Généralités ... Le porto, comme le xérès ou le
madère est un vin fortifié. En ajoutant de l'eau-de-vie au vin, le
taux d'alcool de celui-ci s'élève à environ 20 % par volume.
Dans le cas du porto, l'ajout se fait peu de temps après le début de
la fermentation alcoolique, de manière à laisser des sucres
résiduels non fermentés dans le produit fini.
Pour le xérès (sherry,
en anglais), l'ajout se fait seulement en fin de fermentation.
Le porto est expédié à travers le monde à partir de la ville du même
nom, située à l'embouchure du fleuve Douro, au nord du Portugal.
Bien que le seul et authentique porto ne puisse provenir que de
“là-bas”, la loi portugaise accepte que les Américains utilisent le
nom Port pour désigner leur produit, à condition que la véritable
origine soit indiquée (ex : Californien Port).
Quant aux Australiens
et Sud-africains, ils utilisent la mention Port-style pour
identifier le leur.
Hier...
La culture de la vigne dans la Région du Douro, au Portugal, remonte
à la Préhistoire.
On a retrouvé des pépins de raisin et des sarments carbonisés, dans
des sépultures datant de l’âge du Bronze...
Avec l’ère Romaine, la culture de la vigne se fit sur une plus
grande échelle.
De récentes excavations, confirment le développement et la
prospérité que la vigne apporta à la Région du Douro.
Les vestiges de cuves et d'amphores de vins, trouvés ici et là dans
la région du Douro, remontent aux III et IVe siècles de notre ère.
Cependant, ce n'est que dans la seconde moitié du XVIIe siècle, avec
l'essor de la viticulture du Douro et la croissance rapide de
l'exportation des vins qu'apparaît la désignation "vin de Porto".
La première référence écrite concernant le
vin de Porto, pour le vin du Douro date de
1678.
De 1680 à 1715, le développement et la croissance des exportations
furent remarquables, passant de 800 à 8000 barriques pour atteindre
les 19 000 barriques en 1749 !
Fin du XVIIe siècle, alors que les empires maritimes du Nord
rivalisent entre eux, flamands et anglais se montrent de plus en
plus intéressés par les vins ibériques, au détriment des vins
bordelais et des autres régions françaises.
L'Angleterre importe toujours plus de porto.
Une grande part de cette expansion est à
attribuer à l’esprit d’entreprise de marchands Britanniques
installés dans la ville de Porto.
Indépendamment de l’expansion commerciale de la ville, on leur doit
également la découverte du Vin de Porto.
Ces marchands avaient pour habitude d’ajouter de l’eau de vie aux
vins du Douro, ce dans le but de les conserver pendant leurs longs
voyages sur les mers. Ils furent agréablement surpris de découvrir,
qu'ajoutant du brandy, le simple vin du Douro, riche mais âpre et
astringent, développait alors un goût plus doux et voyait ses arômes
considérablement mis en valeur...
Par ailleurs, la technique existait aussi pour le vin de
madère, île portugaise.
1703, le Traité Anglo-portugais, établit des
tarifs douaniers préférentiels pour le vin de Porto vendu en
Angleterre.
Un embargo commercial ayant été imposé contre la France,
boire du Porto en Angleterre devint, plus qu’un plaisir ou un luxe,
un acte patriotique.
Un tel succès ne pouvait manquer d’aiguiser les appétits. On demanda
à la vallée du Douro plus de vin qu’elle ne pouvait en produire.
On
se mit à cultiver la vigne dans les combes, et l’on récolta du
raisin dans les plaines et en altitude. Des marchands peu scrupuleux
achetèrent des vins d’autres régions et les mélangèrent aux vins du
Douro, et le Vin de Porto s’en trouva discrédité. L’activité ne fut
plus rentable et la pauvreté gagna peu à peu la région.
Le 10 septembre 1756, la Real Companhia Velha fut fondée par décret du roi D. José I, sous les auspices de son Premier Ministre, Sebastiao José de Carvalho, marquis de Pombal.
Outre la
définition d’une règlementation rigoureuse et sévère, on lui doit la
délimitation de la Région du Douro par la ligne dite de Pombal, de
1758 à 1761, ce qui a constitué la première zone d’ A.O.C du monde.
