La flaune
Pas de fête sans flaune,
ce pourrait être la devise des gourmands de l’Aveyron et des
départements
limitrophes.
La particularité de cette tarte est qu’elle utilise pour
sa garniture, sur une base de pâte sablée, de la brousse de brebis
Ingrédients pour 5 convives
200 G de farine
180 G de sucre en poudre
4 Œufs
1 Pincée de sel
100 G de beurre
200 G de brousse de brebis - fromage provençal, fait avec du lait de chèvre ou de brebis
100 G de crème fraîche
1 Cuillère à soupe de fleur d’oranger
4 Bâtons d’angélique confite
Indications de préparation
Préparer la
pâte en mélangeant la farine et 100 g de sucre.
La travailler
rapidement du bout des doigts en incorporant le beurre ramolli par
petits morceaux, puis 2 jaunes d’œufs.
En faire une boule
puis
laisser reposer sous un linge, au frais, pendant environ 2 h.
Disposer le
fond de tarte dans la tourtière graissée et enfourner.
CUISSON à
four chaud, Th 8 - 250°c, et le faire cuire à blanc ± 15 min.
Pendant ce
temps, mélanger la brousse, 2 œufs entiers, le reste de sucre, la crème,
la fleur d’oranger et l’angélique taillée en petits bâtonnets.
Étaler cet
appareil ( la préparation) sur le fond de tarte précuit.
Remettre au four Th. 5/6 pendant 15 min. Lorsque l’appareil a pris la consistance d’un flan, la flaune est prête.
Massif Central, cœur de la France... Depuis les monts du Lyonnais jusqu'aux
contreforts du Limousin, de la Creuse jusqu'à l'Aubrac en
passant par le Rouergue et la Limagne, c'est bien le cœur de
la France, débordant les limites proprement dites du Massif
central. Le Limousin, qui sur les marches tient aussi
du Périgord et du Quercy, du Poitou et du Bourbonnais et l'Auvergne,
"réserve d'eaux vives, d'herbe douce, de forêts et de
landes virginales…” |
Les Provençaux apprécient également les fromages
frais, le plus connu étant la brousse, dont le nom vient du verbe
''brousser'', qui veut dire battre ou fouetter.
Cette pâte fraîche
de brebis (on ajoute parfois du lait de chèvre) dégage un parfum
délicat.
Dans son ouvrage sur la cuisine provençale, Maguelonne Toussaint
décrit avec précision la fabrication de la brousse, que l’on
qualifie parfois de ses 2 origines de prédilection du Rove ou de la
Vésubie :
"La brousse une fois caillée est d’abord mise à égoutter sur une
mousseline posée sur un plat spécial, sorte d’assiette creuse en
terre vernissée, percée de trous et pourvue de pieds, que l’on pose
sur une assiette où se recueille le petit-lait. Puis on la transvase
dans des moules en fer blanc, étroits et hauts, percés de trous plus
fins que précédemment. Souvent, la fermière les garnit de mousseline
pour que le fromage ne se perde pas. On les vend ainsi sur les
marchés, et la cliente apporte son plat sur lequel on démoule la
brousse. Ce fromage blanc peut être dégusté poudré de sucre et
arrosé d’eau de fleur d’oranger. Il a la réputation de faire dormir
les enfants et de les rendre sages... comme des agneaux !
On peut aussi l’assaisonner d’une vinaigrette relevée de fines
herbes, d’ail et d’oignon."
La fleur d'oranger (ou d'oranger amer) pousse sur
le bigaradier (Citrus aurantium L.) un arbuste aux feuilles ovales
et luisantes. Le bigaradier, épineux, à fleurs blanches, à l’odeur
agréable, plus grandes que celle de l’oranger doux (Citrus sinensis).
À l'époque de la floraison, le faîte des rameaux d'oranger se couvre
de fleurs blanches disposées en bouquets.
Dès qu'apparaissent les petits fruits, les pétales tombent au sol et
sont ramassées le plus rapidement possible afin qu'ils ne perdent
pas de leur blancheur.
Ils sont immédiatement distillées pour obtenir cette merveilleuse
eau de fleur d'oranger qui parfume les desserts méditerranéens et la
confiserie moyen-orientale.
Dans l'Antiquité, la fleur d'oranger, très parfumée, symbolisait la
pureté et servait à la fabrication des couronnes pour les jeunes
mariées.
Depuis toujours, la fleur d'oranger est utilisée pour favoriser la
détente et soulager la fatigue.
Les Arabes ont été les premiers à découvrir ses qualités car elle
pousse sur le bigaradier, très répandu en Afrique du Nord, un
arbuste épineux dont les fleurs blanches ont un parfum très doux et
agréable.
Lors du fameux banquet du faisan donné à Lille en 1454 par le duc de
Bourgogne Philippe le Bon, "l'eau d'orange", comme on l'appelait
alors, a jailli, non pas d'une fontaine, mais d'une réplique géante
du Château de mélusine...
On dit qu'en Provence, l'eau de fleur d'oranger est aussi
indispensable que "la salière dans les ménages. Elle parfume les
navettes de Saint-Victor, les oreillettes, etc. À Noël, il est
coutume de distribuer, au sortir de la Messe de Minuit, des "fougassettes"
niçoises (éviter de confondre avec la fougasse) - un pain brioché
tressé, parfumé à la fleur d'oranger et au safran, parfois farci de
cédrat confit.
Diluée dans de l'eau chaude, elle apaise, délasse et favorise le
sommeil. Grâce à ses vertus sédatives.
En cuisine ou en pâtisserie,
elle parfume délicatement certains mets tels que poulet, poissons...
Elle relève également le goût et l'arôme de nombreuses pâtisseries.