portes de la cour du Régent.
Il devint l'incontournable
des dîners “louches” ... et ne commencera vraiment sa célèbre carrière, qu'avec les “petits” soupers de Philippe II d’Orléans - Régent du royaume de France de 1715 à 1723.
1715 année du décès de Dom Pérignon - Hasard de l'Histoire!
L'industrialisation du Champagne commença en 1818, avec l'invention des pupitres par Antoine Muller, chef de cave de Mme veuve Clicquot-Ponsardin, qui permettait d'amener les bouteilles progressivement à la verticale, pendant qu'on les faisaient tourner sur elles même.
Commença alors la grande période d'expansion du champagne et des Maisons qui existaient déjà en 1840 : Dom Ruinart crée en 1729 et Moët et Chandon en 1743.
Elles furent alors complétées par : Bollinger, Roederer, Krug, Charles Heidsieck, Mumm, Ponsardin, Pol Roger, Pommery, Taittinger, Paillard, Laurent Perrier, Piper-Heidsieck, Dom Pérignon, Perrier-Jouët pour ne citer, dans le désordre, que les plus connues ...