Les meilleures parties du vignoble ont été classifiées en 6
catégories, de A (la meilleure) à F.
En 1781,ce fut au tour de Catherine II de Russie et de sa cour de
goûter au Vin de Porto. Le Porto avait gagné enfin le titre pompeux
de "Roi des Vins, Vin des Rois" !
En 1810, les exportations de Porto atteignirent un niveau record de
20 000 barriques. Le Vin de Porto était dès lors connu et reconnu.
Dès 1850,l'on trouvait du Vin de Porto dans le monde entier, par le
biais des missions diplomatiques portugaises...
En 1933 est créée la Hanse des exportateurs du vin de Porto,
association représentant le secteur commercial dont la mission
consiste à défendre la discipline commerciale.
Les activités menées
par la Casa do Douro et par la Hanse des exportateurs seront,
par la suite, déléguées à l'Institut du vin de Porto, entité créée
la même année.
La mise à jour du cadastre parcellaire des vignobles
est alors entreprise. En fonction de l'emplacement, caractéristiques
du terrain, cépages et âge des vignobles, la Casa do Douro
délivre tous les ans, à chaque exploitant vinicole, l'autorisation
de produire une quantité prédéfinie de moût correspondant à une
qualité spécifique (de A à F en ordre décroissant de qualité) et ce,
à un prix fixé. C'est ce que l'on appelle le benefício.
1995, la cadre institutionnel de la région
délimitée du Douro est modifié avec la création d'un organisme
interprofessionnel, la C.I.R.D.D. - Commission interprofessionnelle
de la région délimitée du Douro - au sein de laquelle siégeaient, à
parité, les représentants de l'exploitation agricole et ceux du
commerce.
Ils concentrent leurs efforts afin d'assurer organisation
et contrôle de la production et de la commercialisation des vins de
la région, habilités à l'appellation d'origine.
Ces changements ont
été introduits dans le respect des caractéristiques historiques,
culturelles et sociales de la région, obéissant ainsi, aux lignes
directrices de la loi-cadre sur les régions viti-vinicoles
délimitées.
En 2003, ce modèle a subi un nouveau changement, avec la substitution de la CIRDD par un Conseil Interprofessionnel intégré dans l'Institut des vins du Douro et de Porto!
Le succès du Porto ne se dément pas , avec chaque année 120 millions de bouteilles vendues dans le monde...
Le premier acheteur de Porto est la France, avec 3 300 000 caisses
chaque année, soit 35% de la production dont 26.3 millions de cols
écoulés en Grande Distribution!
Il faut toutefois admettre que les français ne boivent encore que de
le “tout-venant”, alors que les cousins anglais, fins connaisseurs,
se réservent le haut de gamme avec les Vintage et tawnys de grande
qualité... -2009
L’élaboration du Porto et la Région du Douro...
La Région
d’appellation contrôlée de la Vallée du Douro commence à ± 100
km à l’Est de la ville de Porto et s’étend sur 120 km de l’ouest à
l’est en direction de la frontière espagnole.
Cette zone couvre 250 000 ha dont 40 500 ha de vignobles.
Elle se divise en 3 sous-régions :
Le Bas Corgo, le Haut Corgo et le
Douro Supérieur.
29 000 producteurs se partagent les 85 000 parcelles du vignoble,
possédant chacun en moyenne 1 ha. - 2008
Les grandes
maisons contrôlent une ou plusieurs quintas ou fermes,
mais ces propriétés de négoce ne représentent que 7% du vignoble du
Douro, pour l'instant...
La Région du Douro est montagneuse et aride. Le sol friable, sur des
pentes variant de 35 à 75%, a rendu nécessaire la culture en
terrasses.
Un
sol granitique, recouvert de schiste et riche en phosphore, oblige
les racines des ceps de vigne à s’enfoncer de 20 à 30 cm dans le
sol, afin de puiser eau et nutriments.
Le climat est caractérisé par des hivers froids et humides et des
étés prolongés, très chauds.
C’est cette faculté du sol à retenir l’humidité sur de grandes
profondeurs et à réverbérer la chaleur en surface qui conduit à
cette exceptionnelle concentration, contribuant à donner son corps
et son fruité au Vin de Porto. - 2009
Le Porto est élaboré comme le vin de
Bordeaux, c’est-à-dire, la vendange faite, les raisins sont mis
en cuve et la fermentation alcoolique débute.
Le porto résulte d'un assemblage judicieux de cépages portugais
tels que le touriga nacional, qu'on dit proche du
cabernet franc, le tinta roriz et le barroca.
La vinification commence à la mi-septembre, lorsque les
vendangeurs de terrasses en terrasses, récoltent les grappes en
pleine maturité.
Les raisins sont apportés à la quintas, puis sont versés dans un lagare pour être piétinés.
Les lagares, des cuves à pressurage basses et larges,
favorisent une meilleure extraction. Ils permettent également de
hâter le départ de la fermentation alcoolique.
Les fouleurs, pantalons relevés en haut du genou, travaillent en
chantant et en dansant.
Cette tradition paysanne se perdra avec l'exode de la
main-d'œuvre vers la ville et la venue d'équipement mécanique
plus efficace...
Le jus obtenu est mis en fermentation.
Le
Maître de chai intervient lorsqu'il estime que l'équilibre
souhaité "alcool/sucres résiduels" est atteint.
Au début du printemps suivant la vendange, le
jeune porto est mis dans des fûts de chêne de 600 litres appelés
“foudres”.
Avant que la fermentation ne s'achève, le moût est "muté" à
l’eau de vie vinique.
Les levures cessant alors de fonctionner à cause du taux
d'alcool élevé, les sucres non fermentés viendront adoucir le
produit fini. La proportion est d'environ 155 litres
d’eau-de-vie pour 435 litres de moût.
Cette opération, ajoute entre 19 et 20° d’alcool au mélange.
Une fois la vinification achevée, le Porto "se repose" et gagne alors en structure et complexité.
Le printemps suivant, on transporte le vin à Vila Nova de Gaia, en face de Porto sur la rive opposée du Douro.
Transporté jadis par bateau, voyage qu’il
faisait autrefois dans les fameux bateaux "Barcos Rabelos",
on les expédie de nos jours par voie ferrée au chai de
vieillissement situé dans la ville de Porto.
Les températures fraîches et l’humidité de la côte sont
déterminantes pour la lente maturation du porto.
Le vin est mis en fûts de chêne appelés "Pipas". Le vieillissement se traduit par l’évolution de la couleur et l’acquisition d’un goût velouté. Il consiste en un processus d’oxydation naturelle qui cause la précipitation des pigments.
Avec les années, le sombre Porto jeune, caractérisé par un mauve profond, se transforme en porto ruby au rouge brillant de la pierre qui porte son nom.
Avec le travail du temps, le rouge éclatant perd de son intensité pour laisser la place à un porto tramé de brun et aux nuances de topaze, le porto tawny "roux ou fauve".
Concernant le porto Blanc, son évolution est à l’opposé de celle des rouges. Avec l’âge, le porto blanc s’assombrit, et peut aller d’un jaune paille lorsqu'il est jeune à un vieil or patiné lorsqu' il est beaucoup plus vieux.
Classification et distinction des vins de Porto
Les fabricants tendent à personnaliser leur
portos en leur adjoignant des mentions telles que :
Spécial réserve, Fine, Impérial,
Premium etc...
Ces “labels” ne sont pas standardisés.
Ils seront interprétés différemment selon chaque producteur, et
seulement comme des indications complémentaires de la qualité des
vins...
Plus sérieusement, le porto oscille entre 2 caractères
L'anglais, au caractère plus tannique, et plus sec !
Le portugais, qui est en général plus doux, et vieillit plus vite.
Le plus souvent, le nom du producteur reflète le type du caractère, mais suite à différentes fusions, mieux vaudra se méfier...
Le porto est vieillit de 2 façons
En fût de chêne - Tawny. Le porto doit être bu quelques années seulement après avoir été mis en bouteille.
En bouteille -
Vintage, après avoir vieillit 2 à 3 ans en fûts. Le
porto peut alors être conservé pendant plusieurs décennies.
Il devra dans ce cas être décanté avant d'être bu.
Les vins vieillis en fûts - TAWNY
L'appellation de ce Vin de Porto, appelé Tawny,
date d'environ 40 ans. Il dérive de la confluence des fleuves Torto
et Mendiz.
Les portos de type Tawny ont un style tout à fait différent par leur
couleur et leur structure en bouche.
Il s'agit à la base d'un coupage de jeunes portos de différentes
années.
Mis longuement à vieillir en fût de chêne, le vin se dépouille
graduellement de sa couleur, passant de rubis à grenat puis à jaune
tirant sur le roux – d'où son nom, tawny, qui signifie “fauve”.
À
défaut d'avoir la puissance du Vintage, le Tawny peut être d'une
suprême élégance.
Aux yeux des Portugais, il représente la quintessence du porto.
On en distingue 3 +1 types principaux
Le Ruby ou Rouge -
Vinho do Porto Ruby
Du nom de sa couleur, le porto ruby est le plus simple des portos.
Il est vieilli 3 ans en fûts, puis mis en bouteille pour une
consommation immédiate.
C'est un vin jeune, rouge, corsé et fruité, obtenu par la mixtion de
différentes récoltes et dont la maturation est effectuée dans des
fûts de chêne de grand volume, afin de retenir la perte des
caractéristiques primaires de la couleur et de l'arôme.
Depuis 15 ans, ils se sont revitalisés en matière de qualité et de
prestige, justifiant ainsi leur appellation d'origine.
Plus fruité et plus doux, aux parfums de fruits.
On l'utilise notamment pour parfumer des dessert ou des cocktails.
Le Tawny - Vinho do Porto Tawny
Les caractéristiques des jeunes tawny sont variables. Certains sont
des coupages de ruby et de blanc.
Porto plus vieux et de couleur normalement brun doré. Il est fait a
partir d'assemblage de vins de plusieurs années. Il est vieilli en
fûts ou des tonneaux de petit volume, pendant 3 à 5 ans pour la
plupart, afin d'être ensuite embouteillé.
On obtient un compromis entre le caractère frais et fruité des
jeunes vins et la douceur et le torréfié obtenu par un
vieillissement très marqué.
Il se marie bien avec des fromages moyennement corsés et des
chocolats noir a plus de 70%.
Le Vieux tawny -
Com indicação de idade
(Porto dont l'âge est indiqué)
Un type de qualité supérieure, vieilli toujours en fût, mais plus
longtemps. Durant le vieillissement en fûts, les arômes jeunes,
fruités et frais vont évoluer par un procédé d'oxydation, originant
un "bouquet" duquel il se dégage des arômes de noix, de noisette,
d'amande, de "vinagrinho" (vinaigré) et de torréfaction de bois et
d'épices.
Porto "Tawny" obtenu par la mixtion de vins de différents âges,
vieillis dans des fûts pour reproduire un vieillissement équilibré
qui corresponde à la moyenne des âges indiqués : 10, 20, 30 et + de
40 ans. Ces âges correspondent à la moyenne des vins du mélange.
L'assemblage a lieu lors de la mise en bouteille. Il existe
également de vieux tawny sans indication d'âge (alors typiquement 10
ou 20 ans), mais ils tendent à se faire plus rares.
Le Colheita -
Com data de colheita
(Porto dont la date de récolte est indiquée)
Un tawny millésimé (la date correspondant à la date de vendanges).
Porto, provenant d'une seule récolte, qui vieillit dans des fûts,
pendant au moins 7 ans, mais sans maximum... dans des conditions
d'oxydation prolongée qui sont à l'origine d'une nette stabilité
gustative. Durant le vieillissement en fûts, les arômes jeunes,
fruités et frais vont évoluer par un procédé d'oxydation, permettant
la formation d'un "bouquet" duquel il se dégage des arômes de noix,
de noisette, d'amande, de "vinagrinho" (vinaigré), et de
torréfaction de bois et d'épices. Le déroulement d'un vieillissement
idéal est accompagné d'une augmentation de la douceur, de
l'harmonie, de la viscosité, de la complexité du "bouquet" ainsi que
de la persistance aromatique. La couleur subit une évolution et
blondit, on vérifie également des reflets verdâtres sur les vins
plus vieux.
Le colheita vieillit en fût jusqu'à la mise en bouteille pour la
commercialisation. La date de mise en bouteille est alors indiquée
sur l'étiquette.
Les vins vieillis en bouteilles –
VINTAGE
Le seigneur des portos. Il s'agit de ruby d'une
seule année, mis en bouteille après 2 années de vieillissement en
fût.
Les années vintage ne sont déclarées qu'après ces 2 ans en fût par
les producteurs. Elles sont souvent similaires d'un producteur à
l'autre, le climat étant la principale variable.
Le vieillissement (en bouteille) d'un vintage est au choix du
producteur, mais 30 ans peuvent être nécessaires pour en atteindre
l'apogée.
Il vieillit pour l'essentiel en bouteille.
Les vintage "portugais" vieillissent plus vite que les "anglais",
mais il ne s'agit que d'une différence de style, non de qualité.
1945 reste considérée comme la meilleure année d'après-guerre, mais
94 semble être un challenger sérieux. 63, 70, 77, 97 sont aussi
d'excellentes années.
Late Bottled Vintage Ports
(LBVP): Comme le suggère son nom, il s'agit d'un porto d' 1
année vintage vieilli plus longuement en fûts de 4 à 6 ans, puis mis
en bouteille, prêt à être bu.
Bien que d'excellente qualité, il ne
saurait se comparer au "vrai" vintage, dont il n'a pas tout a fait
le corps. Par contre, ce sont des vins de plus en plus populaires,
car bien que d'une qualité supérieure, ils restent d'un prix
abordable.
Late Bottled Vintage ou
L.B.V. - Porto provenant d'une seule récolte, obtenue au cours d'une
année de grande qualité. Il est produit à partir de vins
sélectionnés, rouges et corsés.
Ces vins, d'un rouge intense, doux,
dont l'arôme est intensément fruité, possèdent des caractéristiques
organoleptiques qui lui accordent une grande finesse et distinction.
Vintage character : Il
est assimilable à un assemblage de LBVP d'années différentes.
Single-quinta vintage port
: Porto issus d'un seul vignoble, et vieillit selon la même méthode
que les vintage. Il correspond d'habitude à une bonne année qui n'a
cependant pas été déclarée "vintage".
Certaines maisons produisent
cependant les single-quinta d'années "vintage", en particulier
depuis les années 80 qui ont vu l'explosion des quinta (à ne pas
confondre avec le colheita, vieilli en fût). Ils expriment vraiment
le goût du terroir par lequel ils se caractérisent sans équivoque.
Ils n'ont pas forcément la complexité d'un vin assemblé, mais se
distinguent par leur individualisme. Les Single Quinta Vintages sont
déclarés les bonnes années, quand les vins ne sont pas utilisés pour
le Vintage Port.
Crusted : Plus rares,
ils sont un mélange de plusieurs vintages, vieillis 4 ans en fûts.
Il ne sont pas filtré avant d'être mis en bouteilles ce qui entraîne
l'apparition d'un dépôt (d'où leur nom)
Garrafeira : Très rare
(produit notamment par Niepoort), il peut se rapprocher du LBV
(vieillit au minium 5-7 ans en fûts), mais vieillit ensuite dans un
Garrafao –
Vintage Port : Il est réalisé à partir de vin issu d'un même
millésime -Porto provenant d'une seule récolte - et de raisins de
grande qualité.
Il vieillit d'abord environ 2 ans en barrique de
chêne avant d'être mis en bouteille sans filtration. Il devra, au
moment de son approbation être très corsé et posséder une couleur
foncée.
De couleur rouge quasi opaque, les Vintage Port demandent
généralement 15 ans de vieillissement avant de se révéler
pleinement. Durant le vieillissement en bouteille, la couleur se
maintient intense et il ressort un arôme très distinct ainsi qu'une
saveur complexe très persistante.
Ce vin se révèle être très fruité
(fruits rouges) et complexe, dénotant parfois des arômes résineux et
éthérés. Assez rares et plutôt chers, ils représentent un infime %
de la production de porto.
En général, les principaux expéditeurs ne "déclarent" un millésime
de porto que 2 à 3 fois par décennie. Récemment, les années 1997,
1994, 1991 et 1985 ont été jugées exceptionnelles par une majorité
de déclarants. - 2007
Porto blanc - Dry White Port - Vinho do Porto Branco
Les porto blanc sont apparus au XXe siècle. Ils suivent le même
processus de fabrication que le porto rouge, mais ne sont issus que
de raisin blanc.
Pour être précis, le porto blanc est fermenté plus longtemps que le
rouge. Il peut donc être doux ou au contraire très sec.
Tout comme le fait de boire le porto à l'apéritif, le porto blanc
doit surtout sont existence à ses partisans français et plus
rarement portugais...
Normalement doux et très doux, ces vins exhibent une couleur ayant
une nette évolution vers le blanc-doré. L'arôme et la saveur
dénotent en général, un certain vieillissement.
Par ailleurs, il existe des vins dont la macération est moins
intense, qui sont généralement secs ou extra-secs, de couleur
blanche-pâle, qui possèdent un arôme floral complexe et qui sont
privés d'oxydations intenses pour se maintenir au maximum de leur
fraîcheur.
Finalement, il existe le blanc léger et sec qui se
distingue des autres car moins alcoolisé.
Le porto blanc ne représente que 2% de la production totale et se
place donc en arrière-plan.
Si les plus anciens, ceux qui vieillissent en fûts, se caractérisent
bien par leurs arômes, pour la majorité d'entre eux, il s'agit de
vins de porto blanc de qualité simple, mis en bouteilles après un
élevage en cuves en acier d' 1 à 2 ans...
Tandis que le Porto est plutôt apprécié en France
et en Angleterre, les Allemands eux, préfèrent le Sherry.
Dans la
région germanophone le Sherry est dégusté comme apéritif, tout comme
en France le Porto.
Par contre en Angleterre, ceci est inconvenant, le Porto se boit
après le repas.....
Les portos de tous les types, même les late
bottled vintage (LBV) courants qui sont bouchés avec de petits
bouchons à couronne de plastique, sont à garder
couchés, comme les autres vins.
Le degré d'alcool fait la vie dure aux bouchons, lesquels ont
tendance à devenir passablement poreux avec le temps.
Par contre, si la bouteille a été gardée debout, sans l'avoir
constamment humidifiée, au contact du vin, le bouchon sèche.
Il perd de son élasticité et de son étanchéité, laissant passer plus
d'oxygène qu'il ne faut, lequel attaque le vin. L'on sera en
possession d'un vin qui a vieilli rapidement, et qui s'oxyde !
Utilisation et température
Celle de la pièce ou légèrement plus fraîche : 1
heure au réfrigérateur pour un ruby ou un tawny.
Éviter les cubes de glace qui dénatureraient son goût.
En France, il se boit en principe chambré s'il est servi en
digestif, et frappé lorsque servi en apéritif.
Dégustation
Il y a plusieurs occasion de déguster le Porto. À l’apéritif, en digestif ou en accompagnement des desserts...
Lors de
l'apéritif, les Français sont les seuls amateurs
au monde à boire le vin de Porto rouge à l’apéritif.
Dans les autres pays, et en particulier au Portugal, c’est le
porto blanc-sec qui est chargé d’aiguiser l’appétit.
Si on
choisit le rouge, on prendra de préférence un ruby ou un jeune
twany. Sa jeunesse, sa fraîcheur et son fruité se marient
délicieusement avec amandes, noisettes et noix de cajou...
Pendant le repas,
un porto plus sérieux peut accompagner à merveille certains
plats.
Un twany un peu âgé ou un LBV se marient avec un foie gras mais
aussi avec un canard à l’orange ou aux pêches.
Un noble vintage s’allie fort bien avec un pâté chaud, une
volaille ou un gibier.
Il parfume aussi une viande, une sauce, une salade de fruits,
quelquefois une marinade.
Avec le fromage, L’alliance est subtile avec une pâte persillée (roquefort, fourme d’Ambert, bleu de Bresse, stilton). Une pâte cuite, au goût plus neutre (cantal, pyrénées, gouda, tomme), met en valeur le fruité d’un vin de Porto.
Au dessert, les desserts légers et peu sucrés (mousse au chocolat ou aux fruits, charlotte, tarte aux fruits rouges...) lui font fête. Éviter glaces, sorbets ou fruits trop lourds !
Après le dîner, c’est l’heure idéale pour déguster un vintage ou un twany âgé.
En général, le porto convient tout à fait avec :
Les fruits rouges, les
fruits secs, le jambon de campagne, le gibier et le foie gras, les
fromages persillés, les tartes aux fruits et le chocolat, noix,
noisettes, cajous, amandes.
À éviter :
Les glaces et sorbets qui "cassent" son goût, et les
gâteaux lourds qui étoufferaient sa subtilité.
Le verre à porto
![]() |
L'essentiel est que le verre soit fin, en cristal de préférence, et d'une forme légèrement arrondie de manière à retenir les arômes le plus longtemps possible. |
La présentation d'un Porto en carafe demeure un
raffinement.
Pour le plaisir de l'œil, et pour que le vin libère ses arômes.
Un tawny se conserve
ainsi jusqu'à 2 mois.
La carafe est indispensable lorsqu'on sert de
vieux Vintages.
Il faut procéder alors à la décantation, qui a pour but d'éliminer
la croûte de dépôt qui s'est constituée dans la bouteille au cours
du vieillissement.
Transvaser le vin dans une carafe "à la lueur d'une bougie" placée près du goulot.
Lorsqu’apparaissent les premières lies (dépots), cesser l'opération.
Le vin est limpide, prêt à être dégusté et conservé, pendant 1
semaine maximum !
- 2008 -
Les pigments qui donnent leurs couleurs aux baies de raisin se transforment avec le temps pour conférer au Porto un bouquet particulier.
Quels rapport entre le ramage et le plumage, entre le goût et la couleur des choses, notamment des vins ?
Des expériences de coloration en
rouge de vins blancs de Bordeaux ont montré que nous sommes
influencés par la couleur des aliments.
Toutefois, la vue n’est pas le fin
mot du goût : les molécules odorantes ou sapides peuvent être aussi
colorées.
Dans le cas des Porto, il y a
mieux :
certaines molécules qui confèrent au liquide de la couleur
se transforment, engendrant des molécules odorantes, qui contribuent
à leur bouquet.
Comment bien peindre
Les collégiens n’échappent pas à l’expérience qui consiste à broyer des feuilles d’épinards, à déposer 1 goutte de l’extrait au bas d’une feuille de papier-filtre, puis à humecter le pied de ce papier-filtre avec un solvant, tel que l’éther de pétrole.
Dans cette chromatographie, l’éther
de pétrole monte par capillarité dans le papier-filtre et entraîne
les pigments. Ceux-ci, différemment retenus par le papier en
fonction de leur composition chimique, sont plus ou moins entraînés
et forment des taches de couleurs séparées.
Certaines des taches - vertes -
sont dues aux molécules de chlorophylles (il en existe 2 types dans
les épinards), mais d’autres dans des tons plus chauds sont dues à
des pigments caroténoïdes.
Parmi ceux-ci, on distingue les
carotènes, orange à rouges, et les xanthophylles (du grec xanthos,
jaune).
Autrement dit, la couleur verte des végétaux verts n’est pas
due seulement aux chlorophylles, mais à l’ensemble des pigments
présents dans ces végétaux ; avis aux peintres !
De même, la couleur des raisins
n’est pas uniquement due aux molécules dites anthocyanes, comme on
l’a longtemps cru :
divers caroténoïdes abondent durant la formation
des baies de raisin jusqu’au stade où ces dernières commencent à
perdre leur couleur verte.
Leur concentration diminue alors beaucoup
et d’autres molécules (xanthophylles) apparaissent.
Ces dernières années, les
variations de la composition des baies de raisin en pigments ont été
beaucoup étudiées en fonction du cultivar, de la région de culture,
de l’exposition à la lumière et de l’état de maturité…
Par ex., les concentrations en
caroténoïdes dans les baies sont supérieures dans les régions
chaudes.
L’observation est importante pour les amateurs de Porto,
car la maturité des baies s’accompagne de la dégradation des
caroténoïdes et de l’apparition de molécules dérivées odorantes -
les norisoprénoïdes -, responsables du bouquet typique de certaines
variétés de raisin.
Maria Manuela Mendes-Pinto et ses collègues de l’Université catholique de Porto et de la Station INRA d’Avignon ont précisé les premiers résultats, en étudiant par chromatographie les pigments des raisins utilisés dans les vins de Porto produits dans la région du Douro.
Dans leurs analyses, les chimistes ont cherché les pigments et aussi les composés odorants que ces pigments engendraient.
De la chlorophylle dans les vins
Dans les Porto, une première étude
avait montré la présence de très petite quantités de caroténoïdes.
La nouvelle étude vient de retrouver 8 caroténoïdes dans un Porto
âgé d’1 an, et 6 dérivés des chlorophylles.
En revanche, ces molécules manquaient à l’appel dans les vins de la région du Douro : les chimistes supposent que les différences de procédé expliquent les dissemblances...
En effet, le Porto est un "vin de
liqueur" élaboré par adjonction d’alcool en cours de fermentation
alcoolique, ce qui interrompt cette dernière; l’éthanol facilite la
solubilisation des pigments, souvent peu solubles dans l’eau.
En
revanche, dans les vins, les micro-organismes de la fermentation
complète des vins dégraderaient, semble-t-il, les caroténoïdes ou
les chlorophylles.
La présence dans les jeunes porto de caroténoïdes et de chlorophylles ou de leurs dérivés est un élément du goût final du produit, parce que ces molécules sont transformées en molécules odorantes qui déterminent le bouquet du breuvage.
Un précurseur de composés odorants
Cette hypothèse a été testée par l’analyse de Porto que les expérimentateurs ont vieilli de façon accéléré : les chimistes ont comparé un Porto témoin au même Porto oxygéné à 3 températures (20, 40 et 60°C).
Ces analyses ont montré, par ex.,
qu’un pigment xanthophylle, la lutéine, se dégrade plus que le
carotène bêta, quelles que soient la t° et la teneur en oxygène.
La
dégradation de la lutéine s’effectue à vitesse constante, et
certaines molécules volatiles résultent de sa transformation :
on
les trouve dans les vieux Porto, tandis que les jeunes Porto sont
plus riches en caroténoïdes et en dérivés des chlorophylles.
Ceux qui désirent que leurs Porto aient un bouquet remarquable savent maintenant ce qu’ils leur reste à faire.
Longtemps le madère fut un
vin peu considéré, devant davantage sa gloire au scorbut, contre
lequel il était réputé souverain, qu’à ses qualités de nectar.
Embarqué a pleines barriques par les navires - l’île de Madère était
une escale obligée des voyages vers le Nouveau Monde.
L'on ajoutait
de l’eau-de-vie afin d'éviter toute fermentation pendant le long
périple. Mais l'on s’aperçut qu'il se bonifiait après avoir subi les
fortes chaleurs lors du franchissement de l’équateur, et
c’est ainsi, qu’il devint le vin que nous connaissons.
À cette
maturation en cale. s’est substitué aujourd’hui un stockage de 3 à 4
mois dans des greniers ouverts et chauffés par le soleil.
Les xérès sont des vins blancs de Denominación de Origen (DO), produits à Jerez de la Frontera dans le sud de l'Andalousie.
En 1565, une charte accorda, à quelques
négociants de la Vintner's Company, le privilège de
vendre ces vins sans licence.
Leurs tavernes furent surnommées les free vintage. Il
existe encore à Londres, le Gordon's Sherry Bar, dans
Villers Street en est l'émanation...
Ces vins sont mutés à l'eau-de-vie afin
d'obtenir 2 grandes catégories : les finos pour
lesquels est fait un ajout d'alcool à 15°5, et les olorosos,
à 18°.
Ils sont fort appréciés des Britanniques, qui les connaissent
sous les noms de sherry et sack.
Par ailleurs, l'Andalousie abrite 2 appellations : le Xérès
(Sherry ou Jerez) de la région de Cadix et la Montilla-Moriles
du sud de Cordoue.